Entretien avec… Olivier Sorin : « On a su rivaliser avec le Real Madrid »

Foot Mercato : Tout d'abord Olivier, comment allez-vous ?

Olivier Sorin : Ça va, ça va merci.

FM : Auxerre a remporté son premier match de Ligue 1 la semaine passée face à Arles-Avignon, un soulagement...

OS : Oui, c'est un soulagement parce que gagner son premier match à la huitième journée... Mieux vaut tard que jamais comme on dit. En plus, c'est arrivé juste avant la trêve internationale donc les internationaux ont pu partir l'esprit plus libre et ceux qui sont restés au club ont pu travailler dans la gaieté.

FM : Vous restez sur une belle troisième place en Ligue 1 l'an passé. Quels sont vos objectifs pour cette saison ?

OS : Déjà, acquérir le maintien le plus rapidement possible. Après, on verra où on sera. Avec le fait qu'on joue sur deux tableaux, c'est vrai qu'on se dit qu'une place dans les dix premiers du classement serait déjà pas mal du tout pour l'AJA cette saison.

FM : Et quelles sont vos ambitions en Ligue des Champions ?

OS : On a zéro point en deux matches. Il nous reste quatre matches. Tout est encore possible. Sur les deux matches, on a su rivaliser avec deux grands d'Europe (le Milan AC et le Real Madrid, Ndlr). Là, on a un troisième grand d'Europe (l'Ajax Amsterdam, Ndlr) qui nous attend. On va prendre ces matches de Ligue des Champions comme ils viennent, en espérant ramener des points à chaque fois. Contre le Milan et le Real, le but c'était de ramener soit un point soit trois points. Ça n'a pas été le cas, pourtant on a su rivaliser avec nos adversaires. À nous de faire encore plus pour essayer de ramener des points maintenant.

FM : Est-ce que le fait de disputer en parallèle la Ligue des Champions joue sur votre rendement en championnat ?

OS : Je ne sais pas parce qu'on a fait de gros matches que ce soit en Ligue des Champions ou en championnat. Si on parle du jeu à proprement parler, on a fait de très bons matches. Après, le résultat n'a pas forcément été au rendez-vous, mais on a fourni beaucoup d'efforts. On n'a pas toujours été récompensé par rapport à ces efforts. On a donc été un peu déçu. Après, peut-être que ça a joué inconsciemment. Mais on n'a en aucun cas voulu privilégier une compétition par rapport à une autre. On sait très bien que le championnat prime avant toutes les autres compétitions. C'est notre pain quotidien, c'est ce qui fait vivre le club.

FM : Nombreuses sont les voix à s'élever pour dire qu'Auxerre n'a peut-être pas l'effectif pour assumer à la fois le championnat et la Ligue des Champions. Pensez-vous que le club a peut-être manqué d'ambition sur le marché des transferts ?

OS : On est un groupe de 25 joueurs et le coach a confiance en ce groupe. Moi aussi, j'ai confiance en tout le monde. On se fait tous confiance et on sait qu'on est capable de faire de très bonnes choses tous ensemble. On l'a prouvé les deux dernières années. Après, je n'ai pas forcément mon mot à dire sur le mercato, c'est comme ça. Si les gens parlent de manque d'ambition, c'est parce qu'ils ne savent pas la vie qu'on a dans le club. C'est vrai que tout le monde espérait peut-être un peu plus, mais on va faire avec ce groupe-là et je sais qu'on est capable de faire de grosses performances.

Un match galactique face au Real Madrid

FM : Vous avez tenu tête au Real Madrid, une belle fête pour le public malgré une défaite à la clé...

OS : Pour les gens qui aiment le club, les supporters, les dirigeants ou l'administration, ça a été une belle fête. Mais je peux vous assurer que pour nous joueurs, on ne l'a pas vu comme ça. Et encore moins après, on était vraiment très déçu du résultat.

FM : Avez-vous senti un engouement particulier dans la ville à l'approche de cette affiche ?

OS : Par rapport aux vrais supporters auxerrois, oui. On a vu qu'ils étaient encore plus derrière nous. Après, par rapport aux médias et aux autres spectateurs, on n'est pas dupe. On savait qu'ils venaient plus pour voir le Real Madrid que pour voir l'AJ Auxerre. Mais bon, depuis que je suis au club, ça a toujours été comme ça. Ça ne nous a pas dérangé et on a préparé nos matches comme on a l'habitude de le faire. On n'a pas dérogé à nos principes, on n'a pas changé nos habitudes et on a essayé de faire le meilleur match possible.

FM : Vous vous êtes incliné sur un but d'Angel Di Maria, une action entachée d'une main de Sergio Ramos au préalable...

OS : Ça laisse des regrets. Après, la main est un fait de jeu. On ne peut rien y faire. On a réussi à se procurer autant d'occasions qu'eux. La grosse satisfaction, elle est là. On joue les matches pour les gagner, et celui-là on ne l'a pas gagné donc on était déçu par rapport à ça.

FM : Est-ce qu'une éventuelle élimination dès la phase de poules pourrait entraîner les départs de certains joueurs ?

OS : Pour ma part, je suis à Auxerre jusqu'à la fin de la saison. Après, c'est aux dirigeants de prendre certaines décisions. Il faudrait voir avec les principaux intéressés.

FM : Anthony Le Tallec est venu remplacer Daniel Niculae durant l'intersaison. La greffe tarde à prendre...

OS : Ils ont des jeux complètement différents. C'est au groupe de s'adapter aux qualités d'Anthony mais aussi à Anthony de s'adapter aux qualités du groupe. Au fil des rencontres, il y a du mieux. On sait qu'avec Anthony, on a un joueur avec beaucoup de qualités. C'est ce qu'on avait aussi avec Daniel. Anthony s'est blessé, on espère juste qu'il se rétablisse le plus rapidement possible. On aura besoin de lui cette saison.

FM : Enfin, un petit mot sur Benoît Pedretti. Militez-vous pour son retour chez les Bleus ?

OS : Ça fait deux ans que je milite mais on ne veut pas m'écouter (rires). C'est un très, très grand joueur. Après, il y a des choix et je ne suis pas là pour les discuter. Mais à Auxerre, tout le monde est pour une sélection de Benoît Pedretti, notre capitaine.