Ligue des Champions : ce que vaut encore Girona

Par Aurélien Macedo
4 min.
Girona @Maxppp

Sensation de la dernière saison de Liga en accrochant une troisième place, la formation catalane de Girona a réalisé un exercice de haute volée. Pour autant, l’été a été agité pour les Blanquivermells avec de nombreux départs. Devant digérer cela et un nouveau statut, les hommes de Michel sont à courant alternatif.

Promu en Liga en 2022, sur le podium en 2024, Girona est la trajectoire la plus ascendante de ces derniers temps en Espagne. L’an passé, le club catalan a particulièrement crevé l’écran avec une mentalité offensive, un jeu léché et des ambitions qui ont été récompensés par une belle troisième place. Dans le lot, on retiendra des images fortes comme deux victoires sur le score de 4-2 contre le FC Barcelone, un succès 4-3 face à l’Atlético de Madrid et un dernier match volcanique face à Grenade (7-0). Guidé par Michel sur le banc, le meilleur buteur de Liga Artem Dovbyk devant et le feu follet Savinho dans le couloir gauche, Girona ne compte désormais plus que l’architecte de ce projet en son sein. Et ce dernier a eu beaucoup de travail cet été pour reconstruire un bâtiment majestueux.

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Car rien n’était garanti au début de l’été. Le buteur ukrainien Artem Dovbyk avait la cote après une saison XXL (25 buts et 10 offrandes en 41 matches) et il a rejoint l’AS Roma contre 30,5 millions d’euros. Maître à jouer de cette équipe, Aleix Garcia a lui rapporté 18 millions d’euros en rejoignant le Bayer Leverkusen. Par contre, trois autres cadres n’ont pas rapporté le moindre centime. Yan Couto est revenu à Manchester City de son prêt et a été vendu dans la foulée au Borussia Dortmund quand Savinho est lui passé par Troyes avant de rejoindre définitivement Manchester City. Enfin, le défenseur central Eric Garcia est revenu au FC Barcelone où il n’a qu’un rôle marginal. Pas l’idéal donc de rebâtir une équipe avec 5 des 11 titulaires qui disparaissent, dont 3 gratuitement. Girona a été malin afin de retrouver une harmonie collective et le rendu est pour le moment intéressant.

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Des ajouts intelligents

Conservant Paulo Gazzaniga dans les buts, David Lopez, Daley Blind et Miguel Gutierrez en défense, Ivan Martin et Yangel Herrera dans l’entrejeu ou encore Viktor Tsygankov devant, Girona a su faire des ajouts intéressants sans faire pour autant de folies. Le club qui a dégagé 56,5 millions d’euros suite à ses ventes a déboursé 43,9 millions d’euros cet été dont quasiment la moitié sur l’ailier droit Yaser Asprilla (20 ans, Watford) qui est remplaçant pour le moment. Comme l’an passé, il y a eu quelques prêts pertinents comme Bryan Gil (Tottenham), Arnaut Danjuma (Villarreal), Pau Lopez (Olympique de Marseille) et Oriol Romeu (FC Barcelone) qui permettent à l’équipe de se renforcer sans se mettre dans le rouge financièrement.

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Sur le plan des arrivées, on est davantage sur des paris à l’image de Yaser Asprilla mais aussi d’Abel Ruiz (24 ans, Braga), Ladislav Krejci (25 ans, Sparta Prague), Bojan Miovski (25 ans, Aberdeen) ou encore Alejandro Francés (21 ans, Saragosse). Le club catalan a aussi tenté le choix Donny van de Beek (27 ans) pour seulement 500 000 euros soit 78 fois moins que ce qu’avait déboursé Manchester United pour le recruter il y a 4 ans. Des joueurs à moindre coût et des investissements prioritaires sur des jeunes à potentiel qu’ils pourront faire évoluer, les dirigeants de Girona n’ont pas changé de stratégie malgré la 3e place de la saison dernière. Sur le terrain également, Michel est resté fidèle à ses principes.

Des résultats solides

D’ailleurs, le technicien espagnol, qui a conservé son 4-3-3 et a su adapter son jeu à ses nouvelles recrues, est plutôt satisfait des travaux réalisés cet été. «Tout le monde est content au club, car nous avons fait un pas en avant. L’année dernière, nous avions des joueurs en prêt et seuls Danjuma, Bryan et Oriol se sont retrouvés dans cette situation. Je pense que nous avons un bon groupe pour le style de jeu que nous voulons montrer et je considère que nous sommes polyvalents pour faire une bonne année», a-t-il ainsi déclaré. Et cela se ressent déjà en ce début de saison puisque Girona pointe à la huitième place de Liga avec 7 points sur 15 possibles. Partageant les points avec le Real Betis Balompié (1-1) avant d’être écrasé par l’Atlético de Madrid (3-0), le club catalan a parfaitement réagi.

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Dans la foulée, les Blanquivermells ont déroulé face à Osasuna (4-0) avant de dominer avec la manière le Séville FC (2-0). Plus que certaines individualités, c’est surtout la force collective qui ressort de cette équipe de Girona et Michel en est pleinement satisfait : «pour moi, l’important n’est pas le système, mais l’équipe. La pression après la défaite est très importante (contre l’Atlético ndlr) et je pense que nous avons fait un pas en avant dans ce sens. Maintenant, nous avons d’autres types de joueurs, qui rendent notre pressing plus proche de ce que je demande. Je veux penser que ce sera toujours comme ça, mais je ne vois pas de système défini, mais plutôt la manière de faire les choses. Nous voulons la supériorité numérique avec le ballon et le récupérer le plus rapidement possible.» Néanmoins, le club catalan a chuté de haut ce dimanche dans le derby contre le FC Barcelone (4-1). Face à un adversaire survolté, la bande de Michel n’a rien pu faire et aura donc loupé ses deux premiers chocs contre des grosses écuries. Pour le premier match de Ligue des Champions de l’histoire du club ce mercredi face au Paris Saint-Germain, Girona passera un test important et voudra continuer à soulever des montagnes.

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