Le polyvalent défenseur français Alexandre Coeff (26 ans) vient de se libérer de sa dernière année de contrat avec l'Udinese. Désormais libre comme l'air, le joueur formé au RC Lens est à la recherche d'un nouveau projet sportif où il pourra s'épanouir. Il se confie pour Foot Mercato.
Foot Mercato : Alexandre Coeff, quelle est votre situation aujourd'hui ?
Alexandre Coeff : Concrètement, je suis au chômage. Il me restait un an de contrat avec l'Udinese, mais on a résilié d'un commun accord le 31 août et, depuis, je suis à la recherche active d'un nouveau projet. Il était de toute façon hors de question que je reste là-bas au vu de la situation. Je n'étais absolument pas désiré.
FM : C'est donc la fin d'une longue aventure avec l'Udinese qui a commencé en 2013, avec 5 prêts au total (Grenade, Majorque, Mouscron, Gazélec, Brest) sans jamais jouer dans le championnat italien, pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
A.C : Dès le départ, à ma signature, je devais jouer pour Grenade de par l'affiliation entre les clubs de la famille Pozzo (Udinese, Grenade, Watford). C'était ma volonté et celle du club italien. En termes de jeu, celui de l'Espagne me correspondait. Il n'était donc pas question de jouer dans le championnat italien. Si c'était pour jouer en Italie, j'aurais refusé. Après avoir résilié mon contrat, je me suis senti soulagé. Toutes ces années là-bas, ce n'était pas évident. Toujours à être prêté à droite, à gauche. Traité un peu comme un produit dans une entreprise. J'en suis sorti soulagé, mais pas satisfait, forcément. Quand on est footballeur professionnel, qui plus est un compétiteur comme moi, on a qu'une envie, c'est de retrouver la compétition.
FM : Ces deux dernières saisons, vous avez été prêté au Stade Brestois, dans votre ville natale. Quel bilan tirez-vous de ce passage sous le maillot de Brest ?
A.C : Je dirais que je ne m'en suis pas trop mal sorti. Néanmoins, je suis un éternel insatisfait, j'aurai tendance à dire qu'on pourra toujours faire mieux. Sur la première saison (ndlr : 32 matches en 2016/2017), il me manque simplement la montée en Ligue 1 pour que mon prêt soit entièrement réussi. Durant la deuxième saison (ndlr : 26 matches en 2017/2018), j'ai été blessé sur la fin, mais c'est un bon bilan. Depuis que je suis parti de Lens, j'ai toujours eu en tête de me rapprocher de ma famille, à Brest. L'occasion s'est présentée et tout est tombé au bon moment.
«Jean-Marc Furlan, c'est de la haute altitude»
FM : N'y avait-il pas une possibilité de rester au Stade Brestois ?
A.C : Le coach (Jean-Marc Furlan) était très emballé, moi aussi. Mais on ne connaissait pas encore la position de l'Udinese durant le mercato. Maintenant que je suis libre, le coach a toujours la volonté de me faire venir, mais le mercato est désormais terminé, Brest est fourni en nombre et en qualité. Ramener un joueur à ce moment-là, ce n’est peut-être pas l'idéal pour eux. S'ils veulent qu'on discute, je suis sur place.
FM : Comment était votre relation avec Jean-Marc Furlan ?
A.C : Je me suis éclaté pendant deux ans avec Jean-Marc Furlan à Brest. Lui et moi, on parle le même football. Jean-Marc Furlan, c'est de la haute altitude. Un coach qui aime le jeu et le spectacle. J'espère trouver au moins un coach similaire, aussi passionné que lui.
FM : Vous avez quitté le RC Lens pour l'Udinese en 2013. On ne vous a jamais proposé de revenir ?
A.C : L'occasion de n'est jamais présentée, mais je serais forcément au courant. Évidemment, je dirais oui. Je ne pense pas être parti trop vite, parce que je voulais vraiment partir à l'étranger. Pour franchir des paliers, il fallait quitter le cocon. C'est un club que j'affectionne toujours et j'aimerais bien un jour, d'une manière ou d'une autre, revenir au RC Lens. Même en tant qu'entraîneur ou autre chose plus tard, pourquoi pas. Une façon de rendre tout ce que mon club formateur a pu me donner.
FM : Quel genre de projet recherchez-vous aujourd'hui ?
A.C : Pour être honnête, en début de mercato, je m'attendais à un club bien installé en Ligue 2, par exemple. Aujourd'hui, je suis ouvert et je suis prêt à retenter une expérience à l'étranger. L'Espagne évidemment, le Portugal aussi. Je suis avide d'expériences nouvelles. Pourquoi pas découvrir un style de jeu complétement différent, que ce soit en Europe de l'Est, en Belgique ou encore aux Pays-Bas.
Ce que je veux surtout, c'est retrouver le plaisir de jouer. J'aime trop le football pour me contenter de rester à la maison. Je cherche surtout un projet sportif où je vais m'éclater avec un coach qui me fera confiance et qui parle le même football que moi.
«J'ai dû recevoir entre 50 et 80 sollicitations d'agents»
FM : Avez-vous des touches avec certains clubs ?
A.C : Je laisse la personne qui me conseille gérer avec les clubs, mais rien n'a abouti pour le moment. En ce qui me concerne, j'ai dû recevoir entre 50 et 80 sollicitations d'agents partout dans le monde qui m'ont proposé tous les clubs possibles et existants. Au final, il n'y en a pas un seul qui m'a vraiment ramené quelque chose de concret.
FM : Comment expliquez-vous que cela prend du temps à retrouver un club ?
A.C : D'abord, je pense que j'ai été mal conseillé avant le mercato. Ensuite, j'en parlais avec certains dirigeants. À 26 ans, on est un peu entre les deux, pas encore dans le joueur confirmé et pas non plus dans l'espoir. Ce n’est pas du tout une excuse, mais c'est le discours que j'entends à droite et à gauche, ce qui fait que ça peut bloquer, tout comme mon poste. Moi qui pensais qu'être polyvalent allait me servir plutôt qu'autre chose, ça a finalement tendance à me desservir. Les clubs se demandent sûrement quel est mon poste.
FM : Quel est votre poste sur le terrain finalement ?
A.C : Je suis à la disposition d'un coach. Je n'avais jamais envisagé le poste d'arrière droit avant d'arriver au Gazélec Ajaccio (ndlr : en Ligue 1). Le coach Thierry Laurey a vu en moi un arrière droit et ça s'est super bien passé. Aujourd'hui encore, quand on lui demande, Thierry Laurey va vous dire que je suis un arrière droit, mais si on en parle à Jean-Marc Furlan, il vous dira que je suis un bon milieu de terrain. En revanche, pour le très haut niveau, je pense que ma place, c'est défenseur central. Tout va dépendre du coach. Pour être influent, je pense que je dois toucher la balle.
FM : Que faites-vous en ce moment pour garder la forme ?
A.C : Jusqu'au 31 août, je m’entraînais avec l'Udinese. Depuis, je suis rentré à Brest. J'ai demandé au club du Stade Brestois si je pouvais venir m'entraîner avec eux et on m'a proposé la réserve. J'ai aussi demandé à d'autres petits clubs des alentours, Plouzané notamment, pour voir si je pouvais m'entraîner avec eux. Je n'arrive pas à rester tranquille de toute façon. Je ne peux pas rester sans rien faire. Pour l'instant, j'occupe mes journées en allant courir le matin et je fais aussi de la chasse sous-marine.
En savoir plus sur