Dans le cadre des demi-finales aller de la Ligue Europa, l’Olympique de Marseille, porté par l’ambiance incandescente de l’Orange Vélodrome, a décroché le match nul (1-1) contre l’Atalanta Bergame et peut toujours rêver de Dublin. Une soirée où Leonardo Balerdi a une nouvelle fois brillé.
C’était le match le plus important de la saison marseillaise qui se déroulait ce jeudi soir au stade Vélodrome. Les Olympiens affrontaient l’Atalanta dans le cadre de la demi-finale aller de la Ligue Europa. Pour l’occasion, Jean-Louis Gasset misait sur une attaque Aubameyang-Sarr-Harit alors que la défense était composée de Mbemba, Balerdi, Murillo avec Clauss et Luis Henrique dans les rôles de piston. De son côté, l’Atalanta de Gian Piero Gasperini se présentait avec son buteur Gianluca Scamacca en grande forme depuis plusieurs semaines et qui était incertain. Préservé ce week-end, le buteur italien de 25 ans était bien titulaire et n’a pas tardé à s’illustrer dans cette rencontre. Il profitait d’une grosse erreur de placement de Chancel Mbemba pour se présenter seul face à Pau Lopez après un bon déplacement. Forcément, seul devant la cage, il ne tremblait pas pour ouvrir la marque d’une frappe sèche (11e, 1-0). Un but qui pouvait lancer une soirée noire pour l’OM qui ne baissait finalement pas les bras. Et la sortie sur blessure côté Atalanta de Sead Kolasinac, l’ancien olympien, faisait les affaires de Marseille.
Sans son défenseur, le club italien modifiait légèrement son animation et laissait de gros espaces à une équipe marseillaise qui en profitait forcément. Chancel Mbemba, fautif sur le premier but, se rattrapait en envoyant une sublime frappe du droit. Cette dernière venait terminer sa course au fond des filets d’un Musso immobile (1-1, 20e). Le 6e but de la saison de l’international congolais. Avant la pause, Aubameyang avait probablement l’occasion du match puisque, bien servi par Harit, il se présentait tout seul face au gardien. Mais sa frappe du gauche, alors qu’il avait le temps, ne trouvait pas le cadre. Au retour des vestiaires, l’OM restait sérieux et ne concédait pas ou peu d’occasions. Lookman causait bien quelques frayeurs mais dans l’ensemble ce sont bien les Marseillais qui passaient proche du 2-1. Tout juste entré, Ounahi voyait sa frappe s’écraser sur la barre. Malgré la bonne entrée de Ndiaye ou le but hors-jeu de Sarr, le score ne bougera plus et l’OM accroche donc le nul (1-1) face à l’Atalanta. Tout se jouera au match retour mais l’OM est toujours dans le coup en Europe cette saison. Les Marseillais auront d’ailleurs une semaine de récupération avant la seconde manche.
L’homme du match : Leonardo Balerdi (8) : autoritaire dès les premières secondes de cette demi-finale aller, l’Argentin s’est offert un duel acharné avec Scamacca. Irréprochable dans ses interventions (10 duels remportés, 10 ballons récupérés, 5 interceptions), toujours proche de son adversaire direct et parfait dans son placement, l’ancien joueur du Borussia Dortmund a rendu une nouvelle copie de haute volée. Averti pour une faute sur De Ketelaere (68e), il restera l’un des hommes forts côté marseillais. De quoi confirmer son changement de dimension.
Olympique de Marseille
- Lopez (5) : abandonné par sa défense, il ne peut que constater les dégâts sur la frappe de Scamacca (11e). Pour le reste, l’Espagnol n’a pas eu grand chose à faire mais ne s’est pas vraiment montré rassurant. Imprécis dans son jeu au pied, il a souvent causé du tord aux siens, mis sous pression par les joueurs de Bergame. Après la pause, il a rassuré ses troupes en captant deux frappes de Koopmeiners (51e, 61e) et n’a plus vraiment été inquiété, excepté cette frappe puissante signée Miranchuk (89e). Frustrant.
- Clauss (5,5) : présent en tant que piston droit, le numéro 7 marseillais a tenté d’apporter offensivement avec plus ou moins de réussite. S’il obtient le corner menant à l’égalisation, il a revanche beaucoup subi face aux montées de Ruggeri et aux percées de De Ketelaere. Emoussé physiquement et de moins en moins trouvé, il cédait finalement sa place. Remplacé par Merlin (65e), replacé sur le côté gauche et auteur de quelques centres dangereux.
- Murillo (6) : aligné dans l’axe droit de la défense à trois olympienne, le Panaméen de 28 ans a mis du temps à rentrer dans ce match. Battu par l’appel de Scamacca sur l’ouverture du score et en souffrance face aux trois offensifs de la Dea, il a par la suite pris ses repères. Plus tranchant sans être impérial, il aura eu le mérite de contenir, tour à tour, les assauts de la formation italienne. Un match solide. Remplacé par Ounahi (72e), tout proche de donner l’avantage aux siens sur son premier ballon mais sa frappe enroulée terminait sur le poteau de Musso (74e).
- Balerdi (8) : voir ci-dessus
- Mbemba (7) : en l’absence de Samuel Gigot et Bamo Meïté et malgré une gêne au ménisque, le numéro 99 de l’OM débutait ce choc européen. Pris dans les airs au départ de l’action avant de se rendre coupable d’un mauvais alignement sur l’ouverture du score (11e), il se faisait rapidement pardonner d’une frappe géniale à l’entrée de la surface avec l’aide du poteau pour égaliser (20e). Précieux dans dépassement de fonction, fort d’un apport offensif non négligeable (défenseur le plus décisif de l’histoire de l’OM sur la scène européenne avec 6 réalisations) et auteur de quelques passes tranchantes pour percer les lignes adversaires, il n’a jamais baissé la garde sur le plan défensif. Patron.
- Luis Henrique (6,5) : titularisé dans un rôle de piston gauche, le Brésilien a bien tenu son rang malgré un positionnement inhabituel. Avec une belle activité dans son couloir, il est à l’origine de la première action chaude des Olympiens avec un superbe centre de l’extérieur du droit vers Sarr (15e). Très solide défensivement, juste techniquement et toujours porté vers l’avant, l’Auriverde se sera montré à la hauteur du rendez-vous. Replacé piston droit après l’entrée de Merlin, il a conservé le même niveau de rigueur.
- Kondogbia (4,5) : dans un rôle de sentinelle, le capitaine marseillais a connu un premier acte très difficile à l’Orange Vélodrome. Très discret, coupable d’un déchet technique trop important et en souffrance face à l’intensité de la Dea dans l’entrejeu, le Centrafricain, passeur décisif sur l’égalisation, n’a pas vraiment convaincu. Profitant du meilleur visage affiché par l’OM au retour des vestiaires, il a tenté d’apporter sa pierre à l’édifice (7 ballons récupérés) avec une frappe lointaine, non cadrée (58e). Replacé en défense pour le dernier quart d’heure, son match reste globalement décevant.
- Veretout (5,5) : cadre de ce collectif olympien, l’ancien joueur de l’AS Roma était une nouvelle fois aligné dans le milieu phocéen. Fort d’un gros volume de jeu, le Tricolore a d’abord souffert face à la pression italienne avant de trouver quelques clés. Solide dans le duel, il s’est ainsi offert quelques projections vers l’avant pour déstabiliser le bloc adverse. Volontaire, sa prestation reste malgré tout assez terne avec de nombreux ballons perdus (19).
- Harit (5,5) : souvent critiqué pour son rendement ces dernières semaines, le milieu offensif marocain était attendu au tournant pour ce choc européen et le bilan reste mitigé. Beaucoup trop nonchalant sur l’ouverture du score italienne (11e), il s’est ensuite offert plusieurs percées intéressantes pour casser les lignes de l’Atalanta. Par sa justesse technique et sa vision du jeu, il a également trouvé quelques décalages mais a globalement fait preuve d’un manque de lucidité dans le dernier geste. Volontaire et impliqué, il cédait finalement sa place, frustré. Remplacé par Ndiaye (72e), très percutant lors de son entrée en jeu.
- Sarr (7) : de retour dans le onze de départ marseillais, le Sénégalais a affiché un visage très séduisant. Tout proche d’égaliser mais devancé in-extremis par Kolasinac (15e), il n’a cessé de proposer des solutions. Précieux par ses prises de profondeur, mobile et fort d’une belle pointe de vitesse, il a souvent soulagé ses partenaires en conservant le ballon après du jeu long, permettant alors au bloc marseillais de remonter et de sortir de la pression. Poison pour la défense adverse, il pensait même donner la victoire aux siens mais son but était logiquement refusé pour une position de hors-jeu au départ de l’action (64e). Remplacé par Moumbagna (65e), intéressant dans son jeu de corps, son pressing et tout proche de pousser le gardien adverse à la faute…
- Aubameyang (5) : meilleur buteur de l’histoire de la compétition, l’attaquant gabonais a vécu une soirée assez contrastée pour ce premier choc face à l’Atalanta. Très discret au cours du premier acte et coupable d’un déchet trop important sur ses rares prises de balle, il manquait surtout une énorme situation juste avant la pause en croisant trop sa frappe malgré une position idéale (42e). Parfaitement bloqué par le trio défensif de Bergame, il a malgré tout profité de la révolte certaine des Phocéens pour se montrer davantage. Beaucoup plus trouvé sur les mouvements offensifs de l’OM, il a tenté sa chance (47e) tout en imprimant un pressing intense sur les défenseurs de la Dea. Un bel état d’esprit qui vient compenser un manque de réussite.
Atalanta Bergame
- Musso (4,5) : en tant que doublure de Marco Carnesecchi, l’Argentin est le titulaire en Coupe d’Europe. Sur le premier but marseillais, le tir de Chancel Mbemba l’a surpris (20e). Alors que Pierre-Emerick Aubameyang se présentait face à lui, il a bien fermé son angle de tir, le forçant à trop croiser sa frappe (42e). Il est rapidement intervenu de nouveau dans les pieds du Gabonais ensuite (45e) avant la mi-temps. Sa sortie hasardeuse n’a pas profité à l’OM. Avant le but d’Ismaïla Sarr, finalement signalé hors-jeu, le portier de l’Atalanta avait réalisé un arrêt réflexe sur une tête de Pierre-Emerick Aubameyang (65e). Il a eu une frayeur en perdant un ballon sur un pressing de Faris Moumbagna (75e).
- Scalvini (5) : le jeune international italien a été aléatoire dans son placement sur certaines phases. Lorsque l’OM a essayé de jouer vite, il était moins à son aise que lorsqu’il fallait défendre bas. Il a réalisé un geste salvateur avec un tacle glissé devant Pierre-Emerick Aubameyang (65e).
- Djimsiti (7) : l’Albanais était le plus axial des défenseurs italiens ce soir. Après une première mi-temps en dents de scie, il a tenu son rang par la suite. En couverture ou comme dernier défenseur, il a réalisé de nombreuses interventions complexes (55e, 86e). La défense de l’Atalanta a tenu en grande partie grâce à lui en deuxième mi-temps.
- Kolasinac (non noté) : l’ancien Marseillais a retrouvé son ancien club ce soir. Celui qui est resté deux saisons à l’OM n’a foulé la pelouse du Vélodrome que pendant 16 minutes. Il a dû céder sa place à Mario Pasalic (16e, 3,5) après s’être blessé. Le Croate, buteur lors de ses deux dernières rencontres, a pris place au milieu de terrain. Le vice-champion du monde 2018 a manqué d’impact dans ses interventions, perdant de nombreux duels. Il a été en retard sur le but de l’égalisation de l’OM et ne s’est pas fait remarquer non plus par sa qualité de passe dans le reste du match.
- Zappacosta (4,5) : dans le couloir droit, l’ancien joueur de Chelsea a subi les assauts marseillais après l’ouverture du score. Après un premier acte plutôt bien géré, il a eu davantage de difficultés dans le deuxième acte. Amine Harit est souvent venu sur son côté pour déborder. Il a cependant réalisé plusieurs contres sur des tirs marseillais (66e). L’Italien est sorti pour Hans Hateboer (85e) en fin de partie.
- De Roon (4) : véritable institution du club lombard, le Néerlandais a été bousculé par les Marseillais ce soir. Le capitaine de l’Atalanta, redescendu d’un cran après la blessure de Sead Kolasinac, a subi les déferlements olympiens, notamment face à Ismaïla Sarr. Il a tenu le choc en deuxième mi-temps, même si dans le domaine aérien, il a été peu souverain.
- Ederson (4,5) : milieu le plus défensif de cette équipe de l’Atalanta, il n’a pas convaincu dans son rôle de récupérateur. Le Brésilien a coupé le jeu de l’OM, souvent de manière illicite avec des fautes. Il a réalisé un superbe geste défensif sur un coup franc rapidement joué par les Marseillais. Mis à part cela, il est apparu assez passif. Il n’a pas apporté de solution à ses défenseurs.
- Ruggeri (5,5) : titulaire en tant que piston gauche, le défenseur formé au club a presque uniquement défendu durant le match. Malgré son manque d’apport offensif, il a plutôt réalisé une partie solide. Il a terminé son match avec le plus grand nombre de récupérations de son équipe (8), la plupart par anticipation et avec une bonne agressivité.
- Koopmeiners (6,5) : atout principal de cette équipe de l’Atalanta, celui qui réalise une excellente saison en Serie A a impulsé les attaques bergamasques. Le Néerlandais a commencé son match par une passe décisive pour Gianluca Scamacca en lui offrant un très bon ballon (11e). Il s’est ensuite essayé au tir, une première fois contrée (31e), une deuxième bien captée (51e). Ses coups francs n’ont pas été joués de la meilleure des façons (40e, 61e). Même s’il a été dans tous les bons coups italiens, il n’a pas eu son volume de jeu habituel.
- De Ketelaere (4) : brouillon dans ses offensives, il n’a pas réalisé la prestation souhaitée. Le joueur prêté par l’AC Milan a notamment perdu beaucoup de ballons, méritant une meilleure issue. On retiendra malgré tout un bon centre fort du Belge (31e) et quelques percées qui ont parfois fait mal. Il a été remplacé par l’international russe Aleksey Miranchuk (85e). Dans les derniers instants, il a failli jeter un coup de froid dans le Vélodrome avec une frappe qui a frôlé le poteau de Pau Lopez (90e).
- Scamacca (6,5) : buteur au bout de 11 minutes de jeu, il a lancé les siens dans cette demi-finale aller. Après avoir été à l’origine de l’action, il a conclu cliniquement son action, étant la première occasion de la partie. L’attaquant italien a su se faire oublier entre les lignes marseillaises, se faisant parfois avoir par des positions de hors-jeu. Il a été constamment recherché dans le jeu long et dans le jeu en déviation. Après de nombreux efforts, il a été remplacé par Ademola Lookman (59e). Buteur ce week-end contre Empoli, le Nigérian a directement amené sa fougue. Par sa vitesse d’exécution, il a failli offrir le deuxième but à son équipe, mais son tir était dévissé (63e).
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