Une place en finale. Entre une Espagne devenue favorite au fil de la compétition et une France qui n’a pas emballé grand-monde, l’enjeu était clair ce mardi soir à Munich. Pour cette demi-finale, Didier Deschamps avait choisi de changer, une fois de plus. Exit Griezmann, welcome back Dembélé. Rabiot, lui, récupérait sa place au milieu au détriment de Camavinga. Pour Luis de la Fuente, il s’agissait surtout de remplacer les suspendus (Carvajal, Le Normand) et le blessé (Pedri) de la manière la plus efficace. Pour beaucoup, la clé du match résidait ainsi dans la capacité de Kylian Mbappé à déborder Jesus Navas, qui suppléait donc Carvajal.
Le capitaine français n’avait même pas besoin de prendre son adversaire de vitesse. Bien servi côté gauche par Dembélé, Mbappé centrait pour Kolo Muani qui catapultait facilement le ballon dans les filets (0-1, 9e). Un but dans le jeu, sur le premier tir, et voilà les Bleus qui brisaient la malédiction de cet Euro 2024. Heureusement, puisque les Espagnols étaient bien rentrés dans la rencontre, avec deux situations au cœur de la surface française. Mais c’est en dehors de la surface qu’ils allaient être diaboliques, du moins Lamine Yamal. La pépite du FC Barcelone envoyait un amour d’enroulé, direction la lucarne de Maignan, avec l’aide d’un poteau rentrant (1-1, 21e). L’Espagne faisait mieux que recoller au score, elle prenait l’avantage. Cette fois grâce à Dani Olmo, qui récupérait le cuir dans la surface française sur une mauvaise relance de la tête de Saliba. Il mystifiait Tchouaméni et croisait sa frappe. Koundé tentait d’intervenir mais détournait le ballon dans ses propres filets (2-1, 25e).
Une Espagne en maîtrise, les Bleus inoffensifs
Les Bleus prenaient un sacré coup derrière la tête et avaient un mal fou à reprendre le contrôle des opérations. La Roja, elle, paraissait sûre de sa force collective. Au retour des vestiaires, Maignan devait intervenir loin de sa surface, in extremis, devant Nico Williams, et l’équipe de France subissait encore le rythme de son adversaire, plus précis dans ses séquences offensives. Dembélé avait quand même des ballons à négocier sur le côté droit, mais il multipliait les centres sans danger, peu aidé aussi par le manque de projection dans la surface de ses partenaires.
Alors, Didier Deschamps n’attendait pas plus longtemps, et lançait trois nouveaux joueurs, Griezmann, Camavinga et Barcola, aux places de Kanté, Rabiot et Kolo Muani. Cela n’empêchait pas l’Espagne de réaliser quelques séquences de possession sans le moindre pressing français. Et puisque les entrants n’amenaient pas une grande fraîcheur, hormis Barcola qui réalisait quelques bons débordements, Deschamps lançait Giroud, à la place de Dembélé, pour amener du poids et de la taille dans la surface. Sans réussite. Il en fallait bien plus pour bousculer cette solide Espagne, qui est donc la première qualifiée pour la finale, dimanche prochain. Pour l’équipe de France, le temps de l’analyse a commencé, et il n’est pas sûr que tout le monde en sortira indemne.