UEFA Nations League

Équipe de France : la faiblesse des milieux français fait sensation… même en Croatie

Hier, toute l’équipe de france a rendu une pâle copie en Croatie (0-2). Et parmi les points noirs de la soirée, la faiblesse de l’entrejeu en a choqué plus d’un.

Par Matthieu Margueritte
4 min.
Mattéo Guendouzi et Adrien Rabiot @Maxppp

L’équipe de France a sombré hier soir à Split face à la Croatie. Battus 2-0 lors du 1/4 de finale aller de la Ligue des Nations, les Bleus ont été impuissants face au collectif adverse. Et si certains regrettent de ne pas avoir vu le Dembélé du PSG sur la pelouse de Poljud et que la défense tricolore a été en dessous de tout, il ne faut pas oublier la prestation insipide de l’entrejeu français. Au coup d’envoi, Didier Deschamps avait clairement misé sur la taille et le gabarit en titularisant Adrien Rabiot (1,91m), Mattéo Guendouzi (1,85m) et Aurélien Tchouameni (1,87m). Pour ce qui est de la créativité, on repassera. Et hier soir, cela s’est vu. Face à un bloc croate bien regroupé et ne laissant que très peu d’espaces aux attaquants français, aucun de ces trois-là, ni leurs remplaçants d’ailleurs, n’a su casser les lignes, déclencher de mouvement décisif. Au lieu de ça, on a surtout eu droit à des choses scolaires, sans grand impact en comparaison avec la paire Modric-Kovacic.

La suite après cette publicité

En deuxième période, Kylian Mbappé a d’ailleurs souvent reculé d’un cran pour aller chercher le cuir plus bas et tenter d’amorcer des attaques. Certains se demandent même encore comment Guendouzi a pu rester sur la pelouse pendant 84 minutes avant d’être remplacé par Manu Koné. D’autres regrettent de ne pas voir vu Deschamps sortir du banc de touche un profil plus technique et offensif comme Désiré Doué, le Parisien étant capable d’évoluer dans l’entrejeu, derrière les attaquants. Enfin, il y a ceux qui se demandent pourquoi des Rayan Cherki et des Maghnes Akliouche n’ont toujours pas eu leur chance. Les débats sur les joueurs sélectionnés existeront toujours, mais hier, le manque de créativité de l’entrejeu a été trop criant. « Ce n’est pas avec le milieu de terrain qui est aligné… je n’en ai pas fantasmé de ce milieu. Ça dit beaucoup de ce réservoir français qui n’est pas au niveau que nous pensons être. Je sis désolé, Tchouameni, Rabiot, Guendouzi, tu te lèves pas la nuit pour les voir jouer. Et quand tu vois ceux que tu as fait rentrer, non plus », s’est indigné le journaliste de Canal+, Bertrand Latour.

La suite après cette publicité

«Notre plus gros problème, c’était Antoine Griezmann. Maintenant, il n’est plus là et c’est une bonne chose pour la Croatie»

Et si cette prestation d’ensemble fait hurler en France, les Croates aussi ont bien remarqué que ce n’était pas le milieu de terrain français qu’ils avaient l’habitude de croiser par le passé. « Quand vous avez Mbappé, Dembélé et tous ces joueurs coûteux dans l’équipe adverse, quelles que soient leurs faiblesses créatives au milieu de terrain, c’est un travail énorme de les éliminer en deux matchs et peu de gens peuvent le faire. Zlatko Dalić a montré qu’il avait une solution pour battre les Tricolores, il a trouvé un modèle de jeu qui leur convient le moins : leurs qualités ne sont pas suffisamment exprimées, et leurs faiblesses sont soulignées », a écrit Sportske Novosti qui parle de notre attaque pour évoquer « des qualités en berne face au bloc défensif croate » et du manque d’imagination de notre milieu en parlant de nos « faiblesses mises en évidence ». Enfin, Izak Ante Sucic, journaliste à Germanijak, nous a confié que la France souffre au milieu depuis qu’elle a perdu un homme essentiel : Antoine Griezmann.

« Tout le monde l’a vu. Pour être honnête, si on parle de milieu, la Croatie fait attention à ce secteur de jeu. Avec Kovacic et Modric, nous avons l’un des meilleurs milieux d’Europe. En plus, Luka (Modric) est un futur coach. Il est très tactique, il adore apprendre, être impliqué dans les décisions tactiques. Luka n’était pas qu’un joueur dans ce match, c’était aussi un coach. C’est pour ça qu’on pense que notre milieu a été meilleur que celui de la France. Notre plus gros problème lors des derniers matches contre la France, c’était Antoine Griezmann. Maintenant, il n’est plus là et c’est une bonne chose pour la Croatie. Notre milieu de terrain était bon dans la transition et la distribution, alors qu’aujourd’hui les milieux de terrain français ne terminent pas ces actions là où Griezmann les terminait. En tant que numéro huit ou numéro dix, Griezmann jouerait sur un côté et ensuite il irait vers l’avant en tant qu’attaquant. Personnellement, je ne vois pas comment Tchouameni, Camavinga ou Guendouzi (ou plus tard Koné) pourraient faire la même chose… Pour être honnête, on a été surpris par l’une des meilleures équipes d’Europe. » Nos Bleus sauront-il inverser la tendance dimanche soir ?

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier