Ligue 1

RC Lens : le "monstre" Abdukodir Khusanov ne cesse d’impressionner

Arrivé il y a un an du côté du nord de la France, le jeune défenseur ouzbek Abdukodir Khusanov impressionne sur le début de saison. Profitant de la blessure de Kevin Danso pour s’installer, il s’impose déjà comme l’un des joueurs les plus solides de Ligue 1 à son poste.

Par Aurélien Macedo
5 min.
Khusanov avec Lens @Maxppp

«Une première pour un Ouzbek ! En faisant appel au jeune et prometteur défenseur central Abdukodir Khusanov jusqu’en 2027, le Racing apporte de la densité physique à son arrière garde et recrute le premier joueur en provenance d’Ouzbékistan de son histoire. Un grand gabarit au potentiel certain, désormais international A, à polir sur le long terme», voici comment le RC Lens annonçait l’arrivée du défenseur Abdukodir Khusanov le 24 juillet dernier. Arrivé du club biélorusse du Energetik-BGU pour 100 000 euros où il avait passé une saison après avoir été formé à Bunyodkor, un club historique de son pays qui aura notamment attiré en 2008 le Brésilien Rivaldo. Remplaçant tout au long de la saison dernière, Abdukodir Khusanov se sera affirmé comme la première alternative derrière le trio Jonathan Gradit - Kevin Danso - Facundo Medina avec déjà 15 apparitions et de belles promesses.

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Son coach de l’époque Franck Haise était d’ailleurs admiratif : «la cellule l’a très bien étudié, parce que moi je ne le connaissais pas avant. Je l’ai découvert assez récemment et quand j’ai vu les images, pour un joueur de 19 ans, il en fait plutôt 25 quand il joue, mais il en a bien 19. Et on voit dans une rentrée de 10 minutes, il fait un vrai match d’homme et de haut niveau. Il ne s’est pas fait bouger défensivement. Et sans pour autant parler la langue, il a été bien placé. Dans la semaine, on a vu aussi qu’avec le ballon, il est capable de faire des choses intéressantes même s’il n’a pas encore tous nos principes. Mais il a surpris les joueurs. Sur une première semaine, ils ne s’attendaient pas à ce que ce soit à ce niveau-là. Il est solide, calme, en lecture, il sait utiliser le ballon. 19 ans, c’est clair qu’on n’avait pas ça dans notre effectif jeune. Il y a un vrai cap, on a des joueurs intéressants, mais qui ne sont pas à ce niveau-là du tout. Je ne sais pas quelle sera sa saison, mais en tout cas, à l’entraînement, on ne voit pas la différence.»

Abdukodir Khusanov toujours prêt à jouer

Pour ce qui est de sa saison, l’apprentissage a été parfait avec une adaptation précoce à la Ligue 1 ainsi que la découverte de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa. Arrivé à Lens après une Coupe du monde U20 2023 où l’Ouzbékistan a été en huitième de finale, il a aussi pris part à la Coupe d’Asie en janvier dernier. Encore précieux pour son équipe, il avait aidé les Loups Blancs à aller jusqu’en quart de finale et une défaite aux tirs au but contre le Qatar (1-1, 3-2 aux tirs au but). Il a aussi participé aux Jeux Olympiques 2024 avec son pays même si cela s’était achevé avec une élimination en phase de poules. Une année agitée pour Abdukodir Khusanov qui aura beaucoup appris sans jamais décevoir. Cette saison, il était d’ailleurs censé profiter du départ de Kevin Danso pour devenir titulaire, le défenseur autrichien étant lié à l’AS Roma. Le dossier a pris du temps et c’est comme remplaçant qu’il a démarré l’exercice.

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Arrivé cet été pour prendre la suite de Franck Haise, Will Still a d’ailleurs été directement impressionné : «il est calme, puissant, il va vite, c’est Kodir ! Il ne parle pas beaucoup, mais il est bon. Au début, ça m’a épaté de voir sa puissance, sa force physique. Quand je suis arrivé au club et qu’il y avait le départ de Kevin Danso en vue, Jean-Louis Leca m’a dit : “T’inquiète, il y a Kodir qui est là, qui est prêt.” C’est bien pour nous et pour lui.» Rentré contre le Panathinaikos après une exclusion de Facundo Medina, le natif de Tashkent a vite été dans le ton et permis une victoire 2-1 à l’aller en apportant beaucoup de sérénité derrière. S’il n’a pas pu empêcher l’élimination des Nordistes face au club grec, il a en tout cas permis de compenser la blessure de Kevin Danso sur les dernières semaines. En panne sèche devant, Lens a enchaîné 4 matches nuls en n’encaissant que 2 buts, des rencontres où Abdukodir Khusanov a dicté sa loi.

Le "monstre" Abdukodir Khusanov

Ses coéquipiers sont d’ailleurs unanime à son sujet à l’image d’Adrien Thomasson. L’ancien strasbourgeois a d’ailleurs confié qu’il n’allait pas vraiment au duel avec le colosse d’1m86 : «il est très jeune et c’est la première fois qu’il enchaîne autant de matchs et de prestations de haut niveau. Après, non, on n’est pas surpris parce qu’on le voit depuis plus d’un an à l’entraînement. C’est toujours impressionnant, surtout quand on est en duel avec lui pendant la semaine. Et je ne vais pas vous mentir, j’évite d’être au duel avec lui ! Je pense que les attaquants passent à chaque fois 90 minutes très compliquées avec lui. C’est devenu un joueur très important pour nous.» Un sentiment de peur qu’il véhicule à ses adversaires qui glace également le sang de ses coéquipiers. «C’est un monstre, vous l’avez vu ce soir, moi il me fait peur… À l’âge qu’il a et faire ce qu’il fait… ça va pas rester bien longtemps» lâchait Brice Samba après un 0-0 contre Nice.

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Homme fort de ce début de saison nordiste, Abdukodir Khusanov ne parle pas le Français même s’il essaye de l’apprendre. Pour autant, il parle très bien le football pour le grand bonheur du RC Lens. À ce sujet, Will Still s’est d’ailleurs fendu d’une anecdote amusante : «c’est Kodir, il ne parle pas, mais il est bon. Son meilleur pote, c’est Jhoanner Chavez. Je n’ai pas la moindre idée de comment ils communiquent. Il est top. Il est ouvert et prend des cours de français avec tous ceux qui doivent prendre des cours de français. Tant qu’il sourit et qu’il rigole, je suis un homme heureux. Il n’y a aucun souci d’intégration ou de langue. Même si ça fait bateau, le foot est vraiment une langue internationale, tout le monde se comprend.» Bol d’air frais dans le début de saison lensois, Abdukodir Khusanov n’a pas fini de faire parler de lui.

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