PSG : la presse retourne sa veste avec Luis Enrique
Hier soir, le PSG de Luis Enrique s’est qualifié pour les 1/4 de finale de l’UEFA Champions League. Le technicien espagnol, dont les choix et le coaching ont payé, est encensé un peu partout, lui qui était au centre des critiques et des débats il y a encore quelques mois.

Luis Enrique l’incompris. Depuis son arrivée sur le banc du Paris Saint-Germain, l’Asturien a souvent fait l’objet de critiques concernant ses méthodes et ses choix, mais également sa personnalité tout à fait singulière. En octobre dernier, il s’était d’ailleurs pris une vague de commentaires négatifs après sa réponse sèche à une journaliste de Canal+ qui lui demandait de s’expliquer sur sa tactique après la défaite du PSG face à Arsenal en Ligue des champions (2-0). «Non, je n’ai aucune intention d’expliquer ma tactique parce que vous ne comprendriez pas. Il va falloir corriger beaucoup de choses, mais je n’ai aucune intention d’expliquer ça.» Solide sur ses appuis, l’ancien entraîneur du FC Barcelone, qualifié d’«arrogant» ou de «méprisant», a persisté, lui qui a toujours assuré que son PSG serait plus collectif et meilleur sans Kylian Mbappé.
Un coach et un personnage critiqués en France
Certains en ont douté, notamment durant la première partie de la saison 2024-25, où l’écurie francilienne a parfois été dans le dur. Mais depuis quelques semaines, tout semble prendre enfin forme et sens. La semaine dernière déjà, les commentaires ont été très positifs après le match impressionnant de Paris face à Liverpool. Si son équipe s’est inclinée 1 à 0, c’est bien elle qui a été la meilleure des deux sur le terrain à l’aller. Hier soir, Luis Enrique, qui disait à qui veut l’entendre que ses troupes se qualifieraient à Anfield, a réussi son coup. Après un but d’Ousmane Dembélé, qu’il a transformé en tueur à gage dans la surface de réparation, il a pu compter sur la main ferme de Gianluigi Donnarumma ainsi que le sang froid de ses hommes lors de la séance de tirs au but victorieuse. Un succès qui est celui de son équipe mais aussi le sien.
Comme expliqué sur notre site, il a gagné son duel à distance avec Arne Slot. Tout cela l’a aussi conforté dans l’idée qu’il est sur la bonne voie avec le PSG et que ce qu’il a cherché à mettre en place est en train de payer. «C’est évident que ça nous apporte quelque chose de très positif. Nous sommes dans une bonne dynamique. Tout cela nous conforte dans ce que nous faisons.» Cette qualification est aussi la plus belle des réponses à ceux qui n’ont pas hésité à le critiquer très brutalement. En tête de file, on retrouve Daniel Riolo. Le journaliste de RMC Sport, qui n’a pas toujours été tendre avec Lucho à tort ou à raison, a fait son mea-culpa hier soir dans l’émission l’After Foot. Il est notamment revenu sur le surnom qu’il avait donné au coach parisien, à savoir « Gifi, des idées de génie ». «Gifi, il ne le fait plus. Il n’y a plus ces trucs. Maintenant, tout est clair, il met même du temps à faire des changements, il a son équipe.»
Plus qu’une victoire
Il a ajouté : «truc de fou, il a démarré ce soir comme il a démarré la semaine dernière, ça n’existait pas. Kang-In Lee, il est devenu quoi ? À chaque fois, on se disait : 'Oh mince, Kang-In Lee joue’ et on s’interrogeait sur la compo. Pendant un an et demi, c’était un jeu de trouver la compo.» Dans la presse aussi, on s’incline devant Luis Enrique. C’est le cas du journal Le Monde, qui a écrit : «la qualification de Paris valide le projet de Luis Enrique visant à créer "une vraie équipe". Le succès du club de la capitale, mardi à Anfield, qui lui permet d’atteindre les quarts de la Ligue des champions, met en lumière la volonté de son entraîneur de rompre avec la politique des "stars à tout prix", du temps des Neymar, Messi et Mbappé.» Le style Luis Enrique est donc validé après cette qualification à Anfield. Et il n’y a pas qu’en France qu’on s’incline. En Angleterre, où on a évoqué l’arrogance du PSG de Lucho avant le choc de mardi, on s’agenouille ce mercredi.
«Luis Enrique a construit une équipe palpitante qui semble capable d’aller jusqu’au bout en Europe cette saison. Privé de superstars, Luis Enrique a peut-être accompli l’impossible et rendu le PSG sympathique ; sur le terrain, en tout cas. Peut-être cette équipe devrait-elle représenter un autre club, même si son prix dissuaderait la plupart des autres de l’acheter», écrit The Independent. « Le PSG a été tout simplement trop fort », estime de son côté le Daily Mail. Ailleurs en Europe, on est aussi impressionné par le travail réalisé par Luis Enrique à Paris. «Un football intense, spectaculaire, sans tabou, avec des occasions des deux côtés, dans tous les domaines», écrit la Gazzetta dello Sport. Mais c’est surtout en Espagne, le pays de naissance du coach, qu’on s’enflamme le plus. Il faut rappeler que les médias ibériques tentaient souvent de défendre le coach très critiqué dans l’Hexagone.
L’Espagne salue son chef-d’oeuvre
«Luis Enrique le méritait», titre Marca. De son côté, AS parle du «chef-d’œuvre de Lucho», avant d’ajouter : «l’Asturien Luis Enrique a formé une équipe d’experts, avec très peu de défauts et aucune star. Le PSG rêve d’un triplé historique après sa victoire à Anfield. Pendant une décennie, le Paris Saint-Germain a été une équipe obsédée par l’idée de rassembler les meilleurs joueurs du monde. L’équipe parisienne a oublié le plus important : construire une équipe. Il a recruté d’innombrables grands joueurs, mais quand il a fallu serrer les dents et courir pour son coéquipier, la Ligue des champions l’a constamment secoué. En 2023, cependant, tout a changé avec l’arrivée de Luis Enrique. L’objectif était désormais de recruter de jeunes joueurs, de renforcer l’équipe et de trouver le bon entraîneur pour y parvenir. Lorsque Luis Campos lui a suggéré le nom de Luis Enrique, Al-Khelaïfi n’a pas hésité à le contacter pour le convaincre de prendre les rênes du projet. Fort de son excellent travail à Barcelone et également de son passage en équipe nationale espagnole, Luis Enrique a accepté le défi. Le PSG lui a donné les pleins pouvoirs, contrairement à d’autres entraîneurs, qui ont dû accepter, parfois avec résignation, les directives du Qatar. Avec Lucho, tout a changé. La discipline était le fondement du projet; l’individualité a été reléguée au second plan. »
AS poursuit : «Luis Enrique a reçu de nombreuses critiques en France car, juste avant le départ de Mbappé en juin 2023, il a réitéré que l’équipe « allait être bien meilleure l’année prochaine". Ses déclarations n’étaient pas audacieuses, car des mois après le départ du Français, il ne fait aucun doute à Paris que ce que l’entraîneur asturien a créé est un chef-d’œuvre. Une équipe offensive, quasiment irréprochable, qui rafle la France chaque week-end et en Europe, grand tourment du PSG, ne cède à aucun scénario. Et ce, malgré le fait que le coach ait dû faire face à une période difficile au début de la saison, lorsque, malgré une équipe ultra-dominante qui n’avait pratiquement aucun adversaire à sa portée, les résultats n’étaient pas en sa faveur en Europe. Le PSG était à deux doigts de se qualifier pour la Ligue des Champions. Des fissures extérieures sont apparues, venant des Français toujours critiques, qui ont fait état de certains désaccords avec sa méthode de travail. Lucho, imperturbable, inconscient de tout le bruit généré par un club du calibre du Paris Saint-Germain, où toute défaite est amplifiée, a non seulement réussi à renverser la situation, mais a également fait du club français l’un des favoris pour remporter la plus grande compétition européenne, surtout après sa qualification angoissante à Anfield ce mardi.» Une qualification qui a enfin mis tout le monde d’accord à son sujet.
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