Euro 2024 : comment les Bleus ont vaincu la malédiction des tirs au but

Par Maxime Barbaud
3 min.
Jules Koundé encourage Mike Maignan @Maxppp

Vainqueurs du Portugal en quart de finale de l’Euro, les Bleus ont mis fin à une série de trois séances de tirs au but perdues. Ce n’est sans doute pas dû au hasard.

L’équipe de France retrouve les demi-finales d’une grande compétition internationale. Mine de rien, c’est la 4e fois (2016, 2018, 2022, 2024) sur les 5 derniers tournois (Euro et Coupe du monde confondus), un exploit qu’envient toutes les équipes nationales, malgré un jeu pas toujours séduisant. Ce qui est beaucoup moins habituel en revanche, c’est de voir les Bleus remporter une séance de tirs au but. C’est même une première depuis ce fameux quart de finale de Coupe du monde 1998 contre l’Italie.

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Depuis, il y a eu les défaites cruelles face à la Squadra Azzurra en 2006 et l’Argentine en 2022 lors des finales de Coupe du monde. Il faut aussi ajouter cette élimination lors de l’Euro 2020 en 8e de finale contre la Suisse. Forcément, avant d’aborder cette séance contre le Portugal hier soir, les récents mauvais souvenirs étaient encore dans toutes les têtes. Cette fois, les joueurs de Didier Deschamps ont affiché une épatante tranquillité au moment de réaliser des frappes souvent bien placées.

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La présence de Maignan, le discours de Mbappé

On pense par exemple au tir de Jules Koundé en pleine lucarne, à celui de Bradley Barcola, novice au niveau international, ou encore à Theo Hernandez, dont la tentative a donné la qualification. On en oublierait presque Youssouf Fofana et son ballon culotté en plein centre. «Il y avait une forme de tranquillité, même si on était face du kop du Portugal. C’est un geste technique, face à un gardien très bon dans l’exercice», revivait Didier Deschamps après la rencontre au micro de beIN Sports. Qu’est-ce que les Bleus ont changé alors ?

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Déjà, les hommes ne sont pas les mêmes. On pense bien sûr à Mike Maignan, particulière brillant dans l’exercice, à l’inverse de son prédécesseur, Hugo Lloris, souvent raillé à ce sujet. Si le portier de l’AC Milan n’a stoppé aucune tentative portugaise (João Félix a touché le poteau), sa réussite est connue de tous. Les tireurs y pensent forcément et s’obligent à prendre des risques. Les frappeurs français ont également montré beaucoup de sang-froid face à un gardien, lui aussi spécialise en la matière. Les Slovènes en savent quelque chose, éliminés aux tirs au but en 8e de finale par les trois arrêts de Diogo Costa.

Koundé et Barcola n’avaient jamais tiré de penalty

Il en fallait plus pour effrayer Koundé et Barcola, lesquels n’avaient jamais tiré un penalty depuis le début de leur carrière. Le cérémonial a changé aussi. Personne ne s’est éparpillé au moment de désigner les tireurs. Et c’est Kylian Mbappé, remplacé en fin de match et donc dans l’incapacité de prendre sa chance, qui a réuni tout le monde. «N’oubliez pas que c’est un geste technique. Tranquille ! On l’a travaillé, c’est un geste technique. Faites abstraction de tout ce qu’il y a. C’est vous et le gardien ! Et de conclure. Peu importe ce qu’il se passe, on reste tous ensemble.»

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L’épisode Giroud a contrarié le sélectionneur, mais ça n’a pas perturbé ses coéquipiers. L’attaquant n’a pas eu le temps de rentrer dans les dernières secondes du match, mettant en colère son sélectionneur contre l’arbitre. Enfin, dernier épisode marquant. Pendant que les joueurs se réunissaient autour du discours de leur capitaine, les trois gardiens se sont mis à part, avec Franck Raviot, l’entraîneur du poste. Ensemble, ils ont réglé les derniers détails afin de mettre Mike Maignan dans les meilleures dispositions. Comme quoi, même si un entraînement ne remplacera jamais les circonstances d’un match de 120 minutes, et qu’il existe une part de réussite, la préparation d’une séance de tirs au but, ça se travaille.

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