Serie A

PSG, AC Milan, Arsenal… la grande valse des directeurs sportifs ne s’arrête plus !

Le mercato d’été pourrait aussi être actif sur le marché des directeurs sportifs. Entre le bazar en interne à l’AC Milan, les grands changements en Angleterre et le mystère autour de Luis Campos ou Thiago Scuro en France, tout reste ouvert.

Par Valentin Feuillette
9 min.
La valse des DS @Maxppp

La valse des entraîneurs, le jeu de chaises musicales des attaquants… Chaque mercato d’été met en scène une danse en rythme entre tous les clubs européens. Un départ implique une arrivée et parfois, tout cela prend la forme d’une pièce de théâtre en rythme. L’été dernier déjà, la Ligue 1 avait connu cette musique avec le départ de Florent Ghislofi à l’AS Roma, qui avait lancé un grand effet domino amenant ainsi Florian Maurice à Nice, la paire Arnaud Pouille-Frédéric Massara à Rennes, le duo Pierre Dréossi - Diego López à Lens, alors qu’un suspense planait autour de Grégory Lorenzi qui est finalement resté au Stade Brestois. En Italie aussi, le hasard a fait que le départ de Cristiano Giuntoli pour la Juventus avait été comblé par l’arrivée de Giovanni Manna, ancien dirigeant des Bianconeri, à Naples. Parfois méconnu, le rôle d’un directeur sportif est primordial, encore plus dans le football moderne. Un directeur sportif au football est chargé de la gestion sportive d’un club. Son rôle principal est de définir et superviser la stratégie sportive en collaboration avec l’entraîneur et la direction du club. Il identifie, négocie l’arrivée et le départ des joueurs en fonction des besoins de l’équipe et du budget du club, met en place une vision à long terme pour en assurer la compétitivité, veille au développement des jeunes talents pour assurer une continuité entre les équipes de jeunes et l’équipe première, et facilite également les conditions de travail du coach, tout en s’assurant de la cohérence de l’effectif. C’est un pilier stratégique qui agit comme un lien entre la direction et le terrain, garantissant la stabilité et la performance d’un club sur le long terme.

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Contexte mis en place, rentrons dans le vif du sujet. Si certaines écuries s’apprêtent à connaître un été très mouvementé à tous les étages, d’autres à l’inverse vont pouvoir dormir sur leurs deux oreilles en préparant dès à présent, en plein mois de mars, la grande stratégie estivale à respecter dès le mois de mai. Surtout que la planète football va vivre une inter-saison très courte, accélérant la transition vers la prochaine campagne, puisque la Coupe du Monde des Clubs, qui aura lieu aux Etats-Unis du 14 juin au 13 juillet, obligera les directeurs sportifs à travailler sur un court timing dans ce calendrier très chargé. Fort heureusement pour certains clubs, il y aura un peu de répit dans ces prochaines semaines. En Allemagne par exemple, les bureaux des mastodontes de Bundesliga risquent de vivre un statuquo avec le duo Sebastian Kehl - Lars Ricken au Borussia Dortmund, la paire Christoph Freund - Max Eberl au Bayern Munich. A Leverkusen aussi, Simon Rolfes, grand stratège de l’épopée, devrait tenir son rang même en cas de départ de Xabi Alonso. Le RB Leipzig devrait continuer avec son système unique autour de Marcel Schäfer, Mario Gomez, Sebastian Schuppan et Daniel Baier (sans oublier Jürgen Klopp en conseiller extérieur). Pas de mouvement non plus à noter du côté du Real Madrid et du FC Barcelone. En Angleterre, Liverpool a changé de directeur sportif récemment avec la signature de Richard Hughes. Même son de cloche en Italie avec Cristiano Giuntoli à la Juventus, Angelo Mariano Fabiani à la Lazio, Florent Ghislofi à la Roma et Giovanni Manna à Naples, sans oublier Giuseppe Marotta, Javier Zanetti, Piero Ausilio et Dario Baccin à l’Inter Milan. Mais pour d’autres clubs du big five européen, tout pourrait être différent.

C’est le bazar à l’AC Milan !

C’est un secret de polichinelle, mais l’AC Milan traverse une crise à tous les étages. D’ailleurs, comme nous vous le révélions en exclusivité la semaine dernière, une véritable guerre interne a lieu depuis plusieurs semaines entre le président-directeur général Giorgio Furlani et le conseiller sportif de RedBird Zlatan Ibrahimovic. Chacun pousse en interne pour ramener son homme fort. Selon nos informations, la direction milanaise est plus que jamais divisée en plusieurs camps. Que ce soit sur l’avenir de Sérgio Conceição, le profil du futur DS ou la direction à prendre dans les prochaines semaines, Giorgio Furlani et Zlatan Ibrahimović s’entredéchirent. Les rapports entre les deux hommes sont assez tendus. En effet, alors que Furlani et la majorité des assistants poussent pour Fabio Paratici, priorité du Milan, comme nous vous le révélions en exclusivité, Ibrahimović a pris contact avec Igli Tare, ami proche de l’ancien attaquant du PSG et du FC Barcelone. Pour rappel, Zlatan avait déjà réussi à placer son ami Jovan Kirovski au sein de l’organigramme milanais. Au milieu des deux dirigeants, le directeur technique Geoffrey Moncada essaye de caser son compatriote et ami François Modesto. Pour éteindre l’incendie, ce dernier a tenté de proposer d’autres profils capables de contenter le maximum de personnes, tels que Tony D’Amico, actuellement DS de l’Atalanta.

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La Gazzetta dello Sport a même ajouté un nouveau profil à la liste ce dimanche matin. En effet, Thiago Scuro, qui fait les beaux jours de l’AS Monaco, plaît aussi à Giorgio Furlani. Sa capacité à recruter des joueurs dans la fleur de l’âge à relancer comme Balogun, Zakaria et Kehrer, doublé de son talent pour développer des jeunes pépites telles que Akliouche, Singo et Ben Seghir, permet à Thiago Scuro de figurer assez haut sur la liste des Rossoneri. Sans oublier que le dirigeant brésilien a été capable de dénicher des profils plus méconnus comme Ilenikhena d’Antwerp et Brunner de Dortmund. Un marché jeune et durable dans le pur style que recherche le Milan. Les discussions longues et harassantes pour Youssouf Fofana l’été dernier ont été épuisantes et ont marqué Furlani. Ce dernier a d’ailleurs reçu une bonne nouvelle en provenance des Etats-Unis. Le PDG de l’AC Milan a rencontré le propriétaire Gerry Cardinale à New York pour clarifier sa centralité et son rôle opérationnel dans les choix stratégiques qui serviront à relancer le club après une saison ponctuée par une foire d’erreurs. Il a demandé et obtenu la responsabilité de choisir le nouveau directeur sportif ainsi que du nouvel entraîneur.

Des situations complexes en Angleterre

Si Liverpool est plutôt tranquille, ce n’est pas le cas de tous les grands clubs de Premier League, à commencer par la ville de Manchester qui va connaître de grands mouvements. Que ce soit United ou City, on ne peut pas dire que la ville des Red Devils et des Cityzens ait connu beaucoup de succès au cours de cette saison. En ce sens, Pep Guardiola devra composer avec un tout nouveau directeur sportif dès le prochain mercato. Comme annoncé depuis plusieurs mois, Txiki Begiristain, directeur sportif de Cityzens depuis 2012, va quitter le club en fin de saison. Son successeur est déjà connu depuis le mois d’octobre puisque c’est Hugo Viana, ancien du Sporting CP, qui officiera à ce poste. Avec la prolongation d’un an de Pep Guardiola, les Sky Blues vont pouvoir entamer leur grand chantier malgré la perte de Txiki Begiristain, ami très proche et bras droit historique de Guardiola. La situation est néanmoins bien moins claire du côté du rival rouge. En effet, les Red Devils ont limogé Dan Ashworth seulement cinq mois après son arrivée. Il avait quitté son poste à Newcastle pour rejoindre MU, peu de temps après l’officialisation de l’arrivée d’INEOS. Pour le moment, la direction mancunienne est occupée Omar Berrada, directeur exécutif, et Jason Wilcox, directeur technique. L’arrivée d’un nouveau DS n’est pas à exclure, alors que la presse anglaise parle notamment de Mikel Gonzalez, actuellement à l’Athletic Bilbao.

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A Londres aussi, les situations sont assez mouvantes. Du côté d’Arsenal, Edu a pris la décision en novembre dernier, laissant assez de temps aux Gunners pour se mettre à la recherche de son successeur. Et après plusieurs mois, la direction d’Arsenal a décidé de jeter son dévolu sur l’Italien Andrea Berta, qui était aussi sur les tablettes du PSG, de Manchester United et de l’AC Milan. L’Italien, libre depuis janvier après 12 ans à ce poste à l’Atlético Madrid, se préparait à un poste en Premier League en prenant des cours d’anglais à Londres. Il est considéré comme une figure centrale du succès de l’Atlético, en étant un opérateur astucieux sur le marché des transferts et est estimé dans toute l’Europe non seulement pour sa capacité à réaliser un profit significatif sur les joueurs, mais aussi à surpasser ses rivaux disposant de ressources plus importantes. A quelques kilomètres de l’Emirates Stadium, dans les travées de Stamford Bridge, Chelsea se trouve dans une situation particulière puisque les Blues possèdent un duo composé de Paul Winstanley et Laurence Stewart, qui ont respectivement quitté Brighton et Monaco en 2022 et 2023. Le poste n’est donc pas officiellement vacant mais avec une nouvelle saison potentiellement sans trophée remporté, le propriétaire Todd Boehly pourrait sévir. Il faudra donc garder un œil sur Chelsea.

Le mystère au PSG

L’avenir de Luis Campos, le conseiller sportif du club de la capitale, restait très flou. Sous contrat jusqu’en 2025, il ne savait toujours pas s’il serait prolongé, d’autant que le PSG a déjà sondé Andrea Berta, ancien directeur sportif de l’Atlético de Madrid, en vue d’une possible succession. La faute à un bilan en demi-teinte entre réussites (Barcola, João Neves) et échecs (Skriniar, Ugarte) et des doutes initiaux de Nasser al-Khelaïfi. le président du PSG était lui-même sorti du silence pour aborder l’avenir de son conseiller sportif : «Luis Campos est très heureux à Paris. Je suis très content de ce que fait Luis Campos depuis qu’il est ici. Je veux qu’il prolonge son contrat avec le PSG. Depuis que je suis président, je n’ai jamais ressenti une telle osmose entre un directeur sportif et son entraîneur», a-t-il expliqué aux médias. Approché par deux grands clubs de Premier League et par l’Arabie saoudite, en vue du Mondial organisé en 2034, Luis Campos a également d’autres sollicitations, mais cette prise de parole de son président semblait annoncer que son avenir serait bien à Paris.

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Mais tout va très vite dans le football et entre une vérité réelle et une simple communication, la frontière est fine. Difficile pour l’heure d’être sûr quant à l’avenir de Campos au PSG, tant l’incertitude continue de planer. Alors que Luis Enrique a récemment prolongé son bail avec le club de la capitale jusqu’en juin 2027 et que plusieurs cadres (Hakimi, Vitinha, Nuno Mendes…) ont par ailleurs juré fidélité aux Rouges et Bleus, le stratège portugais est lui toujours dans le flou. Frustré de ne pas toujours imposer sa vision, notamment sur le recrutement d’un attaquant de pointe, le conseiller football du PSG voit son rôle évoluer dans un club où Luis Enrique a désormais les pleins pouvoirs. De quoi remettre en jeu son futur dans la Ville Lumière ? Il est sans doute trop tôt pour le dire, bien que les négociations soient aujourd’hui ralenties par un désaccord financier. A Paris comme dans d’autres équipes, les noms disponibles pourraient rebattre les cartes sur le marché : Antonio D’Ottavio, Edu, Paolo Maldini, Hasan Salihamidzic, Rafael Alkorta ou encore Mauro Leo.

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