Brésil-Tunisie, un match électrique

Par Matthieu Margueritte
3 min.
L'arbitre Ruddy Buquet lors de Brésil-Tunisie @Maxppp

Sur le terrain, ce Brésil-Tunisie a été spectaculaire (5-1). Mais en tribune aussi.

Evénement rare, la Seleção avait donné rendez-vous à ses fans en France pour ses deux derniers matches de préparation face au Ghana et la Tunisie avant son décollage pour le Qatar. Au Havre, vendredi dernier, les partenaires de Neymar avaient rempli le stade Océane avant de s'imposer tranquillement 3-0 face aux Black Stars dans un stade acquis à leur cause. Ce mardi, c'est une ambiance totalement différente qui attendait la Canarinha au Parc des Princes. Avant même le début du match, le décor était planté. Aux abords du Parc des Princes, très peu, voire aucune trace d'un maillot jaune et vert.

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En revanche, une vague de supporters tunisiens, dont certains avaient sorti quelques fumigènes, mettaient l'ambiance, promettant une chaude ambiance à l'intérieur de l'enceinte parisienne. On n'a pas été déçu. Dans un stade à guichets fermés, on n'a vu que du rouge et blanc. Pourtant, sur le papier, c'est bien le Brésil qui reçoit. En tribune, les fans des Aigles de Carthage donnaient de la voix avant le coup d'envoi de la rencontre. Speaker officiel des lieux, Michel Montana a bien compris que tout le stade était acquis à la cause des "visiteurs". Lors de l'annonce des compositions d'équipe, il laissait le stade s'enflammer après chaque nom tunisien cité.

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Pour les Auriverdes, en revanche, le Parc n'avait pas des allures de Maracana. Accueillis par une bronca dès leur entrée sur la pelouse pour l'échauffement, sans oublier un début d'hymne joué sous les huées -ce qui a eu le don d'agacer Marquinhos-, les Auriverdes n'ont pas mis longtemps à comprendre qu'ils allaient évoluer dans un environnement hostile. Surtout Neymar. Sifflé plus que ses partenaires à l'annonce des compositions, le numéro 10 a eu droit à un traitement de faveur. Pas de quoi l'empêcher de marquer (sur penalty), mais suffisamment pour le chauffer. Cibles de poussettes et autres asticotages, le Parisien a été le premier à écoper d'un carton jaune après une faute sur Dylan Bronn (22e). Le Messin se fera justice juste avant la pause, entraînant son expulsion (43e). 4-1 à la mi-temps, mais une ambiance électrique en tribune.

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Avant ça, d'autres événements nettement moins glorieux ont en effet été à déplorer. L'utilisation massive de lasers en direction des Brésiliens étaient visible depuis les tribunes. En première période, Tite a même interpellé l'arbitre du match pour obliger le speaker à demander l'arrêt immédiat de cet usage illicite. Peine perdue puisque Michel Montana a dû refaire une annonce en deuxième période. Puis il y a eu le jet de bananes sur Richarlison quand le joueur de Tottenham a fêté un but (19e) qui a climatisé tout un stade en fusion après l'égalisation tunisienne une minute auparavant. Enfin, des jets de bouteilles ont aussi été signalés sur les corners tirés par Neymar.

Le Brésil a su dérouler sans broncher pour s'imposer 5 buts à 1. Impassibles malgré l'ambiance bouillante du Parc, les hommes de Tite regretteront surtout l'incident raciste dont a été victime Richarlison. Pour le reste, les Brésiliens sont même plutôt satisfaits d'avoir passé un test considéré comme une répétition d'un match au Mondial sans le soutien de ses supporters. «C'est important, c'était un test psychologique différent. On doit faire face à tout type de situation. Mais c'était un bon match. On a répondu de manière intelligente et comme on a voulu, c'est-à-dire marquer des buts indépendamment de l'adversaire», a indiqué Danilo en zone mixte. Séduisant sur le terrain et costaud mentalement, ce Brésil a de la ressource.

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