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CAN 2023 : la très belle revanche de la pépite Simon Adingra

Vainqueur de la CAN avec la Côte d’Ivoire, Simon Adingra s’est révélé aux yeux du grand public. Pourtant, l’attaquant de Brighton revient de loin. Retour sur son parcours.

Par Antonin Courchay
3 min.
Simon Adingra avec la Côte d'Ivoire @Maxppp

Il est l’un des facteurs X du sacre ivoirien. Hier, les Éléphants ont remporté la CAN à domicile en renversant le Nigéria (2-1), bien aidés par les deux passes décisives de Simon Adingra (22 ans). L’ailier ivoirien, qui a failli ne pas participer au tournoi en raison d’une blessure à l’ischio juste avant le début de la CAN, est l’une des grandes satisfactions de la Côte d’Ivoire sur la phase finale. Le sélectionneur Emerse Faé avait reconnu l’apport du virevoltant ailier de Brighton avant la finale. «L’absence de Haller et Adingra s’est fait ressentir pendant la phase de groupes. Depuis leur retour, ça bouge devant. Nous sommes heureux de leur apport.»

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Il ne s’est pas trompé, vu que le premier nommé a marqué le but victorieux de la finale sur un centre du second. Cerise sur le gâteau pour Simon Adingra, il a été nommé meilleur jeune joueur de la compétition par la CAF. Une juste récompense pour lui, après son but libérateur contre le Mali en quart de finale et ses deux passes décisives délivrées hier en finale, le tout en cinq matchs disputés. Pourtant, tout n’a pas été facile pour lui, avec un parcours semé d’embûches.

Abandonné à 12 ans au Bénin

Comme il l’avait confié lors d’un entretien accordé à DH Les Sports, sa carrière - et sa vie - auraient pu prendre un autre tournant lorsqu’il avait 12 ans. Il a rencontré un homme se faisant passer pour un entraîneur, qui n’en était pas un. Le malfaiteur a subtilisé 300 euros à la famille d’Adingra en assurant mettre à profit le talent de leur enfant, en l’envoyant dans une académie au Bénin. Sauf qu’une fois arrivé là-bas, il n’y avait aucune académie comme promis par le faux entraîneur. Mais l’escroquerie n’a pas découragé Adingra et les dix autres enfants victimes de ce mauvais épisode.

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«Il n’y avait ni académie ni logement pour nous sur place. Nous étions tous les dix au Bénin, à l’âge de 12 ans, livrés à nous-mêmes sans l’aide de personne. Nous n’avions même pas d’argent pour nous nourrir. Nous avons décidé de rester tous ensemble et de faire des petits boulots pour commencer à gagner de l’argent. Nous lavions par exemple des assiettes dans des restaurants en échange d’un peu d’argent et de repas», décrivait Adingra. Mais l’histoire a pris un autre tournant, lorsqu’un Ivoirien les a reconnus dans la rue par la suite, et a décidé de créer une académie pour les encadrer et les faire grandir. Son talent sera remarqué par une académie ghanéenne qu’il rejoindra, avant de s’envoler pour Nordsjaelland au Danemark et de connaître la carrière qu’il a aujourd’hui. Revenu d’un prêt fructueux à l’Union Saint-Gilloise cet été, il est devenu incontournable avec son club de Brighton (5 buts et 3 offrandes en 23 rencontres) comme en sélection sur cette CAN 2023. Cette victoire hier et cette récompense sonnent comme une belle revanche sur sa vie.

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