Chelsea, Anzhi : les nouvelles confidences fracassantes de Samuel Eto'o
Dans un long entretien accordé au Monde, Samuel Eto'o est revenu sur ses premiers mois à Chelsea, sa relation avec José Mourinho, son expérience en Russie et son empreinte sur le football africain.
Après une logique période d'adaptation, Samuel Eto'o (32 ans) est de retour à son plus haut niveau à Chelsea (6 réalisations en 13 apparitions en Premier League). Tout sauf une surprise pour l'intéressé, comme il l'a confié dans les colonnes du Monde. «Je dois plutôt essayer de m'imposer et d'imposer mon football. C'est ce que j'essaye et que j'essaierai de faire le temps que je serai en Premier League. (...) Je n'ai rien à montrer. Je suis Samuel Eto'o. Et je ne crois pas que je doive montrer quoi que ce soit à qui que ce soit. Je devrais plutôt essayer de prendre du plaisir. Ceux qui analysent le football savent que mes performances sont là. Je n'appartiens pas au groupe de joueurs considérés comme bons, mais au groupe des grands joueurs», a-t-il confié, envoyant un message à José Mourinho. «Depuis le banc de touche, je ne peux pas montrer de quoi je suis capable», a-t-il lancé. Ou comment mettre la pression sur un Special One, qu'il apprécie et respecte.
«José sait tout ce que je peux faire sur un terrain. (...) José a pesé sur ma décision de venir à Chelsea à 80 %. Parce que j'avais déjà travaillé avec lui à l'Inter Milan. Cela s'était très très bien passé. On avait eu une fantastique équipe. Cette saison-là (2009-2010), on a pratiquement tout gagné (Championnat, Coupe d'Italie, Ligue des champions).José m'a permis déjà de faire un bon choix à l'été 2009. Un choix qui était difficile parce que je partais de Barcelone et il me fallait choisir le bon club à un moment où je devais prouver que ce que j'avais fait à Barcelone n'était pas un hasard. La suite à l'Inter, on la connaît. J'ai connu quelqu'un de franc. J'aime les gens qui peuvent me dire les choses en face et qu'on puisse discuter. Je n'ai pas toujours connu ça dans ma vie. C'est pourquoi j'ai toujours eu ce respect pour lui», a-t-il expliqué. Cette relation lui a permis de tourner la page Anzhi Makhachkala l'été dernier. Une aventure décriée par les observateurs, mais sur laquelle l'attaquant des Blues ne crache absolument pas.
«J'étais très bien à Moscou, et encore plus heureux au Daghestan ! Je crois que ce sont mes meilleures années dans le football. Où j'ai vraiment été tranquille. C'est là où j'ai eu le plus l'impression de partager et surtout d'apporter quelque chose. Là-bas, on a reconnu ce que j'ai apporté durant ces deux ans passés à Moscou ou au Daghestan… Les gens ont des opinions bizarres sur la Russie, car ils ne connaissent pas ce pays. Je veux dire un grand merci aux Russes en général et aux Daghestanais en particulier, pour leur accueil et l'amabilité dont ils ont fait preuve à mon égard. Et je dirai à mon grand ami Suleyman Kerimov, qui sait ce que je pense de lui, qu'on est des frères. Je l'ai encore eu au téléphone il y a quelques heures… Je lui souhaite un bon rétablissement. Il y a eu de la malchance avec la maladie de M. Kerimov (propriétaire de l'Anji depuis 2011, contraint de vendre ses vedettes et qui connaît actuellement des problèmes de santé). Je ne serais peut-être pas venu à Chelsea», a-t-il affirmé, pour faire taire les idées reçues au sujet de cette expérience russe.
Bien relancé à Londres, l'international camerounais (116 sélections, 56 buts) souhaite continuer à être un exemple pour les jeunes, en Afrique et ailleurs. «La seule chose que je veux c’est, comme Didier (Drogba, Ndlr) l’a réussi ici, de faire aussi mon bout de chemin et permettre à tous les jeunes Africains qui arriveront ici d’être respectés. D’où mon idée de créer des centres de formation Fundesport. J’ai eu la chance d’avoir de bons techniciens qui ont recruté de bons joueurs dans mes centres. Certains sont aujourd’hui à Barcelone (comme Jean-Marie Dongou, 18 ans). Cela fait peut-être mon honneur mais cela fait aussi la fierté du Cameroun. J'en suis heureux et j'espère que cela va continuer comme ça. Et que partout en Afrique, le football africain, grâce à ses jeunes joueurs, sera bien représenté et va pouvoir être compétitif face aux autres nations. Partout où vous allez, il y a des jeunes qui s'identifient à moi, et ce que je veux, c'est que tous ces jeunes qui rêvent de devenir Samuel Eto'o soient respectés partout où ils iront. Les gens rêvent d'avoir ma carrière. Mon rêve était de devenir footballeur professionnel. Dieu a voulu m'apporter beaucoup plus. Je ne cesserai jamais de lui dire merci. Je crois que peu de joueurs peuvent être contents de dire : « On a eu une belle carrière. » Jusqu'à présent, la mienne est magnifique», a-t-il conclu.
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