UEFA Europa Conference League

Ligue Europa Conference : le FC Bâle navigue en eaux troubles avant d'affronter l'OM !

Adversaire de l'Olympique de Marseille en huitièmes de finale de la Ligue Europa Conference, le FC Bâle traverse une période compliquée. Orphelin de son entraîneur Patrick Rahmen, récemment évincé, et pointant actuellement à une décevante troisième place en Super League, les RotBlau font par ailleurs face à une vraie crise institutionnelle. Un contexte sulfureux loin d'être idéal avant de croiser la route des Phocéens. Explications.

Par Josué Cassé
6 min.
Nasser Djiga en action sous le maillot du FC Bâle. @Maxppp

Troisième de Ligue 1 et idéalement placé dans la course qualificative à la prochaine Ligue des Champions, l'Olympique de Marseille espère, en attendant, poursuivre son aventure sur la scène européenne. Pour ce faire et malgré un fond de jeu qui questionne ces dernières semaines, la bande de Jorge Sampaoli devra donc se défaire des Suisses du FC Bâle en huitièmes de finale de la Ligue Europa Conference. Un adversaire de qualité, habitué aux joutes européennes lors de la dernière décennie, qui n'en reste pas moins une écurie, sur le papier, abordable pour les Olympiens. Qui plus est au regard de la situation de crise traversant actuellement les rangs du club rhénan, fortement fragilisé au cours des dernières semaines.

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«Voilà ce qui arrive, chers fans, lorsqu'on fait jouer ses joueurs et qu'on pense gagner ainsi. Il faut aligner des gars qui savent de quoi il en retourne. On voudrait que les anciens reviennent au club ? Avec cette politique ? Jamais ! Certainement pas avec ces manières. Les seuls qui me font de la peine, ce sont les supporters», déclarait ainsi le capitaine de la Nati Granit Xhaka (29 ans), milieu de terrain d'Arsenal formé chez les les RotBlau. Des mots forts symbolisant à eux seuls les reproches adressés à la politique sportive actuellement menée chez les Rouge et bleu. Et pour cause. Récemment battu en championnat par Zurich (4-2) avant d'être tenu en échec par le FC Saint-Gall (2-2), le club suisse, qui s'est malgré tout imposé contre Lugano dimanche dernier (2-0), a sans doute, d'ores et déjà, définitivement dit adieu à ses espoirs de titre.

Le départ d'Arthur Cabral, symbole d'un effectif amoindri !

Relégués à 15 points du leader et orphelins de Patrick Rahmen, payant les pots cassés du triste bilan comptable, les Bâlois, désormais entraînés par Guillermo Abascal (nommé pour assurer l'intérim), payent sans doute les frais d'une direction défaillante et ne présentent plus les mêmes garanties que celles affichées il y a encore quelques saisons. Une atmosphère délétère au sein d'une formation bien moins reluisante pouvant alors s'expliquer sous le prisme de divers facteurs. À ce titre, comment ne pas évoquer les pertes subies lors du dernier mercato hivernal ? Conséquence directe de l'arrivée retentissante de Dusan Vlahovic à la Juventus Turin, la Fiorentina a ainsi décidé de jeter son dévolu sur Arthur Cabral, jusqu'alors serial buteur du FC Bâle. Meilleur joueur de l'effectif des Suisses, le Brésilien s'est ainsi envolé en Serie A après avoir inscrit la bagatelle de 27 buts en 31 matches toutes compétitions confondues sous le maillot du FC Bâle.

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Et ce n'est pas tout. En plus de cette perte considérable, le FCB a également fait le choix de se séparer de son jeune talent Edon Zhegrova (22 ans), parti au LOSC Lille pour remplacer Jonathan Ikoné. Amoindris, les dirigeants bâlois ont alors, certes, tenté de réagir en recrutant Fedor Chalov, prêté par le CSKA Moscou et le hongrois Ádám Szalai, bien connu en Bundesliga. Deux renforts de poids venant ainsi s'intégrer à une écurie déjà composée de quelques internationaux suisses tels que Valentin Stocker ou Fabian Frei, milieu expérimenté de 33 ans, mais également d'anciennes promesses de Ligue 1 comme Dan Ndoye et Andy Pelmard, passés notamment par l’OGC Nice. Pourtant, malgré cet effectif de qualité et sans parler de Sebastiano Esposito, cédé deux saisons par l'Inter Milan, Michael Lang, arrivé en provenance du Borussia Mönchengladbach, ou autre Strahinja Pavlovic, prêté par l'AS Monaco, force est de constater que la mayonnaise ne prend pas.

Au FC Bâle, ça dégaine à tout va !

En difficulté en championnat et peu convaincant dans le jeu, le FC Bâle vient, à ce titre, de limoger son entraîneur Patrick Rahmen, reprochant notamment au tacticien suisse «un manque de vision clair quant au développement sportif». «Guillermo Abascal dirigera l'équipe par intérim jusqu'à la fin de la saison, avec Marco Walker comme nouvel assistant», précisait, par ailleurs, le communiqué du club suisse fin février dernier. Une décision forte initiée par son président David Degen qui ne semble malgré tout pas porter ses fruits (une défaite et un nul depuis la prise de fonction du coach espagnol) et qui place surtout ce dernier sous le feu des critiques. Impulsif, David Degen porte parfaitement son nom, et ce pour le plus grand malheur des fans bâlois, eux qui réclamaient, l'année dernière, la tête de leur ancien président Bernhard Burgener ambitionnant de vendre le club à un fonds d'investissement anglais. Illustration de cette volonté maladive et risquée de tout révolutionner au FCB, le nouveau dirigeant des Suisses qui vient de fêter ses 39 ans a ainsi fait venir ou partir 41 joueurs en huit mois !

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Intronisé avec le costume de sauveur, David Degen (plus vite que son ombre) exaspère. «Parfois, David Degen veut tout faire en même temps», avouait d'ailleurs récemment le capitaine Valentin Stocker. Figure de l'instabilité régnant actuellement sur les bords du Rhin, l'ancien joueur du club, natif de Liestal, fait donc logiquement face à l'indignation de toute une région. Désireux de faire du FC Bâle le digne successeur de la machine Red Bull : «j'adore comment Salzbourg a fait vivre l'enfer au Bayern ! J'aimerais bien voir notre équipe jouer comme ça», David Degen déborde d'ambitions et aimerait dans cette optique que ses hommes proposent le football le plus chatoyant d'Europe. Un objectif honorable mais qui dévoile surtout un manque de stabilité pour un dirigeant censé apporter une vision pérenne et un calme au-dessus de l'institution.

L'OM devra se méfier !

Symbole de ce côté versatile, c'est encore lui qui n'hésitait pas à dénigrer le spectacle proposé par son équipe à l'heure où Patrick Rahmen était encore aux manettes, reconnaissant que ce jeu chatoyant ne lui suffisait pas. Une sortie médiatique entraînant un véritable tollé et les excuses du principal concerné mais qui prouve là-encore l'impatience coupable du dirigeant. Résultat de cette volonté extrême de tout précipiter et d'ambitionner trop haut, le FC Bâle n'avance plus. Pire encore, c'est désormais tout un club qui semble dans le flou, sans aucune idée claire de la marche à suivre. Déboussolés, les RotBlau devront donc urgemment retrouver le fil conducteur, au risque de vivre une nouvelle désillusion à l'issue de leur double affrontement contre l'OM les 10 et 17 mars prochains. Pour ce faire, les Suisses pourront notamment s'appuyer sur l'Histoire.

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Fort de quelques coups d'éclat sur la scène européenne ces dernières années, le FC Bâle a notamment participé à trois fois aux huitièmes de finale de la Ligue des Champions (2012, 2015 et 2018), sans parler de cette demi-finale d'Europa League perdue en 2013 contre Chelsea. Habitués à performer lorsque l'on parle d'Europe, les Bâlois, qualifiés aux dépens de Tirana lors des barrages de cette C4 avant de finir premiers de leur poule (Qarabag, Omonia et Kairat), se présenteront au Vélodrome forcément fragilisés par le contexte actuel mais certainement pas battus d'entrée de jeu. Méfiance donc pour les Olympiens, qui auront quant à eux la lourde tâche de se sortir des griffes d'un animal blessé, prêt à ressurgir. Et oui... À l'OM, on craint Degen.

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