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Info FM, Jean-Pierre Caillot : « On voulait réaliser un mercato ambitieux »

Le Stade de Reims retrouve la Ligue 1 cette saison avec appétit et surtout ambition. Pour Foot Mercato, son président nous révèle les secrets du mercato estival réalisé par le club champenois. Un mercato ambitieux qui doit permettre au promu de se maintenir parmi l'élite.

Par Cédric Rablat
5 min.
Reims @Maxppp

Le Stade de Reims renoue avec la Ligue 1 cette saison après avoir survolé la Ligue 2 lors du précédent exercice. Si le club champenois a souhaité conserver une certaine ossature dans son effectif par rapport à celui qui a obtenu la montée, ce dernier a réalisé un mercato estival ambitieux. Pas moins de neuf joueurs ont ainsi rejoint Reims cet été. Un mercato rondement mené entre transferts maîtrisés et belles opportunités. Ainsi, Konan (Guimaraes), Foket (La Gantoise), Suk (Troyes), Dingomé (Troyes), Doumbia (Rostov), Fontaine (Clermont), Romao (Olympiakos), Ojo (Liverpool) et Engels (Olympiakos) ont accepté de relever le challenge proposé par le Stade de Reims. Un bel aboutissement pour le président rémois Jean-Pierre Caillot qui nous détaille la stratégie mercato de son club.

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« Nous on a eu la chance dès le mois de mars de considérer que nous étions en Ligue 1, donc cela nous a permis de travailler les dossiers en amont, le staff nous a transmis ses exigences en matière de recrutement pour renforcer l’effectif. Nous sommes allés à l’étranger, on savait qu’un certain nombre de profils ciblés par notre staff étaient trop chers sur le marché français, ou moins accessibles ou qu’ils ne seraient pas venus chez un promu. On est partis avec notre bâton de pèlerin au Portugal, en Belgique par exemple, pour essayer de convaincre des agents ou des joueurs qu’on avait ciblés qu’il y avait un vrai projet au Stade de Reims. On a passé trois mois d’été à recevoir une multitude de joueurs qui étaient ciblés pour leur présenter notre projet, notre ville. Quand vous attirez des internationaux belges, des espoirs anglais ça ne se fait pas comme ça, » analyse ainsi l'homme fort du Stade de Reims.

Le Stade de Reims a mis le cap vers l'étranger cet été

Mais tous les dossiers n'ont pas été si simples à finaliser. Ce fut notamment le cas de Sheyi Ojo (21 ans) que Liverpool a prêté au club champenois. « Même si tous les amoureux du football français savent ce qu’a pu représenter le Stade de Reims dans le passé, quand vous êtes Liverpool et qu’on vous apprend que Reims s’intéresse à un de vos joueurs... Vous vous demandez si ce ne sont pas des fous qui vous contactent. Et quand vous faites venir les gens plusieurs fois, quand ils voient le stade, comment vous travaillez, les équipes, ils commencent à vous prendre au sérieux et on arrive à aboutir, parfois sur les derniers jours du mercato, sur certains dossiers, » avoue volontiers Caillot. Cet été, le Stade de Reims a beaucoup misé sur des joueurs qui ont évolué loin de notre championnat. Un choix clairement assumé par le président Caillot qui y voit plutôt une opportunité pour réaliser des jolis coups.

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« On avait dit qu'on voulait réaliser un mercato ambitieux. On assume complètement le fait d’aller chercher des joueurs qui ne seraient peut-être pas initialement pistés par un promu. D’ailleurs on a eu beaucoup de concurrence sur des dossiers français ou internationaux. Je pense à un joueur qui a disputé la Coupe du Monde qui a demandé beaucoup d’heures de travail, d’échanges, qui était à deux doigts de signer chez nous et qui a finalement signé en Arabie Saoudite car il a eu une offre difficile à refuser financièrement. Il faut à la fois cibler, avoir en tête les différentes solutions, avoir un panel de joueurs aux postes. Ce ne sont pas toujours les dossiers qui paraissent simples qui se finalisent facilement. Je pense par exemple à Engels qui nous a rejoints. On était depuis longtemps en contact avec lui mais il privilégiait le marché anglais car sa femme est anglaise et aussi peut-être parce que les Anglais possèdent des arguments que nous n’avons pas. Dès que le mercato anglais s’est arrêté et qu’on a vu qu’il n’avait pas signé en Angleterre, on a tout de suite réactivé le dossier. »

Jordan Siebatcheu, un départ volontaire et programmé

Des joueurs qui possèdent un certain vécu au plus haut niveau et amenés à tirer vers le haut un effectif façonné pour appréhender au mieux les joutes hexagonales. Au final, le départ le plus marquant cet été au Stade de Reims aura été celui du buteur Jordan Siebatcheu. Un transfert qui a permis aux pensionnaires d'Auguste Delaune de réaliser une belle opération sur le plan économique. « Ce n'est pas un départ prévisible mais programmé. Jordy est arrivé chez nous à l’âge de sept ans, il avait connu beaucoup de choses au Stade de Reims. Les succès en équipes de jeunes, il faisait partie de l’équipe championne de France en U19, et il avait déjà connu la Ligue 1 puisqu’il avait fait des apparitions et même marqué contre Bordeaux et le PSG, des références. On avait convenu qu’il nous aiderait à remonter en Ligue 1 et que si il y avait une offre intéressante pour le Stade de Reims, on ne s’opposerait pas à son départ. Je crois que c’est peut-être la première fois qu’un club de Ligue 2 vend aussi cher un joueur à un club de Ligue 1 en France. Le record, je crois que c’était le RC Lens avec le Real Madrid pour Varane. Comme les intérêts du Stade de Reims étaient protégés, je ne voyais pas pourquoi je me serais opposé au départ de Jordy qui voulait vivre une nouvelle aventure, » révèle ainsi Jean-Pierre Caillot.

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Ce dernier n'exclut pas d'opérer quelques petites retouches lors du prochain mercato d'hiver même si cela ne correspond pas forcément à l'esprit maison. « Si on regarde bien dans le passé, le mercato d’hiver nous a souvent permis de faire un petit ajustement ou d’intégrer des joueurs, mais avec une ambition pour la saison suivante, je pense par exemple à Nicolas De Préville. On gagnait du temps sur le mercato suivant. Nous ne sommes pas spécialement friands d’effectuer de grosses opérations lors du mercato d’hiver. Après il y a toujours un risque de blessures, qu’un joueur ne convienne pas totalement à ce qu’on attendait. Si on s’active c’est pour parer à un de ces cas ou pour préparer le prochain mercato, pour avoir un coup d’avance, » confie le président du Stade de Reims. Onzième de Ligue 1 après quatre journées, Reims s'est déjà payé le scalp de l'Olympique Lyonnais et devrait encore gêner aux entournures pas mal d'équipes cette saison. Suffisant pour décrocher le maintien sans encombre ? Affaire à suivre...

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