En déplacement à Londres pour y défier Arsenal ce mercredi, Lens a été humilié en s’inclinant 6-0 face à des Gunners impitoyables. Les joueurs de Franck Haise sont éliminés de la Ligue des Champions, mais batailleront pour une place en Ligue Europa lors de la dernière journée face à Séville.
Pour sortir d’un groupe comme le sien, il fallait un peu de chance. Et avant même de jouer son match de prestige, le RC Lens a vu qu’il n’en avait pas, avec la victoire arrachée par le PSV Eindhoven sur la pelouse du FC Séville. Ce résultat avait des conséquences simples : en cas de défaite à Arsenal, les Sang-et-Or étaient éliminés de la Ligue des Champions. Pas de chance bis, les hommes de Franck Haise encaissaient rapidement un but de Kai Havertz. Mais cela n’avait rien d’illogique tant ils s’étaient montrés passifs sur l’action, du centre de Tomiyasu à la remise de la tête de Gabriel à destination d’Havertz (1-0, 13e).
La soirée de rêve espérée allait très vite tourner au cauchemar. Gabriel Jesus se baladait dans la surface et punissait les Lensois (2-0, 21e). Puis Martinelli donnait le tournis à Gradit, en grande difficulté, et tirait. Samba repoussait pile dans les jambes de Saka, qui n’en demandait pas tant (3-0, 23e). Fini ? Toujours pas puisque cette fois, Martinelli se chargeait lui-même de la sentence. Il faisait danser la samba à Frankowski puis enroulait une merveille de frappe (4-0, 27e). En 6 minutes, le RC Lens venait d’encaisser 3 buts, et perdait 4-0. Un dur retour à la réalité européenne.
Une deuxième mi-temps plus calme
Il fallait stopper l’hémorragie, et les Nordistes y parvenaient enfin, non sans mal. Medina sonnait même la révolte, en envoyant une frappe lourde sur le poteau (40e). Wahi faisait enfin parler sa vitesse pour déposer Saliba et centrer fort devant le but, Fulgini tentait sa chance de loin, bref, cela allait bien mieux pour des Lensois. Mais ce n’était qu’une illusion. Arsenal accélérait une nouvelle fois, par Saka qui décalait Tomiyasu dont le centre était repris de volée par Odegaard (5-0, 45+1e). L’arbitre sifflait la pause, au plus grand soulagement des supporters lensois.
Au retour des vestiaires, Haise mettait à l’abri ses joueurs sous le coup d’une possible suspension (Sotoca, Abdul Samed et Medina) et lançait Thomasson, El Aynaoui et Machado. Le match s’équilibrait, mais la maîtrise technique restait du côté d’Arsenal. Le RC Lens avait au moins le mérite d’avoir haussé le curseur dans l’engagement, et semblait capable de sortir de la deuxième période sans encaisser de but. Mais c’était sans compter l’arbitre qui sifflait un penalty pour une main de Khusanov, jusque-là auteur d’une entrée intéressante. Jorginho, lui aussi entré en jeu, aggravait donc le score en prenant Samba à contrepied (6-0, 86e). Une véritable déroute pour les Lensois, qui ont pu voir de près le très haut niveau européen. À eux de se relever pour aller arracher la 3e place du groupe et une qualification en Ligue Europa lors de la dernière journée, avec la réception du FC Séville.
Le classement des poules de la Ligue des Champions
L’homme du match : Jesus (7,5) : d’entrée de jeu, il est passeur décisif sur sa remise de la tête pour offrir à Havertz son premier but en LDC (13e, 1-0). C’est lui aussi qui inscrit le but du break après avoir crocheté - et fait tomber - Danso, au point de pénalty (21e, 2-0). Trop vif pour la charnière lensoise. Il s’est offert le droit de gagner quelques duels de la tête importants (45e). Il s’est montré un peu gourmand au retour des vestiaires, le match étant plié. Gabriel Jesus était bien trop fort pour Lens, lui qui avait été bon à Bollaert malgré la défaite des Gunenrs. Nketiah le remplace (83e).
Arsenal :
- Raya (5) : l’Espagnol n’aura pas été mis à rude épreuve ce soir. Il a repoussé la frappe vicieuse de Wahi, la première du RC Lens (37e), avant de réaliser une sortie litigieuse sur Medina (39e). Il capte la tentative de Fulgini, trop axiale (44e), et délivre quelques longs ballons intéressants à jouer pour ses compères offensifs. Rien de plus à son actif, preuve du match catastrophique des visiteurs.
- Tomiyasu (7) : titularisé sur le côté droit, il a été omniprésent offensivement pour venir embêter Haidara, dépassé. Le Japonais a su apporter du danger en continu. La première action des Gunners part de lui, sur la tête d’Havertz (11e), la deuxième aussi, et fait mouche, sur son centre bien pensé (13e, 1-0) qui profite à l’Allemand. Avec de la réussite, il a distillé un long renversement qui finira dans les pieds de Martinelli, qui marque dans la foulée (27e, 4-0). Puis, avant la pause, il réitère avec une passe décisive à destination d’Odegaard qui conclut de volée (45+1e, 5-0). Il n’a rien eu à faire dans son camp. Excellente performance de sa part. Il est sorti à la pause (45e), remplacé par White (5,5), pas inintéressant et presque buteur de la tête sur corner (82e).
- Saliba (5) : l’ancien olympien a passé une soirée tranquille à l’Emirates, puisque ses partenaires ont plié la rencontre en moins de 30 minutes. Lens n’a pas existé en première période et n’a pu tenter que de loin. Il a été propre dans ses relances, comme souvent, et n’a pas souffert du pressing lensois, inexistant. Pas grand chose à ajouter.
- Gabriel (5,5) : tout comme son partenaire de défense centrale, l’ancien lillois a observé son équipe dans le plus grand des calmes. Il n’a pas été mis en danger car les Lensois n’ont pas réussi à s’approcher de la surface anglaise. Il n’a même pas eu à défendre la profondeur malgré la présence de Wahi et a été à l’aise à la relance. Il est sorti, très haut sur la pelouse pour contrarier le jeu de ses adversaires.
- Zinchenko (5) : toujours aussi important dans la construction du jeu d’Arsenal, l’Ukrainien a souvent apporté le surnombre dans l’entrejeu en se plaçant entre les lignes, sans recevoir beaucoup de ballons. Il a libéré de l’espace à Havertz, côté gauche, et surtout à Martinelli qui s’est régalé. Il n’a pas forcé la passe clé comme il peut le faire parfois et a été plutôt terne. Il s’est contenté du minimum et ça a suffit. Kiwior (4) prend sa place à la mi-temps (45e). Le Polonais ne se montre pas vraiment.
- Odegaard (5,5) : pas le joueur le plus flamboyant sur le pré mais le capitaine norvégien s’est tout de même offert un but de grande classe. Avant la pause, il reprend de volée le bon centre de Tomiyasu pour achever Samba (45+1, 5-0). Il a globalement fluidifié le jeu de son équipe en minimisant ses touches de balle. Il s’est éteint petit à petit. Il n’a pas forcé son talent, à vrai dire.
- Rice (6) : toujours aussi régulier, le milieu de 24 ans a été très appliqué, même quand son équipe a commencé à baisser en intensité en deuxième période. Rice n’a pas eu besoin d’être au four et au moulin ce soir, tant son équipe a dominé les débats. Il a mis de l’intensité au duel, comme sur son intervention pleine de sérénité sur Danso (63e). Il a coupé les lignes de passe en se positionnant entre les milieux lensois et Wahi. Il n’a pas vraiment participé à l’orgie offensive mais n’est pas anodin dans le succès des siens. Il est acclamé à sa sortie, Jorginho le remplace (75e), et marque sur pénalty (86e, 6-0).
- Havertz (6,5) : au sein d’une équipe en pleine réussite, l’ancien de Chelsea n’a pas fait tâche, enfin. L’Allemand a même été très actif en première période pour venir anéantir les espoirs lensois, puisque c’est lui qui ouvre la marque pour Arsenal du bout du crampon, tel un renard des surfaces (13e, 1-0). Il est l’auteur d’une récupération haute importante qui permettra à Martinelli d’enchainer par un tir, bien suivi par Saka (23e, 3-0). Il a perdu de nombreux ballons mais a compensé par ses courses, que ce soit pour gagner des mètres comme pour aller presser. Une deuxième période dans laquelle il a un peu levé le pied. Il s’est amusé de Khusanov au poteau de corner pour venir parfumer sa bonne prestation (67e). Ça va mieux pour Havertz.
- Saka (7) : son entente avec Tomiyasu a fait tourner en bourrique les Sang et Or. Il a résisté à la pression de Medina à plusieurs reprises, le poussant à la faute (19e), et a surtout été très opportuniste sur son but du genou pour tuer le match (23e, 3-0). Il a été très altruiste, aussi, en démontre sa fixation décisive avant la pause qui donnera lieu au centre de Tomiyasu, puis au but d’Odegaard (45+1, 5-0). Peu de déchets techniques. Une journée au boulot pour Saka, remplacé par Nelson (66e).
- Jesus (7,5) : voir ci-dessus.
- Martinelli (7) : le Brésilien s’est amusé sur l’aile gauche. Zinchenko lui a laissé le champ libre pour venir titiller la défense lensoise. Résultat, il est impliqué sur le but chanceux de Saka sur sa frappe repoussée par Samba (23e, 3-0), puis, dans la foulée, il se joue de Frankowski et vient tromper le gardien du RCL grâce à sa tentative parfaitement enveloppée (27e, 4-0). Il a fait vivre un enfer à la paire Frankowski-Gradit.
Lens :
- Samba (2,5) : ses relances incertaines au pied ne présagaient rien de bon en début de rencontre. Mais finalement, même ses mains n’ont jamais eu le temps d’être chauffées au coeur du volcan londonien. S’il est difficilement blâmable sur les deux premiers buts, où il a totalement été abandonné par sa défense, il se troue complètement sur le troisième avec un renvoi hasardeux dans les pieds de Saka (24e). Sur les deux suivants, il se fait fusiller et est à nouveau délaissé par sa défense. Un arrêt pour éviter le 6-0 (67e), même s’il doit finalement le concéder sur penalty en fin de rencontre (85e).
- Frankowski (3) : animateur de son couloir il y a deux mois face à ces mêmes Gunners, le Polonais a rendu une prestation sans relief ce soir. Pas assez influent sur son côté, il a également traversé de nombreux trous d’air défensivement, à l’image du but de Martinelli (27e) où le Brésilien lui a donné des migraines par ses changements de rythme. Quatre minutes plus tôt, son équipe avait déjà payé chère sa montée qui avait exposé Gradit face à Martinelli (23e). Avec le ballon, ses centres n’ont jamais trouvé preneur (50e, 60e). Un beau retour en guise de lot de consolation sur Havertz (58e).
- Gradit (2) : souvent loué pour sa combativité, son sens du don de soi et un tas d’autres qualités, le défenseur artésien n’a rien montré de tout ça ce soir. Laxiste sur le but de Havertz où il ne fait que constater les dégâts et oublie l’Allemand (14e), il l’est également sur le second où il remet en jeu Saka avec une relance hasardeuse (21e). Deux minutes plus tard, il défend sur les talons face à Martinelli et lui offre le loisir de servir Saka pour le troisième but (23e). Il est le symbole du crash lensois ce soir. Remplacé par Khusanov (62e), auteur d’un bon retour devant Nelson (75e) et qui a montré beaucoup d’entrain et d’agressivité dans les duels, parfois à sa perte puisqu’il a concédé un penalty sur une manchette évitable (85e). Une qualité de relance évidente qui lui a toutefois permis de créer quelques décalages et un sens de l’anticipation appréciable (74e, 81e).
- Danso (2) : dans l’avion lensois, l’Autrichien a déserté son poste de pilote. Titularisé dans l’axe de la défense à 3 comme à l’accoutumée, l’ancien joueur de Southampton a traversé la rencontre sur une pente glissante. Sur le premier but des Gunners, il est sur la photo de famille et se fait dominer par Jesus dans les airs (13e). Également sur le second où il se jette bien trop naïvement devant le Brésilien qui le laisse sur les fesses (21e), avant d’être en retard sur le troisième (23e). Souvent à la limite sur ses interventions. Il va vite falloir ranger cette prestation dans la boîte à mauvais souvenirs.
- Medina (3) : le meilleur défenseur lensois, ou du moins le moins pire, c’est selon. Si les premiers buts ne proviennent pas de son côté, il laisse un espace béant à Tomiyasu dans son dos sur le cinquième (45+1e). Un bref sursaut d’orgueil avec cette frappe puissante sur le poteau (40e), mais bien trop insuffisant au moment de tirer un bilan de sa prestation globale. Remplacé par Machado (3) à la pause. Le Colombien a peu apporté dans son couloir et s’est parfois laissé aspirer trop naïvement, comme sur cette accélération de Nelson qui mène à une situation dangereuse (75e).
- Haidara (2,5) : une première titularisation en Ligue des Champions plus qu’oubliable. S’il s’est montré impactant sur ses premières interventions (1e, 3e, 6e), il a lui aussi pris part à la déculottée de son équipe. Sur le deuxième but londonien (21e), il est bien trop loin de son vis-à-vis et abandonne totalement Medina sur le cinquième (45+1e). La fébrilité a également rejailli sur ses centres rarement précis. Du mieux après son repositionnement dans la défense à 3 à la pause avec des jaillissements bien sentis (52e), mais parfois auteur de fautes évitables.
- Mendy (3) : un début de rencontre porteur avec de l’impact et de la personnalité avec le ballon, à l’image de sa percée au milieu de terrain (11e), mais lorsque le bateau a commencé à tanguer, il a lui aussi participé au naufrage. Comme Abdul Samed, il se fait transpercer trop facilement par Saka sur le deuxième but (21e), et est complètement à la ramasse sur le but d’Odegaard juste avant la pause (45+1e). Absent des débats en seconde période, il a été remplacé par Pereira da Costa (76e), qui n’a rien eu à se mettre sous la dent.
- Abdul Samed (2,5) : le Ghanéen n’a jamais accordé les violons avec Mendy au milieu. Coupable sur le premier but avec une relance de la tête mal orientée (13e), il doit également se montrer bien plus saignant sur la percée de Saka menant au deuxième but (21e). Souvent englué dans la densité adverse, il n’a jamais été capable de créer le déséquilibre par la passe ou le dribble, servant la plupart du temps du réchauffé. Il a vécu un cauchemar éveillé avant d’être remplacé par Elynaoui (4) à la pause. Pas habitué aux joutes continentales, l’ancien Nancéien a peiné à se conformer au rythme effréné insufflé par les Gunners au départ. Il se fait éliminer trop facilement par Havertz sur le côté (67e) avant que Samba ne sauve finalement le 6e but. Il a parfois fait du bien sur phases arrêtées défensives dans les airs.
- Sotoca (2) : l’expérimenté Lensois n’a jamais montré d’affinité technique avec ses partenaires. Pas assez influent sur le jeu de son équipe, il a constamment avancé la tête dans le guidon, ce qui a mené à des choix de frappes ou de passes souvent discutables. Sur l’une des rares situations artésiennes en première période, il délivre un centre dans le ciel de Londres (36e). Une mi-temps à l’envers qui a logiquement entraîné sa sortie. Remplacé par Thomasson (4) à la pause, qui a, tant bien que mal, tenté d’apporter quelque chose en se plaçant entre les lignes. Sa créativité et sa qualité technique ont parfois initié des situations lensoises, comme sur cette frappe de Wahi (90+2e). Il n’est pas loin de marquer en fin de rencontre mais est finalement trop court sur la passe de Frankowski (90+3e).
- Wahi (4) : si prompt à éclairer la rencontre aller à Bollaert, l’ancien Montpelliérain a marché à l’ombre ce soir. Avec le ballon, il a souvent manqué de justesse dans ses transmissions et a donné la sensation de se chercher dans les circuits de passe aux côtés de Fulgini et Sotoca. Quelques coups d’éclat par séquence, à l’image de sa frappe repoussée par Raya dans un angle fermé (37e), ou son dribble sur Saliba qui mène à un centre dangereux dans la surface (42e). En seconde période, il a disparu, tandis que son équipe n’a pas cadré une seule frappe.
- Fulgini (3) : l’ancien Angevin a peiné à exister. En début de rencontre, il a pu soulager son équipe sous pression par sa qualité technique, mais a disparu comme ses coéquipiers lorsque les Gunners ont décidé de monter le curseur. Des imprécisions techniques en seconde période comme sur cette longue passe sans destinataire (56e). Il n’a pas optimisé les quelques ballons dont il a hérités dans le camp adverse, en en perdant la plupart.
En savoir plus sur