Coupe du Monde U17 : la France renversée par le Brésil au terme d’une demi-finale complètement folle !
Auteur d'un parcours jusqu'ici quasi-parfait, l'équipe de France a disputé 45 minutes de rêve en demi-finale du Mondial U17, menant 2-0 à la pause, avant de s'écrouler dans le deuxième acte, renversée (2-3) par une équipe du Brésil transcendée par un stade acquis à sa cause et qui affrontera le Mexique, dimanche, en finale.
Un France-Brésil a toujours une saveur particulière. D'autant plus lorsque l'enjeu est une place en finale d'une Coupe du Monde. Large vainqueur de l'Espagne en quart de finale (6-1), l'équipe de France s'avançait avec quelques certitudes à l'heure d'affronter le Brésil, pays hôte, en demi-finale du Mondial U17. En quête d'un titre suprême, 18 ans après la bande à Florent Sinama-Pongolle, couronnée dans la catégorie à Trinité-et-Tobago, les hommes de Jean-Claude Giuntini cherchaient à rejoindre le Mexique, vainqueur des Pays-Bas aux tirs au but (1-1, 4-3) dans une première demi-finale disputée un peu plus tôt, sur cette même pelouse de l'Estadio Bezerrão de Brazilia.
Pour ce match, le sélectionneur français choisissait de s'appuyer sur l'ossature du onze vainqueur de la Rojita au tour précédent. Aligné aux avant-postes, deuxième buteur du Mondial (4 buts), le Rémois Nathanaël Mbuku occupait le côté gauche, quand le serial passeur parisien Adil Aouchiche (6 passes) était aligné dans l'axe et Isaac Lihadji côté droit. L'attaquant marseillais émargeait à 3 buts. Enzo Millot entrait au milieu, et Arnaud Kalimuendo, en pointe. Lucien Agoumé était suspendu alors que Georginio Rutter débutait sur le banc. Le sélectionneur du Brésil Guilherme Dea choisissait lui aussi de faire confiance au onze tombeur de l'Italie au tour précédent (2-0). Seul Thalles passait sur le banc, remplacé par Diego Rosa.
2-0 au quart d'heure de jeu, le départ canon des Bleuets !
À Brasilia, pas vraiment tétanisés par l'enjeu les Bleuets réalisait l'entame parfaite ! Le pressing haut des quatre offensifs laissait présager une bataille de tous les instants. Après une tentative de Mbuku (6e), pour se chauffer, c'est Arnaud Kalimuendo qui déjà trompait la vigilance de la défense brésilienne. Trouvé dans son dos sur une 7e inspiration décisive d'Adil Aouchiche, le Parisien plaçait un tir sous Matheus Donelli (1-0, 7e). Après un temps d'hésitation, la VAR aidait les arbitres à se décider. Ils validaient l'ouverture du score. Si le milieu du Gremio Pedro Lucas envoyait une première cartouche en guise de réaction (11e), Melvin Zinga ne tremblait pas dans le but. Et dans la foulée Nathanaël Mbuku doublait la mise.
Comme deux vieux copains, l'attaquant du Stade de Reims combinait parfaitement avec Timothée Pembélé et s'enfonçait dans le camp adverse, avant de se faufiler entre deux défenseurs pour pénétrer dans la surface et ajuster Donelli d'un tir au sol (2-0, 14e). Cette inspiration sublime - sa 5e du Mondial - permettait aux Bleuets de faire le break et glaçait l'arène de Brasilia avant le quart d'heure de jeu. Cet avantage acquis, les hommes de Jean-Claude Giuntini se mettaient alors à gérer, se montrant solides derrière, résistant aux assauts des locaux. Le bloc bleu tenait, jusqu'aux derniers instants du premier acte et le moment choisi par l'arbitre pour siffler un penalty en faveur de la Canarinha (44e).
Un ballon de 3-0, puis une remontada en marche
Intenable sur le côté droit, le latéral de Coritiba Yan Couto débordait et revenu défendre dans sa surface Nathanaël Mbuku le déséquilibrait. Croyait-on. L'arbitre visionnait le ralenti et en décidait autrement. Les Bleuets rentraient au vestiaire vernis, quand leurs homologues enrageaient. Au retour de la pause, les Brésiliens semblaient revigorés, sans pour autant se montrer dangereux. Tournant du match (?), Arnaud Kalimuendo ne convertissait pas un ballon de 3-0 K.O depuis l'extérieur de la surface. Son tir s'envolait (50e). Les Bleuets se montraient solides et solidaires, Mbuku et Lihadji n'hésitant pas à revenir aider les latéraux, mais la gestion du score allait finir par se faire payer.
L'heure de jeu signait le début de la fin pour les petits Bleus. Suite à un corner et un cafouillage dans la surface, Kaio Jorge réduisait le score (2-1, 62e). Incapables d'éloigner le danger devant le but de Zinga, les Bleuets voyaient Henri placer une tête vers le but, que Kaio Jorge (peut-être hors jeu aux six mètres) prolongeait du front dans le but. Le public présent à Brasilia (15 000 personnes) poussait et ce qui devait arriver arriva. Jean-Claude Giuntini sortait Kalimuendo pour Lepenant pour apporter de la solidité au milieu (68e). Mais sur le reculoir, la France pliait. Sur une nouvelle action confuse à proximité des six mètres, la frappe de Couto repoussée par Zinga profitait à Gabriel Veron. L'ailier de Palmeiras terminait d'un tir croisé qui filait entre les jambes de Chrislain Mastima (2-2, 76e).
Lazaro termine le travail sans scrupules
Dès lors, pessimistes que nous sommes attendions le coup fatal porté par des Brésiliens survoltés par ce scénario complètement fou. Et pourtant, c'est le Marseillais Isaac Lihadji qui disposait d'un ballon en or après le but égalisateur. Positionné au second poteau, l'attaquant était à la retombée d'un ballon détourné par le portier de la Seleção. Mais le gaucher envoyait son tir du pied droit sur le poteau malgré le but ouvert (78e). On se reprenait alors à rêver d'une issue favorable, au mieux d'une séance de tirs au but parfois heureuse, mais Chrislain Matsima surgissait pour placer une tête victorieuse à trois minutes du terme (87e). Trop beau pour être vrai. Le grand défenseur de Monaco était en position de hors jeu sur ce qui aurait pu être la 8e passe décisive d'Adil Aouchiche dans ce Mondial.
Mais il était écrit que le Brésil disputerait une sixième finale de Coupe du Monde U17, à domicile, face au Mexique. Et que la lumière viendrait du bout du pied droit de Lazaro, attaquant de Flamengo sorti de banc pour profiter d'un rebond heureux sur un dégagement de son gardien et d'une glissade de Soppy dans sa surface. Il était écrit que le gamin qui n'avait disputé dans la compétition que 30 minutes face à l'Angola, au premier tour, fixerait le latéral rennais, fatigué après 90 minutes d'efforts intenses, et qu'il ajusterait Melvin Zinga d'une frappe tendue et cachée envoyée au premier poteau. Il était écrit qu'il enlèverait son maillot et que l'Estadio Bezerrão de Brasilia exploserait (89e, 2-3). Les Bleuets tenteront, après cela, de ramener le bronze du Brésil. Maigre consolation pour une génération 2002 à la maturité bluffante et au talent indéniable. Il faudra pour cela battre les Pays-Bas, samedi.
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