Euro 2024 : ce qu’il faut savoir de l’Espagne

Par Hanif Ben Berkane
5 min.
Luis de la Fuente, Rodri et Yamal @Maxppp

Cette année, l’Espagne débarque dans un rôle d’outsiders à l’Euro 2024. Loin de sa belle époque, la Roja reste une équipe redoutable et avec un effectif capable de faire tomber n’importe quel adversaire.

Le parcours de qualification et le groupe

L’Espagne version Luis de la Fuente va arriver à l’Euro avec ce statut d’outsider. Loin de la belle génération des années 2010, la Roja dispose tout de même de joueurs talentueux et a réussi à le montrer lors des qualifications à l’Euro. Présente dans le groupe A des éliminatoires, l’Espagne a clairement survolé sa poule qui n’était certes pas la plus relevée. Aux côtés de la Norvège, de l’Écosse, de Chypre et de la Géorgie, les coéquipiers de Lamine Yamal n’ont pas tremblé et n’ont perdu qu’un seul petit match pour 7 victoires et donc 0 match nul. La seule défaite de la formation espagnole était d’ailleurs arrivée au bout de la 2e journée face à l’Écosse (0-2). Le seul faux pas dans ce parcours, au début de l’ère Luis de La Fuente. Ensuite, la Roja a déroulé avec des larges victoires face à la Géorgie (7-1), Chypre (6-0) ou encore la Norvège (3-0). Des excellents résultats, avec des joueurs qui ont su saisir leur chance, qui ont donc permis à l’Espagne de terminer tranquillement en tête de son groupe avec 21 points et une très large différence de buts (+20).

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Les qualités et faiblesses

Comme depuis plusieurs années maintenant, l’Espagne a montré qu’elle était capable du pire comme du meilleur. Lors des qualifications à l’Euro, l’équipe emmenée par des cadres comme Rodri ou Alvaro Morata, a su imposer son style face à ses adversaires. C’est peut-être la force de cette équipe, sa capacité à toujours contraindre l’équipe adverse à s’adapter. Avec des profils différents sur chaque ligne, l’Espagne peut se permettre de trouver la bonne formule à chaque match et cela aide donc à exploiter les faiblesses de l’adversaire. C’est la différence avec la formation sous la houlette de Luis Enrique qui ne parvenait pas à proposer des choses différentes dans la difficulté.

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Dans ces phases de qualifications, l’Espagne a aussi montré, contrairement à ce qu’on pouvait croire, qu’elle avait du caractère et était capable de résister à la pression. Mais on peut aussi voir certaines limites dans cette Roja 2024. La première est la plus importante, la composition de l’effectif qui manque clairement de joueurs très compétitifs. Le pays est en plein creux générationnel et cela se ressent à certains postes notamment en défense centrale. Après avoir naturalisé Aymeric Laporte, l’Espagne a dû aussi naturaliser Robin Le Normand pour solidifier sa défense. Les jeunes pépites espagnoles de l’équipe n’arrivent pas à gagner en régularité et l’attaque semble être un peu trop limitée et dépendante de certains joueurs.

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Le sélectionneur : Luis de La Fuente

Le sélectionneur espagnol est très loin de faire l’unanimité. Choisi à la surprise générale, ou presque, après le départ de Luis Enrique, le technicien de 62 ans a été pointée du doigt pour son inexpérience au plus haut niveau puisqu’il n’avait jamais entraîné d’équipe première avant ça et s’occupait donc des équipes de jeunes. Son début d’aventure n’a pas été simple à gérer avec l’affaire Rubiales et les nombreuses polémiques mais aussi la guerre des binationaux avec le Maroc sur les dossiers Lamine Yamal et Brahim Diaz. Sur le terrain, il n’a pas non plus transcendé l’équipe et ne se distingue pas vraiment par sa patte tactique impressionnante. Mais il a au moins le mérite de réussir à fédérer son groupe et à mettre en place des choses efficaces. Et si sur le long terme, cela n’est pas vraiment viable, sur un tournoi, cela peut bien marcher…

La star : Rodri

Difficile de trouver un joueur plus impressionnant que Rodri dans son rôle actuellement. Le milieu de Manchester City est ce qui se fait de mieux dans le football mondial et il le prouve saison après saison du côté de la Premier League. Sous les ordres de Pep Guardiola, il a tout gagné et a surtout affiché un niveau assez exceptionnel. Véritable métronome, capable de contrôler le tempo d’un match, de faire la passe qu’il faut et d’être régulièrement décisif, Rodri affiche une large palette qui fait beaucoup de bien à l’Espagne. Du haut de ses 27 ans et de ses 49 sélections avec la Roja, il aura la lourde tâche d’assumer son statut et de porter son équipe dans les grands rendez-vous. Et que les supporters espagnoles se rassurent, il a déjà prouvé qu’il était capable de le faire.

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L’attraction : Lamine Yamal

C’est peut-être celui qui correspond le plus à la définition d’attraction dans cet Euro 2024. Lamine Yamal sera LE joueur à observer du côté de l’Espagne. Il n’a que 16 ans et martyrise déjà les défenses de Liga. International espagnol depuis moins d’un an (il aurait aussi pu jouer pour le Maroc), la pépite du FC Barcelone est un dribbleur hors pair qui dégage une maturité hallucinante pour son âge. Avec l’Espagne, il est passé en un éclair de joker à titulaire indiscutable ou presque. Lors de la trêve de mars, il avait été brillant face au Brésil et avait même eu une standing ovation par tout le stade Santiago Bernabeu, enceinte du rival le Real Madrid. Preuve qu’il s’est déjà mis l’Espagne dans la poche. Et sans lui, difficile d’imaginer la Roja aller loin dans la compétition.

Le calendrier de l’Espagne

  • Espagne - Croatie : samedi 15 juin à 18h au Olympiastadion
  • Espagne - Italie : jeudi 20 juin à 21h à la Veltins-Arena
  • Albanie - Espagne : lundi 24 juin à 21h à la Esprit arena
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La liste de 29 joueurs :

Gardiens : Unai Simon (Athletic Bilbao), David Raya (Arsenal), Alex Remiro (Real Sociedad)

Défenseurs : Dani Carvajal (Real Madrid), Jesús Navas (Séville FC), Robin Le Normand (Real Sociedad), Aymeric Laporte (Al-Nassr), Nacho (Real Madrid), Dani Vivian (Bilbao), Pau Cubarsí (FC Barcelone), Alejandro Grimaldo (Bayer Leverkusen) et Marc Cucurella (Chelsea)

Milieux : Rodri (Manchester City), Martin Zubimendi (Real Sociedad), Mikel Merino (Real Sociedad), Fabian Ruiz (PSG), Alex Baena (Villarreal), Pedri (FC Barcelone), Marcos LLorente (Atlético de Madrid), Aleix Garcia (Girona) et Fermin Lopez (FC Barcelone)

Attaquants : Alvaro Morata (Atlético de Madrid), Nico Williams (Bilbao), Lamine Yamal (FC Barcelone), Dani Olmo (RB Leipzig), Joselu (Real Madrid), Mikel Oyarzabal (Real Sociedad), Ferran Torres (FC Barcelone) et Ayoze Pérez (Real Betis Balompié)

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