Comment Craig Shakespeare a remis Leicester d’aplomb
Venu jouer les pompiers de service suite au limogeage de Claudio Ranieri, Craig Shakespeare a réussi à remettre Leicester sur le droit chemin. Comment ? Voici quelques éléments de réponse.
Une séparation douloureuse. Le 23 février dernier, Leicester a annoncé le licenciement de Claudio Ranieri. Une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe dans le milieu du football. Plusieurs grands entraîneurs, notamment en Premier League, ont apporté leur soutien à celui qui avait mené les Foxes au titre de champion d’Angleterre la saison dernière. Pour le remplacer, les dirigeants du club anglais ont fait appel à son adjoint Craig Shakespeare. Celui-ci avait du pain sur la planche puisque que Leicester restait à l’époque sur une série de 7 défaites en 9 matches toutes compétitions confondues et était à une inquiétante 17ème place en championnat. À cela, il fallait aussi ajouter que l’équipe qui avait émerveillé la planète foot l’an dernier n’arrivait plus à retrouver son jeu. En crise, les pensionnaires du King Power Stadium devaient absolument relever la tête. Ils l’ont fait et de quelle manière !
Depuis le changement d’entraîneur, les coéquipiers de Jamie Vardy ont joué 6 matches qu’ils ont tous gagnés. Dans le détail, il y a eu le match retour de Ligue des Champions remporté face au FC Séville (victoire 2-0) et 5 rencontres de Premier League. Les Foxes ont pris 15 points sur 15 possibles. Résultat, le club anglais est passé de la 17ème place (21 points, un point de plus que le premier relégable) à la 10ème position (36 points). Un bond de géant d’autant qui étonne même Craig Shakespeare qui a confié hier après la nouvelle victoire face à Sunderland. «Je ne pouvais pas imaginer que nous ferions cet enchaînement de victoires quand j’ai pris le job, en particulier quand je voyais les matches qui nous attendaient (Liverpool, Hull City, West Ham, Stoke City et Sunderland). Mais ce n’est pas aussi facile et je n’ai jamais été vraiment serein jusqu’au coup de sifflet final».
Shakespeare est revenu à plus de simplicité
L’effet Craig Shakespeare est pour le moment positif. Mais celui qui est à la tête des Foxes n’a pas tout révolutionné comme nous l’explique Salim Baungally, journaliste à SFR Sport. «C’est assez étrange la manière dont ça a changé, car peu de choses ont changé. Lors de sa première rencontre à la tête de cette équipe, le seul changement par rapport à la formation championne la saison dernière, c’était Ndidi à la place de N’Golo Kanté. Cela peut paraître étrange, mais ce n’est pas Shakespeare qui a gagné les 5 matches mais davantage les joueurs. Des joueurs totalement retrouvés, sur toute les lignes. Schmeichel, Huth-Morgan, Drinkwater avec Albrighton et Ndidi, qui est clairement monté en puissance, et devant Mahrez-Vardy. Les joueurs se redécouvrent une envie de jouer». Ces derniers, touchés après le départ de Claudio Ranieri, ont été très critiqués. Certains médias anglais avaient même révélé que les joueurs dont Jamie Vardy, avaient demandé la tête du coach italien. Ce que Vardy et d’autres avaient nié. Piqués au vif ou plus responsables, les joueurs ont contribué à remettre Leicester sur le bon chemin.
Mais Shakespeare, qui a été confirmé jusqu’à la fin de la saison, a aussi apporté sa pierre à l’édifice. «Il a su faire revenir Leicester à l’essence de son jeu, en étant beaucoup plus simple, notamment lors des entraînements. Là où Ranieri avait changé beaucoup de choses, en appuyant sur les longs entraînements. Il est revenu à du basique à l’entraînement, donc indirectement au basique en match», explique Salim Baungally qui ajoute : «Le crédit que je donnerai à Shakespeare, c’est qu’ il participe aux échauffements des joueurs, choses rare pour un coach; moins pour un adjoint qu’il a été. C’est peut-être cela aussi que les joueurs aiment». Revenu à plus de simplicité, Leicester retrouve de la confiance dans son système en 4-4-2 avec Vardy et Okazaki. Sur les 6 matches joués sous les ordres de Shakespeare, les Foxes ont claqué 15 buts et en ont encaissé 4 (3 cleen-sheets). Toujours en lice en Ligue des Champions où ils affronteront l’Atlético Madrid, les Anglais sont bien parti pour se maintenir en élite puisqu’ils ont 9 points d’avance sur la zone rouge. Mais Craig Shakespeare se montre très prudent : «Je ne suis pas encore capable de dire que notre maintien est assuré car les autres équipes sont capables de faire de bonnes séries. Je suis dans le football depuis assez longtemps pour savoir que tout peut se passer. Nous devons rester focalisés et ne penser qu’au prochain match». Le prochain sera dimanche face à Everton.
En savoir plus sur