Newcastle - PSG : les notes du match
Le PSG a essuyé un lourd revers ce soir en s’inclinant 4-1 sur la pelouse de Newcastle. Si très peu de joueurs parisiens ont été au niveau ; en face, ils se sont régalés. C’est le cas de Bruno Guimarães, notre homme du match.
Après la victoire initiale au Parc des Princes face au Borussia Dortmund, le PSG vivait ce mercredi soir son premier gros déplacement européen de la saison, sur la pelouse de Newcastle, surprenant 4e de la dernière saison de Premier League. Dans un Saint James Park comme souvent bouillant, le club de la capitale se présentait dans le 4-2-4 lancé face à l’OM il y a dix jours, avec un quatuor, de gauche à droite, Mbappé-Kolo-Muani-Ramos-Dembélé. Cela semblait une bonne idée lorsque Mbappé servait au deuxième poteau un Dembélé esseulé dont la reprise frôlait le poteau (5e).
Mais le dispositif offensif choisi par Luis Enrique plaçait les Parisiens en difficulté au milieu, opposé à un trio Guimarães-Tonali-Longstaff, et dans les relances, à l’image de Marquinhos. Le Brésilien n’avait que peu de solutions, et cela débouchait sur une mauvaise passe pleine axe, interceptée par les Magpies. Donnarumma sauvait devant Isak mais Almiron surgissait pour finir de sa patte gauche (1-0, 17e). De quoi ravir les supporters et mettre encore plus la pression sur des Parisiens bousculés par l’intense pressing adverse.
La défense a sombré
Le PSG n’y arrivait pas, embêté dans les grands largeurs par la débauche d’énergie des joueurs d’Eddie Howe et bien loin de sa maîtrise technique habituelle. Pour la première fois de la saison, les choix initiaux de Luis Enrique ne fonctionnaient pas et le PSG allait céder une deuxième fois, après une action peu claire, qui aboutissait à une tête à bout portant de l’immense Dan Burn, dominant un Skriniar subitement tout petit (2-0, 42e). Au retour des vestiaires, même schéma, pour les entraîneurs et dans le jeu, puisque Newcastle continuait de concasser le PSG. Longstaff profitait de l’apathie de Skriniar pour s’infiltrer dans la surface et punir un Donnarumma peu inspiré (3-0, 50e).
Le PSG prenait la tasse, mais Lucas Hernandez offrait une goulée d’air en réduisant la marque, en exploitant un joli ballon par dessus de Zaïre-Emery, l’un des rares à surnager dans l’intensité (3-1, 56e). Luis Enrique persistait avec son 4-2-4, lançant consécutivement Barcola à la place d’un Kolo-Muani désastreux, et Vitinha à la place d’un Ugarte dépassé. Dembélé gâchait un ballon de 3-2 (69e), et trouvait les gants de Pope (77e) sur une grosse frappe. Paris se montrait ainsi plus fringant en fin de rencontre, mais le cauchemar allait se poursuivre jusque dans le temps additionnel. Fabian Schär envoyait un missile après une récupération pleine de hargne (4-1, 90+1e). Avec cette défaite, le PSG laisse Newcastle prendre la tête du groupe F, mais a surtout démontré des carences, malheureusement récurrentes et rédhibitoires dans sa quête du graal européen.
Revivez le film du match sur notre live commenté.
L’homme du match : Guimarães (7,5) : une première période éblouissante de la part de l’ancien Lyonnais. Le Brésilien a rayonné et a montré l’étendue de son talent face à un PSG amoindri au milieu. Il a été dans tous les bons coups et a su calmer le jeu quand il le fallait. Sa récupération haute sur la passe ratée de Marquinhos a permis aux Magpies de mener au score (1-0, 17e) avec le but d’Almiron. Sa qualité technique a prédominé dans l’entrejeu, c’est lui le patron. Présent à la passe, aux dribbles, dans l’intensité… un match XXL, dans la continuité de sa saison dernière.
Newcastle
- Pope (5) : l’ancien gardien de Burnley a eu du déchet à la relance en début de rencontre mais s’est montré - comme souvent - rassurant pour les siens. Ses sorties aériennes pleines de courages ont fait du bien. Il n’a pas été franchement inquiété en 1ère mi-temps. Il ne peut pas faire grand-chose sur la tête d’Hernandez à la 56e (3-1). Il a encaissé son premier but depuis le 2 septembre dernier, face à Brighton.
- Trippier (6,5) : quasiment 20 ans après leur dernière participation, les Magpies ont pu compter sur leur “skipper” pour les guider tout au long de la rencontre. Il a distillé d’excellents caviars pour lancer ses compères offensifs en profondeur, comme à la 38e, lorsqu’il sert Almiron qui obtiendra la faute permettant le but du 2-0 dans la foulée. Il n’a pas été mis à mal par Mbappé et Kolo Muani. Trippier a montré l’exemple et a fait parler son expérience. Il délivre une passe décisive lors du 3-0, lorsque Longstaff trompe Donnarumma (50e). L’entrée de Barcola a grandement réduit son activité offensive et l’a forcé à surveiller de près l’ancien lyonnais, intéressant en sortie de banc.
- Lascelles (5,5) : costaud dans les duels, Lascelles n’a pas été dépassé par les évènements et est sorti fort sur Gonçalo Ramos. Sa puissance physique s’est fait voir, son jeu de tête également. Il a été très utile sur les CPA, bien tirés par Trippier, et sa main non-sifflée par l’arbitre a permis à Newcastle de mener par deux buts d’écart avec le but de Burn (2-0, 40e). Quelques fautes utiles pour donner le ton. Un tacle important à la 83e sur Barcola, lancé.
- Schär (7) : le Suisse aurait pu marquer à la 25e sur un corner frappé au point de pénalty mais sa frappe a frôlé le poteau de Donnarumma. Son tacle à la 28e sur Ramos a été déterminant. Très bonne prestation du défenseur central qui devait faire sans Botman ce soir. Il a bien couvert les appels des attaquants adverses pourtant très mobiles. Il n’a pas levé le pied en fin de rencontre lorsque le PSG a tenté de revenir au score. Mieux, il s’est offert un but magistral de loin en dehors de la surface à la 90e (4-1). Très fort.
- Burn (6) : l’immense latéral gauche a eu du mal avec le ballon, comme depuis le début de saison. Mais sa force de caractère s’est propagée sur son équipe, en démontre son tacle rageur sur Dembélé à la 21e. Il a harangué la foule à plusieurs moments pour intimider l’ailier parisien, qui n’a pas vraiment profité de sa vitesse. Puis, son jeu de tête a fait la différence après un long cafouillage dans la surface du PSG, permettant aux Magpies de prendre le large (2-0, 40e), malgré la main non-sifflée de Lascelles. Dembélé est ensuite monté en régime sans pour autant exposer Burn. On lui annonçait un calvaire, mais l’ancien joueur de Brighton s’en est bien sorti.
- Longstaff (6) : l’homme de l’ombre n’a pas fait rêver mais a envoyé du bois. La lumière était davantage sur ses deux compères de l’entrejeu (Tonali, Guimarães), mais Longstaff a fait le travail. Il n’a fait que courir entre les lignes pour couper les angles de passes. Il a gêné les transmissions entre Zaïre-Emery et Dembélé notamment. Son dépassement de fonction à la 50e et sa frappe puissante ont trompé Donnarumma, battu (3-0). Un soldat qui aurait fait du bien au PSG.
- Guimarães (7,5) : voir ci-dessus.
- Tonali (5,5) : l’Italien est en difficulté dernièrement mais semble s’être remis la tête à l’endroit. Sa 1ère période pleine d’envie a fait exulter St James’Park. Il s’est démené pour presser Hakimi et a livré quelques bons ballons pour Gordon. Il peut encore mieux faire sans doute, mais la qualité individuelle et l’intelligence de Tonali permet à Guimarães de se projeter avec plus d’insouciance. Il a équilibré le jeu des siens. Il sort, épuisé et applaudi, à la 65e pour Anderson.
- Almiron (7) : l’ailier droit a fait parler sa patte gauche à la 17e lorsqu’il trompe Donnarumma en ouvrant parfaitement son pied (1-0). Un but crucial qui est venu récompenser l’excellent début de match des Magpies. Almiron a été omniprésent et n’a pas hésité à porter le ballon sur plusieurs mètres pour affronter son vis-à-vis. Hernandez n’a pas su contenir le Paraguayen, soutenu par un Trippier des grands soirs. Il a été chercher des fautes dangereuses, dont celle qui a amené le but de Burn de la tête (2-0, 40e). Il sort ovationné à la 71e pour laisser place à Murphy, passeur décisif sur l’incroyable frappe de Schär (4-1, 90e).
- Isak (6) : toujours aussi mobile, l’ancien buteur de la Real Sociedad a navigué un peu partout en attaque pour faire tourner en bourrique les défenseurs parisiens. Il a été actif pour se libérer dans la profondeur et s’est montré précieux pour garder les ballons dos au but, grâce à sa taille et sa technique. Combatif, il a même joué avec un bandage sur la tête pendant un moment. Sa frappe repoussée par Donnarumma a rendu heureux Almiron, lors de l’ouverture du score (1-0, 17e). Il a pressé la charnière, lente, du PSG pendant 90 minutes. Une énergie constante pour l’attaquant de 24 ans.
- Gordon (6,5) : malgré son jeune âge, l’ailier virevoltant a été rigoureux et appliqué. Défensivement, il a parfaitement aidé Burn pour apporter le surnombre et ainsi lutter face à la vitesse de Dembélé. En attaque, l’ex-joueur d’Everton n’a pas vraiment tenté d’affronter Hakimi sur le couloir en 1ère période mais a préféré repiquer dans l’axe pour fluidifier le jeu de son équipe. Après la pause, il a perforé plusieurs fois la défense adverse. Son petit numéro à la 66e a fait souffrir le PSG. Son tacle était bien trop appuyé sur Marquinhos à la 70e. Une rencontre plus qu’aboutie pour celui qui a harangué la foule à de nombreuses reprises. Il sort à la 90e pour laisser rentrer Targett.
Paris Saint-Germain
- Donnarumma (4) : sur les deux premiers buts encaissés par son équipe, on peut faire preuve d’indulgence. Sur le premier, il sort effectivement une belle parade avant qu’Almiron ne l’envoie au fond. Il a ensuite réalisé plusieurs interventions décisives sur l’action du deuxième but, avant d’encaisser la tête de Burn, lâché par ses défenseurs. En revanche, sur le troisième, oeuvre de Longstaff, il aide bien le milieu anglais à expédier le ballon au fond des filets… Difficile aussi de le condamner sur le missile en lucarne de Schär. En dehors de ces quatre réalisations anglaises, il n’a finalement pas eu à s’employer tant que ça, et a été plutôt rassurant lorsque le ballon a transité par ses gants ou ses crampons. Du bon et du moins bon donc, mais ce n’est clairement pas le joueur à pointer du doigt ce soir.
- Hakimi (4,5) : le Marocain n’a pas été particulièrement mauvais, et n’a commis aucune erreur fatale pour les Parisiens. En revanche, on ne peut pas parler de bon match pour le joueur formé à La Fabrica, puisqu’il n’a pas dégagé un sentiment de sécurité à toute épreuve sur son côté. Un body language qui ne ment pas, et qui explique sûrement pourquoi il été assez discret dans le volet offensif, contrairement à ce qu’on avait pu voir sur d’autres matchs en ce début de saison.
- Marquinhos (3) : le défenseur brésilien s’est manqué sur la relance qui a donné naissance au premier but des Magpies. Sur une situation a priori pas dangereuse, il a expédié le cuir sur la tête de Guimarães, qui a permis à Isak, puis à Almiron de reprendre dans la surface. Pas grand chose de négatif à signaler ensuite, avant le deuxième but de Newcastle, où il est aussi bien fautif puisqu’il couvre Guimarães, passeur décisif, mais qui aurait été hors jeu si son compatriote avait été positionné légèrement plus haut sur le terrain. Copie très mauvaise rendue par le capitaine parisien ce soir.
- Skriniar (2,5) : le numéro 37 du PSG a eu du mal à entrer dans la rencontre, affichant une certaine fébrilité et nervosité dans sa zone. Et ça ne s’est pas arrangé par la suite. Pas le premier coupable sur le premier but, mais il pouvait mieux faire pour gêner Almiron lorsque ce dernier propulsait le cuir au fond (17e). Il est également à la rue au marquage sur Schär, qui a manqué le cadre de peu sur ce corner (24e), et termine par se faire manger par Burn sur le deuxième but de l’équipe locale, étant dos au défenseur anglais puis battu dans le jeu aérien (40e). Un peu mieux en deuxième période, mais clairement pas au niveau qu’on attend en Ligue des Champions.
- Lucas Hernandez (5) : performance plutôt moyenne pour le défenseur français. Comme le reste de l’arrière-garde parisienne, il n’a pas été franchement rassurant sur ses interventions, même si contrairement aux deux centraux, il n’est directement impliqué sur aucun des buts anglais. En revanche, c’est lui qui a permis au PSG d’y croire, avec un superbe appel dans la défense et un petit coup de tête qui a battu Pope (56e). Pas du grand Lucas, mais contrairement à d’autres, il aura eu le mérite d’avoir apporté plutôt que d’avoir porté préjudice à son équipe.
- Ugarte (4) : parmi les meilleurs joueurs de ce début de saison côté parisien, l’Uruguayen a été bien plus en difficulté ce soir. Il a souvent pris l’eau sur les assauts des Magpies, tout comme il n’a pas toujours été précis lorsqu’il a fallu jouer de l’avant, bien gêné par ses vis-à-vis. Du mieux au fur et à mesure que la rencontre avançait tout de même, même s’il laisse Longstaff partir dans son dos sur le troisième but. Sorti peu après l’heure de jeu (64e) pour laisser place à Vitinha, que beaucoup attendaient titulaire ce soir. Le Portugais a été assez participatif dans l’élaboration des actions offensives.
- Zaïre-Emery (5,5) : comme son comparse uruguayen, le jeune espoir francilien a vécu une première période difficile à St James’ Park. En revanche, il ne s’est pas caché. Il a par exemple essayé de sonner la révole avec ce missile lointain, non-cadré (23e), et il est également allé de l’avant à plusieurs reprises. C’est lui qui distille un amour de ballon pour permettre aux siens de recoller un peu ; un superbe ballon piqué à destination de Lucas Hernandez, qui en a bien profité (56e). Un petit coup de génie dans ce brouillard parisien. Derrière, il a été à l’origine de plusieurs situations dangereuses pour son équipe, jouant souvent intelligemment. Une deuxième période plutôt satisfaisante en somme.
- Ousmane Dembélé (3,5) : critiqué dernièrement, l’ancien du Barça a donné du grain à moudre à ses détracteurs avec une nouvelle prestation plus que médiocre. Assez volontaire, il a sonné le premier avertissement de la partie dès la cinquième minute, ce qui pouvait laisser présager une belle rencontre pour lui. Mais que nenni ; comme souvent, le joueur formé à Rennes a été très brouillon et s’est embourbé dans une série de mauvais choix et d’imprécisions dans les derniers mètres adverses. Il gâche par exemple une belle occasion après être parti dans le dos de la défense, se loupant complètement dans la finition (69e). Sur une des rares situations où il est adroit, il bute sur Pope (77e). Il aura au moins eu le mérite de bien se positionner entre les lignes pour offrir des solutions à ses partenaires tout au long du match.
- Kolo Muani (3) : sur le côté gauche de l’attaque parisienne, l’international tricolore a été assez mauvais, n’ayons pas peur des mots. Du déchet technique à en revendre, une entente inexistante avec les autres joueurs évoluant dans son périmètre et mauvais choix sur mauvais choix. Un nombre de ballons perdus effarant et pratiquement rien de positif à retenir de son côté pour lui ce soir. Luis Enrique a mis fin au supplice en faisant entrer Bradley Barcola à sa place à la 58e. Le jeune joueur formé à l’OL n’a pas forcément fait mieux que son prédecesseur…
- Ramos (3,5) : l’attaquant portugais n’a pas eu grand chose à se mettre sous la dent, si ce n’est un ballon plutôt bien senti offert par Mbappé, mais la défense magpie veillait au grain (45e+3). Difficile pour lui de le noter tant ses partenaires ont été incapables de le mettre dans les meilleures dispositions possibles. Il a compensé en pressant de façon assez intense les défenseurs anglais.
- Mbappé (2,5) : la vedette parisienne n’a pas été au niveau. Avant d’espérer briller dans ce genre de rencontre, il pourrait d’ailleurs être assez intéressant pour lui de comprendre que ce rôle auto-désigné de playmaker n’est peut-être pas celui qui lui convient le mieux… Tout comme Luis Enrique aurait bien des raisons d’être agacé par son attitude assez nonchalante sans ballon ou dès qu’il perdait le cuir. Surtout lors de soirées comme celle-ci où il est incapable de faire des différences avec le cuir dans les pieds et a échoué, à répétition, sur la défense des Magpies. Pas grand chose de positif à retenir pour lui ce soir.
En savoir plus sur