L'équipe de France a concédé le nul en Croatie (1-1), ce lundi, pour la deuxième journée de la Ligue des Nations 2022-2023. Mike Maignan, très solide, a notamment évité une nouvelle défaite aux Bleus en l'espace de trois jours.
Duel de perdants dans cette deuxième journée du groupe 1 de la Ligue des Nations. Battue 3-0 chez elle par l’Autriche, la Croatie de Luka Modric souhaitait se racheter face à une équipe de France surprise au Stade de France par le Danemark (1-2). Pour se racheter, les Bleus alignaient une équipe logiquement remaniée (dix changements, seul le Monégasque Aurélien Tchouameni a été reconduit) en raison du calendrier chargé (4 matches en 10 jours). De retour au sein du groupe France, Didier Deschamps a choisi de mettre le 3-5-2 de côté pour revenir à une défense à quatre, une première depuis le match en Ukraine en septembre 2021. Un système bien connu des Tricolores même si la charnière Kimpembe-Saliba était inédite.
Rapidement, les hommes de DD ont affiché beaucoup de maîtrise technique, confisquant le cuir à leurs adversaires. Ce n’est pas pour autant qu’ils se sont créé des occasions franches. Pire, les problèmes récurrents d’alignement de la défense tricolore auraient pu coûter très cher à deux reprises. Sans les interventions cliniques de William Saliba et de Presnel Kimpembe face à Ante Budimir (13e, 18e), les locaux auraient pu prendre les devants. De quoi confirmer la tendance : l’arrière-garde française n’est plus la plus sûre du monde. La suite de la première période a été plus hachée, la faute notamment à de nombreux accrochages physiques. À la 22e minute, la Croatie aurait d’ailleurs dû se retrouver réduite à dix après un tacle par derrière non maîtrisé de Domagoj Vida sur Christopher Nkunku. Face au bloc compact croate, les Bleus ont eu énormément de mal à se créer des occasions. Et sans surprise, ce sont les milieux qui ont le plus touché le ballon, surtout un Aurélien Tchouameni encore à son avantage.
Maignan évite le pire
Deux éclairs auraient toutefois pu mettre les Bleus sur orbite, mais le but de Nkunku a logiquement été refusé pour hors-jeu (31e) et Dominik Livakovic veillait au grain face à Moussa Diaby (39e). 0-0 à la pause, le spectacle n’était pas franchement au rendez-vous. Au retour des vestiaires, la physionomie de la rencontre a très peu changé. Mais cette fois, l’efficacité a choisi son camp. Après une occasion de la tête de Budimir (49e), encore lui, Adrien Rabiot a eu plus de réussite. Parfaitement lancé en profondeur sur le côté fauche par Wissam Ben Yedder, le joueur de la Juventus a déposé son adversaire avant d’aller tromper le portier croate d’un enroulé du gauche imparable (1-0, 52e). Dix minutes plus tard, un autre petit événement était à signaler : l’entrée en jeu de Boubacar Kamara à la place de Tchouameni et donc la première cape internationale pour l’ancien joueur de l’OM.
Légèrement dominateurs, les Bleus vont alors vivre une fin de match à s’en mordre les doigts. Après une belle parade de Mike Maignan sur une frappe de Luka Modric (71e), les hommes de Deschamps auraient pu tuer le match par Antoine Griezmann, parfaitement décalé par Nkunku. Malheureusement, le Colchonero ratait son duel avec Livakovic (76e). Les Bleus l’ont payé cher. Trois minutes plus tard, Maignan sortait encore le grand jeu face à Orsic (79e). Un soulagement de très courte durée puisque dans la foulée, Jonathan Clauss, qui venait d’entrer en jeu, a provoqué un penalty sur Kramaric (80e). Après quelques minutes de vérification vidéo, Kramaric se faisait justice lui-même (1-1, 83e). Relancée, la Croatie va alors nous offrir une fin de match complètement folle. Orsic a de nouveau obligé Maignan à jouer les sauveurs (87e) avant que Juranovic ne fasse peur à tout un stade en ratant sa passe en retrait pour son gardien. Heureusement pour lui, Griezmann n’en a pas profité (88e). Au final, pas de vainqueur. La France pointe à la 3e place, la Croatie est dernière du groupe.
L'homme du match
Maignan (7) : le portier de l'AC Milan a très bien supplée Hugo Lloris dans les buts de l'équipe de France en Croatie. S'il n'a longtemps pas eu l'occasion de briller pour ce deuxième match de Ligue des Nations 2023 face à la 16ème sélection au classement FIFA, il a finalement permis aux Bleus de repartir avec un point grâce à ses multiples arrêts en fin de match (71e, 86e, 90e+2).
Croatie
Livakovic (6) : très peu sollicité en début de rencontre, il aurait pu s’incliner sur la première opportunité française, mais Nkunku, qui l’avait trompé d’un superbe piqué était signalé hors-jeu (31e). Le portier croate a ensuite réalisé un premier très bon arrêt sur une tentative en angle fermé de Diaby (38e), puis quelques instants plus tard une autre bonne intervention sur une frappe flottante de Tchouameni (40e). Il s’est finalement incliné au retour des vestiaires, ne réussissant pas à remporter son face-à-face avec Adrien Rabiot (52e, 0-1). Le gardien du Dynamo Zagreb a ensuite gardé son équipe dans le match en réalisant une double parade devant Griezmann (76e).
Juranovic (4) : il a effectué un bon début de match en étant costaud dans les duels et très attentif sur les quelques seconds ballons qu’il a eu à jouer dans sa zone. En début de seconde période, il a été pris de vitesse par Rabiot, qui a pu aller ouvrir le score (52e, 0-1), et il aurait pu également offrir un second but à l’équipe de France en fin de match sur une passe loupée, mais Griezmann manquait l'opportunité de marquer (88e).
Erlic (5,5) : il est bien rentré dans son match en réalisant de bonnes interventions défensives notamment de la tête sur les nombreux centres français. Le défenseur croate a fait parler sa puissance pour prendre le dessus sur ses adversaires dans les duels durant toute la rencontre.
Vida (4,5) : le défenseur de 33 ans a fait parler son expérience pour effectuer de bonnes interceptions et ainsi écarter le danger sur les premières tentatives des Bleus. Le Croate aurait pu être exclu pour un très vilain tacle par derrière sur Nkunku, mais il était simplement averti (20e). Il a été un peu plus en difficulté en seconde période, perdant plusieurs ballons qui ont mis en danger son équipe.
Barisic (3,5) : en difficulté sur son côté gauche, le latéral croate n’a pas réussi à contenir les nombreuses courses du très remuant Moussa Diaby, qui l’a souvent pris de vitesse. En seconde période, il a existé un peu plus notamment sur le plan offensif en prenant plusieurs fois son couloir pour aller dédoubler et centrer. Il a cependant eu du déchet dans ses centres.
Modric (6,5) : très propre sur ses premières prises de balles, le milieu madrilène a créé de bons décalages et a su faire des différences dans l’entrejeu grâce à sa qualité technique, sa vista mais aussi sa qualité de passe. Plus haut sur le terrain en seconde période, il aurait pu marquer mais sa tentative de l’extérieur de la surface était repoussée par Maignan (70e). Remplacé à la 78e minute par Sucic. Le nouvel entrant aurait pu tout de suite s’illustrer mais sa tentative était stoppée par Maignan (79e).
Brozovic (7) : tout de suite présent dans les duels, il a très vite pris le contrôle du milieu de terrain avec son coéquipier, Luka Modric. Le milieu croate n’a pas hésité à redescendre très bas pour construire le jeu de son équipe et remonter les ballons. L’Interiste s’est livré à de gros duels face aux milieux français et il a souvent réussi à prendre le dessus grâce à sa grande qualité technique.
Kovacic (6,5) : dès le début du match, il a mis une grosse pression sur les milieux français en récupérant des ballons très hauts. Le milieu de Chelsea a donné le tempo au pressing de son équipe et lorsqu’il a récupéré le ballon, il a fait parler sa technique pour lancer des attaques rapides. Auteur d’un gros match, il a été remplacé par Vlasic à la 78e minute. Le milieu de West Ham aurait pu marquer en fin de match mais sa tentative était bien repoussée par un Mike Maignan vigilant (87e).
Majer (5) : l’ailier croate a réalisé un gros pressing sur les défenseurs tricolores, lui permettant de récupérer quelques bons ballons. Il a souvent essayé de se projeter vers l’avant pour déborder et aller centrer. Sur les quelques phases de possession croates il n’a pas hésité à se réaxer pour venir participer à la construction des offensives de son équipe. Remplacé à la 61e minute par Pasalic. Le milieu de l’Atalanta a réalisé une entrée sérieuse sur le côté droit, en faisant parler de sa qualité technique pour faire des différences et se sortir de situations compliquées.
Budimir (5,5) : très remuant en début de rencontre, il a souvent pris la profondeur ce qui a permis d’apporter le danger et de créer des espaces. Le buteur croate a mis un gros pressing sur les défenseurs tricolores et a fait des différences grâce à sa puissance et à son jeu dos au but. C’est lui qui loupe la première grosse occasion du match en perdant son duel face à Maignan (18e). Souvent bien placé, il a touché quelques bons ballons dans la surface, notamment de la tête, mais il n’a pas réussi à ajuster la mire. Remplacé à la 68e minute par Kramaric. C’est l’attaquant d’Hoffenheim qui a obtenu le penalty croate en subissant une faute de Clauss et c’est également lui qui s’est fait justice en prenant Maignan à contre-pied (82e, 1-1).
Brekalo (4,5) : il a effectué beaucoup de courses offensives pour apporter le danger avec des centres, mais sans avoir beaucoup de réussite. Le joueur du Torino a également réalisé un gros travail défensif pour venir soutenir sa défense face aux attaques françaises. Remplacé à la 61e minute par Orsic, qui a réalisé un gros pressing sur ses adversaires directs et à tenté d’apporter le danger par de multiples courses offensives.
France
Maignan (7) : voir ci-dessus.
Pavard (3,5) : défensivement en place (2 dégagements, 1 interception, 1 tacle) mais invisible offensivement (1 seul centre au compteur), le polyvalent joueur du Bayern Munich livrait une prestation à la limite du correct, avant de se rendre coupable d'un double mauvais alignement amenant l'égalisation croate ternissant définitivement sa copie finale.
Saliba (6) : le match du joueur d'Arsenal à Split a de quoi laisser entrevoir de très belles choses. Très autoritaire dans les duels, il a effectué quelques retours de grande classe, se rattrapant même quand il était coupable à l'origine. Le Bondynois a en revanche connu quelques pertes de balle évitables, mais il y a de quoi être optimiste pour l'avenir.
Kimpembe (6) : sixième capitaine de l'ère Deschamps (démarrée en 2012) pour sa 27ème cape, le défenseur central du PSG a réalisé un match de patron digne de son statut du soir. Extrêmement solide dans les duels, il n'a presque rien laissé passer face aux attaquants adverses... du moins avant les 10 dernières minutes, plus compliquées pour lui. Averti en fin de match (84e), il a semblé avoir légèrement perdu ses nerfs.
Digne (5,5) : très combatif, volontaire et disponible en phase offensive, le latéral gauche d'Aston Villa a affiché un visage intéressant sur la pelouse du Stade Poljud. On l'a aussi vu distiller quelques centres bien placés dans la boîte. Une alternative sérieuse à Théo Hernandez côté gauche.
Guendouzi (4) : le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille a vécu une partie assez compliquée contre les vice-champions du monde en titre. Le Guendouzi de cette saison en Ligue 1 semble avoir besoin de souffler un peu, tant il a eu du mal à avoir le même impact qu'en club contre la Croatie. Il a tout de même eu une grosse débauche d'énergie, une fois n'est pas coutume.
Tchouameni (6) : premier fer de lance de l'équipe de France, le milieu de terrain monégasque a touché énormément de ballons (66). Présent dans l'impact physique, il en a aussi gratté quelques-uns. Il n'a également pas hésité à tenter sa chance de loin (40e). À noter que le joueur annoncé au Real Madrid, qui a légèrement baissé le pied dans le second acte, aurait pu s'éviter quelques pertes de balle (8). Et dire que ce n'était que sa 10ème sélection... Remplacé par Kamara (61e).
Diaby (5,5) : très remuant dans son couloir droit, le joueur du Bayer Leverkusen a fait passer une mauvaise soirée à son vis-à-vis Borna Barišić. L'élément offensif formé au PSG aurait pu s'offrir son premier but en sélection s'il n'avait pas perdu son face-à-face en première période contre Dominik Livaković (39e). Il a toutefois eu plus de mal à faire des différences en seconde période. Remplacé par Clauss (79e), qui a très rapidement concédé le penalty ayant amené l'égalisation de la Croatie (82e).
Nkunku (6,5) : en l'absence de Kylian Mbappé et Karim Benzema aux avant-postes, l'attaquant du RB Leipzig a prouvé qu'il avait son mot à dire dans l'optique du Mondial au Qatar en fin d'année. Très remuant, percutant et précis dans ses transmissions, il aurait pu marquer (but refusé pour une légère position de hors-jeu à la demi-heure de jeu) ou se muer en passeur pour Antoine Griezmann. Son offrande pour Griezmann aurait pu être décisive à l'aube du dernier quart d'heure (76e).
Rabiot (6) : très actif et repiquant dans le cœur du jeu lorsque les Bleus étaient en possession du ballon, le milieu de la Juventus a, dans son couloir gauche, réalisé un match satisfaisant. Impliqué défensivement, et précieux de par ses courses et ses projections en situation offensive, à l'image de son but (52e), l'ancien Parisien a rappelé à quel point il pouvait être utile dans ce rôle particulier.
Ben Yedder (4) : face au bloc bien en place des Vatreni, l'avant-centre de l'AS Monaco a eu du mal à se montrer à Split. Il a, comme à son habitude, beaucoup décroché pour essayer de toucher le ballon. S'il n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent (12 ballons touchés seulement), il "sauve" son match grâce à sa belle inspiration décisive pour Rabiot, auteur du but de la victoire (52e). Remplacé par Griezmann (61e), qui a manqué de lucidité lorsqu'il avait une balle de match entre les crampons (87e).
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