Thomas Oualembo : « Une petite déception de quitter l’OL mais je suis prêt à réussir ailleurs»

**Foot Mercato : depuis quelques heures, vous n’êtes plus officiellement un joueur de l’Olympique Lyonnais (entretien réalisé lundi 1er juillet). J'imagine qu'il doit y avoir pas mal d'émotions...

Thomas Oualembo :** l'OL était mon club de cœur quand j'étais petit. Mais c'est un mal pour un bien. Je pense que je vais pouvoir jouer pleinement mon football ailleurs.

**FM : pourquoi le club ne vous a-t-il pas gardé ?

T.O** : j'ai appris que le club ne me gardait pas vers mars-avril. Je pense qu'ils devaient trouver mieux ailleurs, ils devaient trouver les joueurs à mon poste meilleurs que moi. Personnellement, je ne me suis pas trouvé inférieur à mes concurrents. C'est le choix du club et il faut le respecter. J'ai fait en sorte de travailler afin d'avoir un contrat professionnel. J'avais fait ma saison en U19 Nationaux, où j'étais capitaine. J'avais marqué 23 buts dans le championnat national. Je pensais que j'allais être récompensé de cette saison et ça n'a pas été le cas. C'est comme ça, c'est le foot. Il faut respecter les choix du club. Je pense que je pourrais montrer ce que je vaux ailleurs. Je veux réussir.

**FM : n'y a -t-il pas malgré tout une petite déception ou une frustration d'échouer à quelques pas d'un contrat professionnel, ce que vous étiez venu chercher ici ?

T.O :** oui, il y a une petite déception. Quand je suis arrivé à l'Olympique Lyonnais, mon but était de passer pro, de réussir à franchir ce palier avec le club. Il y a une petite déception, mais je respecte. Ce n'est pas grave.

**FM : quels souvenirs gardez-vous de votre passage à Lyon ?

T.O :** je garde de très bons souvenirs de mon passage à l'Olympique Lyonnais. J'ai joué la plus grosse compétition possible chez les jeunes, qui est la Youth League. J'ai rencontré énormément de personnes, je me suis fait des amis que ce soit des joueurs qui y sont encore ou d'autres qui sont partis. J'ai beaucoup aimé mes trois années lyonnaises.

**FM : vous avez pu bénéficier d'une formation de qualité dans l'un des meilleurs centres de formation de France et d'Europe. Pourquoi est-ce une référence en la matière d'après vous ?

T.O :** il y a plusieurs raisons. C'est dû à la qualité des joueurs qu'il y a au sein du centre de formation, au niveau des entraînements et aussi à la qualité des coaches. La plupart des entraîneurs qui sont à l'Olympique Lyonnais sont d'anciens joueurs professionnels. Ils apportent leurs expériences personnelles. C'est bénéfique pour les jeunes joueurs car ils les mettent directement dans le bain et les habituent au haut niveau. Il y a également une forte concurrence. Tout le monde veut faire mieux que tout le monde, donc ça nous tire vers le haut. Quand on regarde l'effectif de National 2, la plupart des titulaires sont des pros. Donc on voit qu'il y a une qualité d'effectif énorme.

**FM : aujourd'hui, vous êtes un joueur libre. Avez-vous des pistes ?

T.O** : oui, je suis encore en train de négocier. J'ai pris un peu plus de temps que d'habitude parce que je pense que j'en avais besoin au niveau mental. Je n'avais pas vécu une saison facile. Je ne jouais pas les matches alors que je pense que j'aurais mérité de jouer. Mais c'étaient les choix du coach et je les ai toujours respectés (...) Je suis toujours en phase de négociations. Tout se passe bien. Il y a surtout des clubs étrangers qui sont intéressés par moi. C'est surtout le cas en Belgique. Je me prépare et je sais que dans très peu de temps je serais dans mon club et je serais prêt à retourner sur les terrains.

**FM : pour mettre toutes les chances de votre côté, vous avez fait quelques essais, notamment à Nantes.

T.O :** oui, je suis allé quelques jours à Nantes. Le club m'a fait venir, mais il ne savait pas ce qu'il voulait faire avec moi. Je suis aussi allé m'entraîner une fois à Angers. Au départ, mon père privilégiait plutôt la France. Il voulait que je reste vivre ici. Depuis que je sais que je vais quitter l'Olympique Lyonnais, je suis attiré par l'étranger. J'ai envie de vivre quelque chose de différent dans un monde différent. Et puis ce sont les clubs étrangers qui se sont montrés les plus insistants auprès de moi.

**FM : n'y a-t-il pas malgré tout une petite crainte ou une pression vu que vous n'avez pas encore signé ?

T.O :** je sais ce que je fais et je sais que je vais trouver. Ma famille est plus inquiète que moi car elle voudrait que je sois déjà dans mon prochain club. Je sais que les négociations avec les clubs se passent très bien et que d'ici très peu de temps je serai reparti.

**FM : avant vous, d'autres joueurs ont quitté très tôt l'OL et ont réussi ailleurs. J'imagine que ce sont des trajectoires qui vous donnent envie...

T.O** : on sait que l'OL n'est pas une fin en soi. Si tout le monde arrêtait le foot après un échec comme celui-là, qui pour moi n'est pas un échec car je sors du meilleur centre de formation de France; ce serait compliqué. On sait très bien qu'on peut toujours retrouver quelque chose derrière. C'est sûr qu'on peut toujours percer et exploser ailleurs. Il y en a qui n'ont pas vraiment eu leur chance en pros et on voit où ils en sont aujourd'hui. Je prends l'exemple d'Anthony Martial, qui a fait peu de matches chez les pros à l'OL et qui est aujourd'hui à Manchester United. Je pense aussi à Alassane Pléa, qui a également fait peu de matches chez les pros à Lyon et qui se retrouve au Borussia Mönchengladbach. Quand on voit ce qu'ont réussi à faire les autres ailleurs et que ça fonctionne, ça donne envie.

**FM : que pouvez-vous apporter à un club aujourd'hui ?

T.O :** je suis un joueur rapide, technique et très bon devant le but. Il ne me faut pas beaucoup d'occasions pour marquer. Parfois, il ne m'en faut qu'une. En U19 National, comme je vous l'ai dit, j'ai marqué 23 buts. Je ne dis pas que c'est énorme, mais ça reste un bon total de buts. Je sais que mentalement je suis prêt à jouer au haut niveau. L'une de mes plus grandes armes est mon mental. Quand je suis arrivé à l'OL, j'ai été mis directement en concurrence avec des joueurs comme Amine Gouiri ou Myziane Maolida (...) Mon style de jeu se rapproche un peu de celui d'Alexandre Lacazette. Je suis polyvalent, je peux jouer à tous les postes devant.