Ligue des Champions : l'Olympiakos de Mathieu Valbuena, un adversaire coriace pour l'OM
De retour en Ligue des Champions, l'Olympique de Marseille va affronter l'Olympiakos. Un duel important pour les Phocéens qui devront débuter la compétition avec la manière face à une équipe grecque sur une dynamique ascendante et portée par Mathieu Valbuena.
De retour en Ligue des Champions après 7 ans d'absence, l'Olympique de Marseille est tombé sur un groupe à sa portée, mais dans lequel il n'aura pas le droit à l'erreur. Hors l'épouvantail Manchester City, la lutte risque d'être totale avec le FC Porto et l'Olympiakos pour arracher le deuxième ticket qualificatif en huitième de finale. Un parcours périlleux qui débutera en Grèce pour les Phocéens. Et le moindre que l'on puisse dire, c'est que le club grec dispose de plus d'un atout dans son sac pour faire sensation cette saison dans la plus prestigieuse des compétitions européennes.
Plus d'expérience pour le club grec
Si Marseille est un club historique du championnat de France et qu'il a récemment atteint la finale de la Ligue Europa - en 2018 contre l'Atlético de Madrid (3-0) -, son bilan est moins bon ces dernières années sur la scène européenne. C'est simple, depuis le quart de finale atteint en 2011/2012 face au Bayern Munich (défaites 2-0 à l'aller et au retour), l'OM n'a disputé qu'une seule fois cette compétition. C'était lors de l'exercice 2013/2014 et les Phocéens avaient totalement déchanté avec une quatrième place. Sur cette période, l'Olympiakos n'a pas fait d'épopée, mais a montré de belles choses. Sur les huit dernières saisons, l'Olympiakos a rallié sept fois les tours à élimination directe, que ce soit en Ligue des Champions ou en Europa League. Une véritable régularité à ce niveau, à laquelle on peut ajouter des exploits européens contre Arsenal, Manchester United, Benfica, l'Atlético de Madrid et la Juventus.
La saison dernière, l'Olympiakos s'est de nouveau mis en évidence. S'offrant le Viktoria Plzen, İstanbul Başakşehir et le FK Krasnodar pour rallier la phase de poules de la Ligue des Champions, le club grec a ensuite accroché Tottenham et a posé des soucis au Bayern Munich. Reversé en Europa League, le Thrýlos a créé la sensation en éliminant Arsenal en seizième de finale (0-1/2-1 lors des prolongations). Ensuite éliminés par Wolverhampton, les joueurs de Pedro Martins - qui vivait sa deuxième saison sur le banc - pouvaient néanmoins se montrer confiants pour la suite. Pour le moment invaincu en championnat et deuxième (avec un match en moins), l'Olympiakos a aussi réussi son barrage contre l'Omonia Nicosie (2-0/0-0) pour de nouveau disputer la phase de poules de la Ligue des Champions.
Une équipe hybride
Arrivant en bout de course fin 2018 après avoir terminé à la troisième place du championnat derrière l'AEK Athènes et le PAOK Salonique, l'Olympiakos a décidé de faire beaucoup de changements dans son effectif et cela a fonctionné. Sous la houlette du nouveau coach Pedro Martins, l'Olympiakos s'est relancé. Basé sur une ligne défensive solide avec des joueurs techniques devant comme Daniel Podence (désormais à Wolverhampton) ou Mathieu Valbuena, le club grec a raflé le dernier championnat et s'est remis en ordre de bataille. Cet été, le club grec a été actif. Sur le plan des départs d'abord avec les transferts de Konstantinos Tsimikas (Liverpool), Guilherme (Al Sadd), Omar Elabdellaoui (Galatasaray), Cafu (Nottingham Forest) et Giannis Masouras (Górnik Zabrze). Mais aussi celui des arrivées : Pêpê (Vitoria Guimarães), Ahmed Hassan (Braga), Mohamed Dräger (Fribourg), Bruma (PSV Eindhoven), José Holebas (Watford), Rafinha, (Flamengo), Yann M'Vila (AS Saint-Étienne) et Ruben Vinagre (Wolverhampton) venant plus que compenser les départs.
Cela permettra de resolidifier l'arrière-garde où Rafinha et Ruben Vinagre devront apporter de la folie dans les couloirs. Ils seront d'ailleurs mis en concurrence par José Holebas et Mohamed Dräger qui ne manquent pas de qualités. Dans l'axe, les Sénégalais Ousseynou Ba et Pape Abou Cissé sont très fiables, tout comme le Portugais Ruben Semedo. Ces hommes devront protéger José Sà qui évolue dans les cages. Au milieu du terrain, Andreas Bouchalakis, Pêpê, Mady Camara, Yann M'Vila et Konstantinos Fortounis vont se battre pour les postes de titulaires. Alors que Mathieu Valbuena et Youssef El Arabi seront accompagnés par Bruma ou Georgios Masouras en attaque. Dans son 4-3-3 très équilibré avec un milieu de terrain compact et peu d'écart entre les lignes, Pedro Martins a trouvé la bonne formule. Il s'appuie aussi sur un Mathieu Valbuena toujours au top.
Le facteur X Mathieu Valbuena
Véritable maestro de l'Olympiakos, Mathieu Valbuena l'est encore plus depuis le départ de Daniel Podence à Wolverhampton. Positionné généralement en tant qu'ailier droit, l'ancien joueur de l'OM et de l'OL aime comme souvent revenir dans l'axe. «Nous savons tous ce que Mathieu a fait. Quand il tire un coup franc, c'est comme un cadeau pour nous tous. C'est quelque chose de merveilleux. C'est vraiment important de l'avoir dans notre équipe et nous pouvons facilement marquer des buts sur ses coups de pied arrêtés» n'hésitait pas à déclarer son coéquipier Pape Abou Cissé en février dernier peu avant d'affronter Arsenal en Europa League. Comme à son habitude, Petit Vélo n'a pas attendu longtemps avant de devenir incontournable.
Sorti d'une expérience en demi-teinte au Fenerbahçe, il a déjà marqué 10 buts et délivré 23 passes décisives en 47 matches avec l'Olympiakos. Des statistiques impressionnantes qui témoignent de son importance dans le système de Pedro Martins. Très complémentaire avec le buteur Youssef El Arabi, il se distingue par sa qualité de passe et son jeu long. Très bon dans les intervalles, il sera bien entendu le joueur à surveiller pour l'Olympique de Marseille. Un club où il a disputé 330 matches et qu'il est ravi de retrouver en Ligue des Champions. «Marseille et moi, on est liés à vie» avait-il twitté après le tirage au sort. L'ancien joueur de Libourne et l'Olympiakos vont en tout cas préparer un véritable piège aux Phocéens. Aux hommes d'André Villas-Boas de l'éviter.