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Brésil - Côte d’Ivoire : les notes du match

Après avoir malmené le Portugal lors de son entrée en lice, la Côte d’Ivoire promettait l’enfer aux Brésiliens de Dunga. Peu convaincants face à la Corée du Nord (2-1), les Auriverdes ont toutefois su faire parler leur réalisme d’une manière implacable.

Par La Rédaction FM
9 min.
Brésil Luís Fabiano Clemente @Maxppp

Après avoir malmené le Portugal lors de son entrée en lice, la Côte d’Ivoire promettait l’enfer aux Brésiliens de Dunga. Peu convaincants face à la Corée du Nord (2-1), les Auriverdes ont toutefois su faire parler leur réalisme d’une manière implacable. Bousculés dès l’entame de match par le défi physique imposé par les Eléphants, les partenaires de Kaka ont mis un peu de temps avant de prendre le dessus dans tous les domaines. Vingt-quatre minutes exactement. Alors que le trio Kaka-Robinho-Fabiano se trouvait étouffé par le pressing adverse, les Brésiliens vont donner un parfait exemple du style imposé par Dunga.

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Patients, ils ont su profité d’un contre favorable pour que Kaka puisse servir Luis Fabiano qui ouvrit la marque d’une frappe surpuissante. Dès lors, la physionomie de la rencontre va totalement basculer en faveur des quintuples champions du monde. Entre un Drogba hors de forme et presque inoffensif, ainsi qu’une absence de volonté d’aller chercher plus haut leurs adversaires, les hommes d’Eriksson ont passé une bonne partie du temps à regarder les Brésiliens les balader.

Mieux en jambe, les Sud-Américains ont retrouvé de la vivacité et vont littéralement tuer la rencontre six minutes après la pause. Grâce à u double coup du sombrero, Luis Fabiano assomme les Ivoiriens d’une reprise du gauche imparable. Seul regret, son but est entaché de deux mains. Les Ivoiriens tentent alors s’insuffler du sang neuf avec le Lillois Gervinho. Un pari tenté peut-être un peu trop retard. Beaucoup plus incisif que tous les attaquants de sa sélection, il sera à l’origine de la réduction du score de Didier Drogba qui, comme un symbole, marque le premier but d’une équipe africaine contre le Brésil en Coupe du monde.

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Mais le mal est déjà fait pour la Côte d’Ivoire. Car si ce but est symbolique, il leur permet surtout d’éviter de se présenter au troisième match avec une différence de but trop handicapante, en attendant de connaître l’issue du match Portugal-Corée du Nord. Car les Brésiliens, par l’intermédiaire d’Elano, avaient porté le score à 3-0. Malheureusement pour le spectacle, les dernières minutes de la rencontre ont été marquées par de vivres tensions entre les deux équipes, mais surtout un nouveau scandale signé Kader Keita. Auteur d’une très vilaine faute sur Michel Bastos, l’ancien Lyonnais enchaine par une lamentable simulation suite à un contact avec Kaka qui se fait expulser.
Au final, la Seleção valide son ticket pour les huitièmes de finale et ne cesse de monter en puissance. Enfin, de leur côté les Ivoiriens peuvent avoir des regrets. Frustrés en fin de rencontre, les Eléphants auraient dû titulariser un Gervinho encore une fois très percutant. Enfin, au rang des interrogations, leur pressing très bas a sans doute également été un élément décisif.

Homme du match : Fabiano (7,5) : muet lors de l’entrée en lice du Brésil dans cette Coupe du monde, le Sévillan a parfaitement répondu aux critiques. À la 24e, il est parfaitement servi dans la surface dans un trou de souris par Kaka avant de fusiller le gardien ivoirien. Il tua le match assez rapidement dès l’entame de la seconde période. Après s’être débarrassé de deux défenseurs grâce à deux coups du sombrero, l’Andalou parachève son action d’une reprise du gauche surpuissante. Seul bémol, son but est entaché de deux mains consécutives (51e).

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Brésil :

Cesar (6) : si les Ivoiriens ont dominé les débats dès l’entame de match, le portier n’a pas eu grand-chose à faire. Hormis quelques sorties du poing sur coup franc, l’Intériste a rarement vu les tentatives des Eléphants accrocher le cadre. Il ne peut rien sur le but de Drogba puisqu’il le croyait hors jeu.

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Maicon (6) : plus offensif que Bastos lorsque les Ivoiriens avaient dressé leur rideau de fer, le Milanais a peu à peu laissé la vedette au Lyonnais. Néanmoins, il a parfaitement rempli ses tâches défensives en contenant à la perfection le jeune Kalou. Plus offensif en deuxième période, il n’a pas trop forcé, la faute à une blessure à la jambe droite.

Lucio (7) : costaud, le capitaine des Auriverdes a été le leader de sa défense, voire de son équipe. Impérial dans le défi physique voulu par les Ivoiriens, l’ancien Bavarois s’est même permis le luxe de réaliser de nombreuses montées offensives.

Juan (6,5) : solide lui aussi, il a été plus sobre que son compère de l’axe central, mais pas moins efficace.

Bastos (6,5) : davantage concentré dans ses tâches défensives en début de match, le Gone a par la suite su inverser la tendance. Profitant des largesses défensives adverses sur le côté gauche, il a souvent été la cible de longues passes pour créer le décalage. Mais il ne s’est pas montré dangereux pour autant.

Elano (6,5) : sur son flanc droit, il a essayé d’apporter du poids offensivement, mais son manque de vivacité ne lui a presque pas permis de faire la différence en un contre un. Du coup, il s’est souvent distingué sur coups de pied arrêtés. Il surgit toutefois derrière la défense pour venir mettre au fond un centre de Kaka et aggraver le score (3-0, 63e). Remplacé par Daniel Alves (66e).

Silva (6) : patient lors du pressing ivoirien, il parvient à neutraliser les offensives adverses. Une fois le Brésil libéré suite à l’ouverture du score, il tente à plusieurs reprises de trouver Bastos sur son côté gauche.

Melo (6) : ça faisait longtemps que l’on n’avait pas vu le milieu de la Juventus réussir un bon match comme ce soir. Impeccable dans ses interventions, il a soigné ses relances et a parfaitement su contenir le pressing adverse. Plus offensif en deuxième période, il a failli délivrer une passe décisive à Kaka.

Kaka (6,5) : pressé par les milieux adverses, le Madrilène a mis pas mal de temps avant de s’illustrer. Privé de liberté de mouvement, il a multiplié les mauvaises passes. À la 24e, il profite toutefois d’un contre favorable pour réaliser la passe décisive qui amène le premier but de Luis Fabiano. Servi par son récupérateur, il voit ensuite une balle de trois zéro être repoussée par le gardien (61e). Plus en jambe en deuxième période, il verra son acharnement payer puisque c’est lui qui déborde côté gauche pour servir Elano pour le but qui scelle le sort du match (63e). Malheureusement pour lui, une simulation honteuse de Keita pousse l’arbitre à l’expulser sur un second carton jaune. Un scandale.

Robinho (6) : très remuant, le joueur de Santos a souvent décroché pour venir alimenter en ballons l’attaque brésilienne. Malgré le gros pressing d’entrée de jeu effectué par les Ivoiriens il s’illustre rapidement sur une frappe de 20 m (1e). Moins en réussite que Fabiano dans ses tentatives. Plus discret ce soir, son activité aura toutefois été importante. Remplacé par Ramires (92e).

Fabiano (7,5) : voir ci-dessus.

Côte d'Ivoire :

Barry (3,5) : sur un but encaissé au premier poteau, on dit que la responsabilité du gardien est engagée. Mais pouvait-il vraiment intervenir sur le missile de Fabiano ? Impuissant sur les deux autres buts brésiliens (50e, 62e). Pas beaucoup de travail au final. Un match très frustrant pour un gardien.

Demel (4) : appliqué sur ses tâches défensives, mais pas toujours bien placé, son premier centre n'intervient qu'à la 36e. Il est monté d'un cran en fin de première période, mais a manqué de précision dans ses transmissions. Il a sombré en début de seconde période, comme ses compères de la défense, avant de se relancer après la réduction du score.

K. Touré (3,5) : auteur d'un bon coup franc à la 13e pour la seule petite occasion des siens en première période. Son entente avec Zokora est loin d'être une réussite. Leur association n'a pas pesé lourd sur les buts brésiliens.

Zokora (3) : peu à l'aise à ce poste de défenseur central qui n'est pas le sien, il n'a pas aidé à apporter de la sérénité au sein de la charnière centrale ivoirienne. Fabiano a trop souvent pris le dessus sur lui, que ce soit dans les airs ou au sol. Pas rassurant.

Tiéné (3,5) : il a essayé de combiner sur son côté, mais son placement défensif a plusieurs fois manqué de justesse. Averti à la 31e, il est battu deux fois par Fabiano sur le deuxième but, même si le Brésilien s'aide à deux reprises de la main. Il n'a pas renoncé, mais ses coups de pieds arrêtés ont manqué de précisions.

Éboué (4,5) : solide balle au pied, il a créé pas mal de problèmes aux Brésiliens qui ont souvent commis des fautes sur lui en début de rencontre. Il a tenté de se porter vers l'avant et de proposer des solutions à ses partenaires, mais sans réussite. Remplacé par Romaric (71e) qui s'est distingué d'entrée par une bonne frappe lointaine.

Y. Touré (4,5) : transparent en début de rencontre, il a eu beaucoup de mal a s'imposer dans les duels. Preuve du mauvais pressing collectif ivoirien, son geste d'impuissance à la 70e. Mais il n'a pas baissé les bras après le troisième but et a tenté de montrer la voie à ses partenaires. C'est d'ailleurs lui qui offre le but à Drogba.

Tioté (4) : très actif dès l'entame mais brouillon techniquement, il se fait balader par la combinaison brésilienne sur le but de Fabiano. Comme beaucoup de ses partenaires, son pressing a diminué tout au long de la rencontre, surtout après le deuxième but.

Dindane (3,5) : il est rarement passé face à Bastos, mais son centre vers Drogba à la 52e aurait pu déboucher sur un but. Remplacé par Gervinho dans la foulée (54e). Le Lillois s'est montré entreprenant et percutant, amenant de la vitesse à son équipe. Il sonne la révolte de son équipe grâce à sa chevauchée de la 79e. Les Ivoiriens doivent regretter de ne pas l'avoir vu débuter le match.

Kalou (3,5) : il a essayé de construire et de combiner à partir de son côté gauche, mais son équipe ne s'est guère procuré de véritables occasions en première mi-temps. Invisible en seconde période et remplacé parKeita (68e), auteur d'une vilaine semelle sur Bastos (75e) et de la simulation qui provoque l'expulsion de Kaka (88e). Ridicule.

Drogba (4,5) : peu en vue durant la première période, même s'il a un peu décroché pour essayer de participer au jeu. Souvent dominé dans les duels, on l'a senti en manque de rythme et parfois gêné par son bras droit. Il aurait pu réduire le score à la 53e, mais il se rattrape à la 79e. Seul dans la surface sur l'ouverture de Yaya Touré, il marque de la tête. Mais trop tard.

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