Entretien avec… Rafik Halliche : « On a fait quelque chose de grand avec l’Algérie »

Arrivé au Qatar SC l'été dernier après un Mondial réussi avec les Fennecs, Rafik Halliche s'impose comme l'un des cadres de la sélection algérienne qu'il a intégré en 2008. Appliqué et sérieux, le défenseur central âgé de 28 ans a toutes les qualités pour prendre le relais de Madjid Bougherra qui a mis un terme à sa carrière internationale. De ses débuts au pays à son arrivée au Qatar, l'Algérien revient sur les moments forts de sa carrière tout en évoquant ses ambitions en club comme en sélection. Entretien.

Par Dahbia Hattabi
4 min.
Algérie Rafik Halliche @Maxppp

Foot Mercato : Comment avez-vous débuté le football ?

Rafik Halliche : Je jouais avec des copains dans mon quartier. Un entraîneur m'a repéré et m'a demandé de venir jouer avec son club. Il a vu avec mon père qui a accepté. Ça a commencé comme ça. On a joué dans un championnat de quartier. On est monté petit à petit et on a joué contre des clubs de première division. Ils nous ont acceptés dans leur championnat parce qu'on avait une bonne équipe. Ils m'ont vu et ont trouvé que j'avais des qualités. Le Mouloudia d'Alger, l'USMA, la JSK me voulaient. J'avais 14 ans. J'ai opté pour le NA Hussein parce que c'était le club de mon quartier et qu'il y avait une bonne école ce qui me permettait d'être bien formé.

FM : Au cours de votre parcours, vous êtes passé par le Portugal et l'Angleterre. Revenir un jour en Europe peut-il vous motiver ?

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RH : Pourquoi pas. J'ai toujours des contacts et je peux revenir. On me propose souvent de revenir au Portugal. J'ai des touches aussi avec des clubs français. Mais pour l'instant, je suis très bien au Qatar.

FM : Vous évoluez au Qatar SC depuis 2014. Pourquoi ce choix ? Que pouvez-vous nous dire de ce championnat ?

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RH : Après la Coupe du Monde, c'était l'offre qui m'intéressait le plus parmi celles que j'avais. Footballistiquement parlant, c'est la proposition qui me plaisait le plus (...) C'est sûr que ce n'est pas le championnat européen. Mais il y a vraiment un bon niveau. Ici ça bosse beaucoup. Ils veulent vraiment réussir et ils ont de l'ambition. Ils sont en train de renforcer le championnat. Il y a beaucoup de bons joueurs étrangers qui viennent ici. C'est un championnat fort et je m'y plais bien. C'est le plus important.

FM : Quels sont les objectifs de votre club cette saison ?

RH : On vise le "carré d'or" comme on dit ici. On veut aussi se qualifier pour la Ligue des Champions Asiatique. On est bien placé. On est quatrième actuellement.

Le Mondial 2014, une fierté

FM : En novembre 2009, vous figuriez parti des joueurs blessés lors de l'agression précédant le match Égypte-Algérie au Caire. Qu'avez-vous ressenti à ce moment-là ?

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RH : C'était dur. On a ressenti de la trahison parce que quand ils sont venus en Algérie, les dirigeants, les supporters, les avaient bien accueillis. Ce n'est pas le cas quand nous étions au Caire. On a utilisé cette rage de façon positive. On est passé au-dessus et on a arraché cette qualification pour le Mondial importante pour le peuple algérien.

FM : Vous avez vécu de bons moments notamment l'été dernier lors de la Coupe du Monde 2014. Qu'en retenez-vous ?

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RH : J'en garde de bons souvenirs ça c'est sûr. On a réussi à se qualifier au 2e tour ce qui n'avait jamais été fait auparavant. On a vécu des moments de bonheur. C'était un honneur pour moi et ma famille. Avec du recul, on se rend compte qu'on a fait un exploit, quelque chose de grand avec ce groupe. En plus de tout ça, on aura des choses à raconter à nos enfants (rires).

FM : L'Algérie était attendue lors de la CAN 2015. C'était une déception pour vous de ne pas aller plus loin j'imagine...

RH : On aurait pu faire mieux. Mais les conditions étaient trop difficiles que ce soit le terrain, le climat ou l'organisation. C'était une CAN un peu spéciale. Il est clair qu'on voulait aller en finale ou gagner la compétition. Ça nous tenait à coeur. Il faut apprendre de cet échec pour revenir plus fort.

Le successeur de Bougherra

FM : C'était la première compétition de Christian Gourcuff avec les Fennecs. Que vous apporte-t-il ?

RH : Sincèrement, c'est un bon entraîneur. Il nous a amené son expérience, sa sérénité et ses connaissances tactiques. C'est bien pour notre équipe qui est jeune et qui a l'avenir devant elle.

FM : Madjid Bougherra a pris sa retraite internationale. Vous serez un des leaders de l'équipe. Votre rôle risque fort de changer avec son départ.

RH : Madjid était un élément important de par son ancienneté, sa qualité de jeu, sa présence dans le groupe. Ça ne me facilite pas la tâche parce que je devrai être ce qu'était Madjid avant. Je suis un leader et je suis le capitaine. C'est une responsabilité. J'espère être un aussi bon capitaine que Madjid Bougherra l'était. Je veux aider les jeunes, être derrière eux et leur transmettre un peu de mon expérience. J'espère être à la hauteur parce qu'il y a pas mal de responsabilités.

FM : En France et en Algérie, le cas de Nabil Fekir a fait couler beaucoup d'encre. Comprenez-vous l'agitation qu'il y a eu autour de lui ?

RH : Sincèrement, je n'ai rien à dire sur Fekir. Je n'ai pas suivi ça. Tout ce que je peux dire, c'est que le joueur qui choisit l'Algérie et qui veut amener de la qualité à l'équipe, est le bienvenu. Celui qui choisit autre chose, je lui souhaite tout simplement bonne chance.

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