Ligue des Champions

Real Madrid : le comportement de Jude Bellingham commence à poser problème

Si le talent de Jude Bellingham met tout le monde d’accord, son attitude, elle, divise. Le comportement de l’Anglais, qui a tendance à perdre ses nerfs facilement, pose question.

Par Dahbia Hattabi
5 min.
bellingham @Maxppp

Dortmund ne regrette pas Jude Bellingham. En 2023, l’Anglais a quitté le BVB pour rejoindre le Real Madrid pour plus de 100 M€. Une belle opération financière. Mais on pouvait se dire que les Marsupiaux avaient perdu gros sportivement puisqu’il a brillé durant ses trois saisons passées en Allemagne. Bien sûr, jouer sans un tel joueur n’est pas tout à fait pareil. Mais pour la tranquillité d’esprit du groupe, le laisser partir a été plutôt une bonne chose. En effet, après son transfert XXL, les langues se sont petit à petit déliées et on a appris dans divers médias que Bellingham n’était pas vraiment apprécié par une partie du vestiaire du Borussia Dortmund. Son attitude de diva ou encore ses grosses colères n’avaient pas été du goût de plusieurs de ses coéquipiers, qu’il n’hésitait pas à envoyer dans les roses. D’après certains, il avait l’insulte facile.

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Son ancien entraîneur, Marco Rose, avait reconnu ce trait de caractère chez le milieu de terrain. «Jude est un joueur anglais et on communique aussi un peu plus durement dans cette langue. Cela fait partie du jeu. Jude veut gagner tous les matches, il est en colère et c’est ce qui le caractérise.» En Espagne, l’international anglais est arrivé avec l’image de star prometteuse mais également celle d’un gendre idéal, n’hésitant pas à donner sa veste à l’enfant qui l’accompagnait à son entrée sur le terrain ou à éviter de marcher sur les logos des clubs au sol dans les stades. Même Rio Ferdinand, bluffé par sa maturité, avait déclaré sur X : «si votre fille doit ramener quelqu’un à la maison, c’est avec quelqu’un comme lui que vous voulez qu’elle vienne.» Un footballeur et un jeune homme bien sous tout rapport dont l’image est petit à petit en train de s’écorner dans la capitale espagnole.

Du gendre idéal au bad boy

Ses gestes d’humeur et ses colères sont de plus en plus nombreux et visibles. En novembre dernier, il avait lâché un "fuck you" ("va te faire fou…") à l’arbitre de jeu qui l’avait signalé hors-jeu lors d’une action face à l’AC Milan en Ligue des Champions (défaite 3-1). Il avait d’ailleurs quitté le terrain passablement énervé. Quelques mois plus tard, en février, l’Anglais a récidivé à l’occasion de la rencontre face à Osasuna. L’ancien du BVB a dit à l’arbitre : « je te parle avec respect». Puis il a lâché un «Fuck you !» selon l’homme au sifflet. Le joueur, lui, assure avoir dit "Fuck off". Une expression grossière mais pas insultante. Alors qu’il risquait 12 matches de suspension, Jude Bellingham a finalement été suspendu 2 matches. Sur les nerfs, l’Anglais (8 cartons jaunes, 1 rouge cette saison) a de nouveau fait des siennes samedi après la défaite face à Valence en Liga (2-1).

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TNT Sports a partagé des images du milieu en train de donner un coup de pied dans le dispositif de la VAR placé sur le bord du terrain à sa sortie. Un nouveau coup de sang de la part de Bellingham, qui n’épargne pas non plus ses coéquipiers, à l’image de Vinicius Jr. Lors du 1/8e de finale retour de la Ligue des Champions face à l’Atlético de Madrid, Bellingham a vrillé après une perte de balle du Brésilien en prolongations. L’ex du BVB a été vu en train de frapper le sol à plusieurs reprises avant de réprimander avec véhémence son coéquipier. Plus tôt dans la saison, Marca a rapporté que le joueur de 21 ans avait l’impression d’être mis de côté au Real Madrid après l’arrivée de Kylian Mbappé. Ce qui n’est pas le cas. Plus récemment, AS a révélé qu’il souhaite un plus gros salaire alors que KM9 est Vinicius Jr sont les joueurs les mieux payés du vestiaire merengue.

Une attitude qui dérange

Si son cas pose question, certains adversaires commencent eux aussi à être irrités par lui. C’est le cas de Pablo Maffeo, qui s’est pourtant pris le bec avec Vini Jr. « Je jure que je préfère Vinicius, au moins lui, tu sais ce qu’il fait. Il est chaud, mais il est réglo. Bellingham, il attaque par-derrière. Si tu ne m’aimes pas, pas de problème, mais viens en face de moi. Si tu fais le petit garçon sage et qu’après tu insultes par-derrière ou que tu t’embrouilles avec les autres, tu es un faux cul. Qui je préfère des deux ? Vinicius.» Même la presse ibérique qui l’a tant encensée l’an dernier, lui demande de se calmer. « Il serait temps que Bellingham canalise ses nerfs. Il doit comprendre qu’il n’est pas dans les quartiers chauds de Londres. Bellingham doit changer. La Liga est une compétition où l’émotion et la frustration doivent être contenues», a notamment écrit AS à son sujet. Loin de l’image de gendre idéal qu’il a aussi cultivé quelque part, Jude Bellingham connaît des hauts et des bas cette saison.

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Moins flamboyant en début d’exercice, il a retrouvé des couleurs, lui qui sortait d’une première saison épatante. Cette année, il a marqué 13 buts et délivré 13 assists en 41 rencontres toutes compétitions confondues. Sa polyvalence, sa justesse, son intelligence de jeu ou sa technique élégante sont autant d’atouts sur lesquels le Real Madrid peut compter. Même chose pour sa mentalité de gagnant, qui peut parfois en agacer certains ou le pousser à flirter avec les limites voire les dépasser. Comme le Real Madrid, qui souhaite qu’il se contienne plus, Thomas Tuchel lui a demandé de se calmer. «Il est émotif et encore jeune, mais il sait qu’il ne peut pas se permettre cela», a expliqué le sélectionneur de l’Angleterre lors de la dernière trêve internationale, où Bellingham n’était pas loin de craquer sur le pré. Ce mardi soir face à Arsenal, chez lui en Angleterre, la star des Three Lions et du Real Madrid devra garder ses nerfs.

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