Serie A

Yann Sommer, le pari gagnant de l’Inter Milan

Recruté cet été par l’Inter Milan pour pallier le départ d’André Onana à Manchester United, Yann Sommer était attendu au tournant de l’autre côté des Alpes. À l’image de son équipe, le portier suisse réalise un début de saison tonitruant et semble avoir d’ores et déjà fait oublier son prédécesseur.

Par Victor Garlan
6 min.
Yann Sommer @Maxppp

Au sortir d’une campagne européenne 2022-23 surprenante, ponctuée par une place de finaliste de la dernière Ligue des champions, l’Inter Milan s’attendait à voir partir André Onana, en négociations avancées avec Manchester United, combiné au départ de l’expérimenté Samir Handanovic après 11 ans de bons et loyaux services. À la suite de nombreux échecs face à une direction milanaise intransigeante, le club mancunien a fini par obtenir gain de cause en s’offrant les services du portier camerounais contre plus de 57 M€, bonus compris. Dès lors, le champion d’Italie 2021 a sondé le marché à la recherche de son digne héritier et a jeté son dévolu sur Yann Sommer. Attendu au tournant lors de son arrivée en Lombardie, l’international helvète (85 sélections) n’a pas tardé à mettre tout le monde d’accord.

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Décrié lors de son arrivée en Italie, Yann Sommer signe une adaptation éclair !

Pourtant, l’affaire était loin d’être évidente pour Yann Sommer, transféré pour 6 M€ à l’Inter Milan. En plus d’endosser la lourde responsabilité de succéder à l’indéboulonnable André Onana, la presse transalpine n’a pas été tendre avec le Suisse lorsque celui-ci a posé ses valises à Giuseppe Meazza et nombreux sont les médias qui ne donnaient pas cher de sa peau compte tenu de son âge avancé (34 ans) et de son profil atypique pour un gardien de but de niveau international (il mesure 1,83m). Mais pas de quoi affoler le principal intéressé qui compense ce déficit de taille par ses réflexes, son explosivité et son jeu au pied. «Mon point fort ? Je suis un gardien très explosif, j’essaie d’être courageux et d’aider l’équipe, même en jouant avec mes pieds. Je pense que ce dernier est l’une de mes meilleures qualités. Simone Inzaghi aime construire par derrière, je l’ai remarqué au fil des ans et c’est aussi mon style. J’aime être une option pour l’équipe, j’aime jouer contre mes adversaires qui aiment mettre la pression sur le gardien. J’essaie de donner confiance, de me sentir calme», déclarait le natif de Morges lors de sa présentation.

Motivé à l’idée de découvrir un nouveau championnat, Yann Sommer a connu une adaptation éclair de l’autre côté des Alpes. Menacé en équipe nationale par son homologue au Borussia Dortmund Gregor Kobel et après un passage éprouvant mentalement en Bavière, le Bâlois a su regagner du calme et de la sérénité en profitant des services de Gianluca Spinelli. Réputé pour être une pointure à son poste grâce à ses techniques d’entraînement innovantes, le technicien de 56 ans, passé par Chelsea entre 2016 et 2018 et l’équipe d’Italie lorsque celle-ci était dirigée par Antonio Conte, évoluait au Paris Saint-Germain depuis 2018. En juillet dernier, le Transalpin a mis un terme à son aventure au club de la capitale pour rejoindre les rangs intéristes en même temps que Yann Sommer. «C’est un technicien hautement spécialisé qui développe les jeunes et sait comment améliorer les gardiens qui ont un grand passé derrière eux, comme Yann Sommer, sans blesser leur fierté», pouvait-on lire dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport cet été. À ce titre, le journal aux papiers roses ne s’y trompe guère puisque le binôme fonctionne à merveille et les effets n’ont pas tardé à se faire ressentir.

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Précieux en Ligue des champions et en Serie A, Yann Sommer est en passe de s’offrir un record d’invincibilité en Italie

En Ligue des champions, l’Inter Milan est bien parti pour se qualifier pour le tour suivant et est actuellement au coude à coude avec la Real Sociedad, à égalité de points (7 pts). Face aux Espagnols, le joueur formé au FC Bâle a certes eu beaucoup de réussite en voyant ses adversaires touchés à deux reprises ses montants mais s’est montré précieux pour maintenir les siens à flots en enlevant par deux fois la balle du 2 à 0 à Brais Mendez puis Mikel Oyarzabal avant que Lautaro Martinez n’égalise en fin de partie (1-1). Bis repetita contre le Benfica Lisbonne où l’ancien Bavarois a réalisé un arrêt réflexe extraordinaire sur un tir de Fredrik Aursnes en début de rencontre en attendant le but salvateur de Marcus Thuram peu après l’heure de jeu pour offrir les trois points aux Milanais (1-0). Après la trêve internationale, le dernier rempart de la Nati est revenu avec les mêmes intentions pour faire obstacle aux Autrichiens du RB Salzburg (2-1) et Oscar Gloukh qui a longtemps buté sur lui.

À l’image de son équipe, Yann Sommer réalise un superbe début de saison. Longtemps invaincu en Serie A, l’Inter Milan ne compte qu’une seule défaite, pour le moins anecdotique, qui remonte au 27 septembre dernier sur sa pelouse face à Sassuolo (1-2). Au classement, les ouailles de Simone Inzaghi pointent logiquement au premier rang devant la Juventus Turin et le rival milanais mais avec des succès tout aussi précieux qu’impressionnants contre des concurrents directs dans la quête du Scudetto comme l’AC Milan (5-1) et plus récemment contre l’AS Rome (1-0). Une réussite implacable à laquelle Yann Sommer est loin d’être étranger. Preuve à l’appui le week-end dernier où l’Helvète s’est détendu parfaitement sur sa droite pour détourner une tête puissante et à bout portant du capitaine romain, Bryan Cristante à la 63e minute. Ses prestations remarquées depuis plusieurs semaines ne passent pas inaperçues auprès des médias italiens.

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«Certains seront peut-être surpris par ce record, car les deux premiers mois de Sommer à l’Inter Milan n’ont pas été parsemés de dizaines d’arrêts sensationnels. Les données, cependant, ne mentent pas et en championnat, il n’a récupéré le ballon dans ses filets que contre Milan, Sassuolo et Bologne, toujours à domicile. La vérité est que le Suisse est un gardien de but solide, attentif et expérimenté et qu’en plus, il profite au maximum d’une équipe, qui, collectivement, se montre continue et attentive même lorsqu’elle n’a pas le ballon», détaillait la Gazzetta dello Sport en début de semaine. Fort de 13 apparitions avec les Nerazzurri, Yann Sommer n’a encaissé que 7 buts toutes compétitions confondues. En conservant sa cage inviolée à 8 reprises, l’ancien portier du Borussia Mönchengladbach affiche le meilleur ratio nombre de matchs/clean sheet dans les cinq grands championnats européens devant le Polonais de l’OGC Nice Marcin Bulka (10 matchs/7 clean sheet) et l’Allemand du FC Barcelone Marc André ter Stegen (14 matchs/7 clean sheet) d’après le site spécialisé Transfermarkt. Face à l’Atalanta Bergame ce samedi (18h), le Suisse tentera d’ajouter un huitième match sur onze en championnat sans encaisser le moindre pion. Seuls Alisson Becker et Cristiano Lupatelli, tous deux sous les couleurs de la Roma, avaient réussi sept clean sheets en autant de parties respectivement en 2017 et en 2000. De toute évidence, il semble avoir d’ores et déjà fait oublier son prédécesseur pour le plus grand bonheur de ses supporters.

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