Lazio : l'inattendue explosion de Felipe Anderson

Felipe Anderson a souvent été comparé à Ganso pour son talent balle au pied. Le joueur, qui s’inscrivait dans ses jeunes années dans la plus pure tradition du numéro 10 brésilien, dribbleur et imprévisible, a bien failli pousser le comparatif jusque dans l’échec. Recruté par la Lazio contre un chèque de 8 M€ à l’été 2013, il n’a pas laissé au football européen une belle première impression. À tel point qu’au sortir de sa première campagne italienne, et jusqu’à il y a encore quelques semaines, personne ne misait plus guère sur son explosion.

Il faut dire que les sorties de l’ancien de Santos sur la dernière campagne ne poussaient pas à l’optimisme. Irrégulier dans le jeu et pas assez convaincant, il a fait l’expérience de l’exigence italienne et a rapidement échoué sur le banc, ne vantant au terme de l’exercice que 13 apparitions. Insuffisant aux yeux des observateurs et tifosi, pour qui Anderson est devenu le symbole de leurs critiques mercato formulées au président Lotito. Il était peut-être un peu tôt pour juger. En plus de la pression inhérente à son prix d’achat, Anderson a dû s’adapter à un nouvel environnement, chose qui, pour un élément dépassant à peine la vingtaine d’années, apparaît compliquée. « L’adaptation a été compliquée, aussi parce que je suis arrivé blessé. Dieu et ma famille m’ont aidé, l’entraîneur me fait confiance et aujourd’hui tout va bien », témoignait le joueur récemment. De fait, plus personne n’oserait aujourd’hui lui coller l’étiquette de flop.

De la patience et une blessure avant d'exploser

Après un été de réflexion, où il a de son propre aveu pensé au départ pour s’adjuger un certain temps de jeu, le milieu offensif s’est offert un nouvel élan avec l’arrivée de coach Stefano Pioli. L’ancien technicien de Bologne lui a directement témoigné sa confiance, en témoignaient ses diverses entrées en jeu, en ailier ou au milieu de terrain de son 4-3-3. L’explosion, elle, est survenue du moment que le playmaker biancoceleste, Antonio Candreva, est allé faire un tour à l’infirmerie. Positionné sur le flanc droit de l’attaque romaine, Anderson a dès lors pris une nouvelle dimension, qui se traduit en termes de statistiques par 4 buts et 4 passes décisives sur ses 4 dernières sorties en Serie A.

Technique au-dessus du lot, capacité d’élimination et d’accélération dans les 30 derniers mètres, le Brésilien met au supplice les défenses italiennes, la dernière en date étant celle de la Sampdoria, qui n’a hier soir rien pu faire face au déstabilisant laziale, auteur d’un but et de deux passes décisives. « On aurait dit Cristiano Ronaldo », s’est exclamé après la rencontre l’entraîneur blucerchiato Sinisa Mihajlovic. C'est fort, mais le Felipe Anderson du moment mériterait presque le comparatif. Pendant que la Lazio, 3e de Serie A, se félicite de pouvoir compter sur un nouveau joueur déterminant en marge de la dernière ligne droite du championnat, le Brésilien est la preuve qu’il ne faut jamais juger un talent trop tôt.