Espagne - Suisse : les notes du match
C'est la première grosse surprise du Mondial 2010. L'Espagne, champion d'Europe 2008 et grand favori de la compétition s'est incliné face à une surprenante équipe suisse qui a joué le coup à fond et qui a réalisé un véritable hold-up.
L'entrée en lice du champion d'Europe 2008 lors de ce Mondial 2010 était bien évidemment très attendue. Face à une formation suisse très regroupée et venue à Durban pour éviter de prendre une valise, l'Espagne a eu toutes les peines du monde à approcher les buts de Benaglio. Bien en place les Espagnols vont se heurter au bloc suisse et ne vont pas avoir beaucoup d'occasions de but.
Il faudra d'ailleurs attendre la 16e minute de la rencontre pour voir la première frappe peu dangereuse de David Silva. La plus belle occasion de la première période sera à mettre au profit de Gerard Piqué qui crochète un défenseur avant de buter sur Benaglio bien sorti à sa rencontre (23e). Revenants en seconde période avec de bien meilleures intentions, les Espagnols vont se faire surprendre sur un contre rondement mené. Sur un très long dégagement de Benaglio, Huggel prolonge de la tête pour Derdiyok. Ce dernier évite la sortie de Casillas, mais Piqué freine le ballon de la main. Le milieu stéphanois Gelson a bien suivi et pousse le ballon dans le but vide (52e).
Pas vraiment inquiète, l'Espagne va tenter son va-tout en faisant entrer coup sur coup Fernando Torres et Jesus Navas à l'heure de jeu. Si le premier va effectuer une entrée plutôt discrète, le feu follet du FC Séville va mettre le feu dans la défense suisse. Bien regroupés, les Suisses vont faire le dos rond et vont bien résister devant les timides attaques espagnoles. Seule vraie frayeur, cette frappe de mule de Xabi Alonso qui heurta la barre à la 69e minute. Malgré quelques actions dangereuses de Jesus Navas, c'est bien la Suisse qui aura l'opportunité de doubler la mise sur un festival offensif de Derdiyok qui s'est joué de toute la défense espagnole avant de frapper sur le poteau (74e). Rien n'y fait, le champion d'Europe est terrassé et s'incline à la surprise générale face à une surprenante équipe de Suisse dont le schéma tactique n'est pas sans rappeler celui de la Grèce victorieuse lors de l'Euro 2004.
L'homme du match : Benaglio (7,5) : une première mi-temps de haute volée avec plusieurs bonnes interventions, dont une bonne sortie dans les pieds de Villa (10e), et surtout un duel gagné face à Pique (24e). Il est à l'origine du but avec un long dégagement au pied et il sauve les siens à plusieurs reprises par la suite (60e, 72e). Sauvé par sa barre sur la frappe énorme de Xabi Alonso (69e). Averti à la 92e pour gain de temps, mais sans aucun doute l'homme du match.
Espagne :
Iker Cassilas (4) : il n'a pas eu grand-chose à faire durant la rencontre fort heureusement tant le portier du Real Madrid a paru peu inspiré durant la rencontre. Auteur d'une sortie hasardeuse sur Derdiyok sur le but de Gelson.
Ramos (5,5) : comme à son habitude très offensif, le défenseur espagnol a bien contrôlé son couloir. Quelques montées intéressantes et une belle présence offensive, malheureusement insuffisante pour permettre à son équipe de renverser la vapeur.
Piqué (5,5) : peu de travail en défense, mais une forte présence offensive qui aurait mérité mieux, notamment sur cette frappe repoussée par Benaglio après un superbe crochet sur Ziegler dans la surface. Ne peut pas grand-chose sur le but de Gelson.
Puyol (4) : plutôt discret durant la rencontre, le défenseur barcelonais n'a pas eu beaucoup de travail à réaliser durant la rencontre, mais a souvent été pris de court par Derdiyok ou encore N'Kufo.
Capdevila (4) : un match terne de la part du latéral gauche de Villarreal. Il a très peu pris son couloir et s'est contenté de défendre.
Busquets (4) : jouant un peu plus en retrait que Xavi et Alonso, il a disposé de plus de liberté en début de match et a beaucoup tenté en un contre un avant de s'éteindre au fil de la rencontre. Remplacé à la 61e minute par Fernando Torres qui n'a pas fait les bons choix offensivement.
X. Alonso (5) : peu tranchant, le milieu espagnol n'a pas beaucoup pesé dans l'entrejeu devant la belle présence affichée par le milieu de terrain suisse. Il aurait pu égaliser sur une incroyable frappe de 18 mètres repoussée par la barre transversale (69e).
Xavi (4) : le stratège du Barça a été lui aussi étouffé par le bloc défensif mis en place par Omar Hitzfeld. Toujours précieux dans la dernière passe, Xavi n'a jamais été en mesure de servir parfaitement ses attaquants et ne s'est pas montré sous son meilleur jour cet après-midi.
Silva (5) : le joueur du FC Valence a beaucoup tenté, mais s'est heurté à une solide défense suisse et s'est montré maladroit dans le dernier geste. Remplacé par Jesus Navas à la 61e qui a beaucoup apporté dès son entrée en jeu en se créant deux occasions franches, notamment sur une belle frappe de l'extérieur qui a frôlé le poteau (78e).
Iniesta (5) : pas vraiment à 100 %, le milieu du Barça a mis du temps à entrer dans le match. Bien plus à l'aise en seconde période, il aurait pu égaliser d'une belle frappe enroulée à la 63e minute. Sorti blessé à la 77e minute et remplacé par Pedro.
Villa (4) : invisible, le meilleur buteur de l'Euro 2008 a effectué un match très décevant malgré quelques beaux gestes. Il a gâché sa seule occasion du match en effectuant un piqué improbable après un superbe service d'Iniesta (44e).
Suisse
Benaglio (7,5) : voir ci-dessus.
Lichtsteiner (6) : beaucoup de travail avec Iniesta dans sa zone, il a pu compter sur les retours de Barnetta pour l'aider. S'il a peu apporté offensivement, il a surtout beaucoup couru après le ballon, comme tous ses partenaires durant la majeure partie de la rencontre. Surtout, lorsque les Espagnols ont poussé pour égaliser, il fait preuve d'un sang-froid appréciable.
Senderos (non noté) : touché à la cheville dans les premières minutes de la rencontre, il a tenu son poste tant bien que mal jusqu'à la 36e minute. Remplacé par Steve Von Bergen (5,5) qui a vite dû rentrer dans la rencontre. Un niveau en dessous de son compère en charnière centrale, il a su se mettre au diapason de ses coéquipiers pour défendre face aux vagues rouges en fin de match.
Grichting (6,5) : averti à la 30e suite à un accrochage sur Iniesta qui partait vers le but, il a dû utiliser toute sa science du placement pour bloquer les offensives et les centres adverses. Quelques alignements défensifs suspects après l'entrée de Van Bergen, mais de nombreuses interventions salvatrices pour les siens.
Ziegler (5,5) : avec Silva et Ramos, il avait de sacrés clients face à lui. Cela s'est vu puisqu'ils sont plusieurs fois passés par son côté, en un contre un ou dans son dos. Averti à la 73e, il a quand même effectué plusieurs bonnes interventions défensives et a démontré son envie de vite se porter vers l'avant.
Inler (cap) (6) : au milieu de terrain, il a tenté de faire opposition aux attaques construites de la Roja. Une mission rendue compliquée par les dédoublements de passes et à la facilité technique des Espagnols. Mais une mission qu'il s'est évertué à remplir du mieux possible en multipliant les replis défensifs et les interventions dans les pieds adverses.
Huggel (6) : même constat que pour son capitaine. À eux deux, ils devaient couper les trajectoires des passes entre le milieu et l'attaque. Si son entente avec Inler n'a pas toujours été une réussite, son volume de jeu lui a permis de souvent gêner ses adversaires. C'est lui qui dévie le ballon pour Derdiyok sur le but de G.Fernandes.
Barnetta (6) : dans un match où il a peu vu le ballon en phase offensive, il n'a pas rechigné a revenir très bas dans sa moitié de terrain pour porter main forte à Lichtsteiner. Une qualité technique appréciable dans les remontées de balle. Remplace par Eggiman à la 92e.
Gelson Fernandes (6,5) : on l'a senti en jambes dès les premières minutes. Il s'est montré actif et disponible, mais le plus souvent de manière brouillonne. Face à une équipe comme la Roja, il faut savoir convertir la première vraie occasion, c'est ce que le Stéphanois a su faire en suivant la percée de Derdiyok à la 52e, et en poussant le ballon dans les buts vides.
Derdiyok (6,5) : un cran en dessous de ses partenaires, mais peu avare en efforts, il a su saisir sa chance à la 52e. S’il perd son face à face avec Casillas, sa percée dans la défense espagnole offre le but à G. Fernandes. Il aurait même pu doubler la mise après un superbe enchainement technique dans la surface (75e), mais sa frappe heurte le montant de Casillas. Remplacé à la 80e par H.Yakin, averti dans les toutes dernières secondes de la rencontre.
N’Kufo (4,5) : le plus souvent, il a traîné ses 35 printemps sur la pelouse du Durban Stadium. S'il a rarement su conserver le ballon pour permettre à son bloc-équipe de remonter, il a quand même tenté de peser sur la charnière adverse. Sans grande réussite.
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