Les grands chantiers du Stade Rennais

Par Sebastien Denis
5 min.
Gregory Lorenzi @Maxppp

Au terme d’une saison en tout point catastrophique, le Stade Rennais n’a même pas réussi à terminer dans la première moitié de tableau de Ligue 1 avec des moyens pourtant considérables et un effectif taillé pour terminer dans le top 5. L’heure va être à la reconstruction, mais avec quels moyens et avec quels hommes ?

10e. C’est la place à laquelle Rennes a terminé la saison de Ligue 1 2023/24. Cela faisait plus de 10 ans que le SRFC n’avait pas fini à une telle position (11e en 2013-14 avec un effectif composé de Danzé, Pitroipa, Kadir et Jean II Makoun notamment). En une décennie, le club d’Ille-et-Vilaine a bien changé. Que ce soit au niveau de la qualité de son centre de formation, de ses infrastructures, mais aussi, et surtout, au niveau des moyens mis à la disposition de son directeur sportif pour recruter.

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Arrivé en mai 2020, Florian Maurice, dont le départ est plus qu’imminent (son nom revient avec insistance à Lens et à Nice), a connu un début d’expérience rennaise en tout point positif, mais depuis 2 ans les choix de recrutement de l’ancien Lyonnais sont clairement discutables. Nayef Aguerd et Hamari Traoré les tauliers du vestiaire rennais n’ont pas été remplacés, le virevoltant Jérémy Doku non plus et il n’y a guère que Benjamin Bourigeaud, Steve Mandanda, voire même Arnaud Kalimuendo (15 buts, 5 passes décisives, 5 penaltys obtenus toutes compétitions confondues) à n’avoir pas vraiment déçus cette saison. Martin Terrier, si important en 2021-22, revenu à la compétition cet hiver après une grave blessure est un cas à part. Certains jeunes, notamment en défense, ont été propulsés bien trop vite et ont sans doute eu des responsabilités trop importantes pour leurs frêles épaules.

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De trop nombreux joueurs qui ne sont pas au niveau où ils devraient être

Et que dire des nombreux joueurs surpayés depuis plusieurs mois. Que ce soit Ludovic Blas (recruté 15 M€ à Nantes), Fabian Rieder (recruté 15 M€ aux Young Boys), Alidu Seidu (recruté 11 M€ cet hiver à Clermont) qui peine à donner sa pleine mesure, l’attaquant turc Bertug Yildirim (recruté 5,5 M€ à Hatayspor) qui a marqué un but en 26 apparitions sous les couleurs Rouge et Noir sans oublier Azor Matusiwa (recruté pour 15,5 M€ au Stade de Reims) qui est loin d’avoir réussi à faire oublier Nemanja Matic parti au bout de six mois de Bretagne et qui censé stabiliser le milieu de terrain rennais… Les sommes mises sur la table ces derniers mois sont énormes et peu rentables à l’heure actuelle, c’est le moins que l’on puisse dire.

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La gestion du centre de formation et de ses meilleurs talents n’a pas été gérée d’une main de maître depuis plusieurs saisons. Pourtant, Rennes dispose de l’un, si ce n’est du meilleur centre de formation de l’Hexagone avec le PSG. Mais l’opulence de talents n’est pas toujours un gage de réussite au plus haut niveau et le club Rouge et Noir, tiraillé entre l’idée de mettre en avant et de capitaliser sur ses meilleurs talents et la peur de les voir échouer, l’apprend à ses dépens. Adrien Truffert a su tenir son rang. Si les frères Doué sont une indéniable réussite, rien n’indique qu’ils seront encore là la saison prochaine.

Une nouvelle vague de départs à venir

Warmed Omari, Jeanuël Belocian et même Lorenz Assignon (parti en prêt en Angleterre) ont d’indéniables qualités, mais ont sans doute été trop vite lancés dans le grand bain sans réel soutien d’expérience à leurs côtés (Arthur Theate n’est pas vraiment parvenu à tenir ce rôle). Pire, des joueurs formés au club ont dû, de leur côté, partir pour s’émanciper et jouer régulièrement au plus haut niveau faute de garanties sportives suffisantes ou de propositions irrefusables. On pense bien évidemment à Lesley Ugochukwu (Chelsea), Mathys Tel (Bayern Munich), Yann Gboho (TFC) ou encore Lilian Brassier (Brest). Des joueurs qui pourraient postuler à une place à Rennes à l’heure actuelle.

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Mais alors quel avenir pour le club breton ? Julien Stéphan, qui a vu son contrat être prolongé seulement quelques mois après son arrivée, a terminé sur un bilan catastrophique en fin de saison (2 victoires, 1 nul, et 5 défaites) sur les 8 derniers matches de Ligue 1. Avec de telles performances, difficile d’espérer mieux qu’une 10e place synonyme de non-qualification en Coupe d’Europe, une première depuis la saison 2017-18. Mais le coach breton, bénéficiant d’un soutien sans faille de la famille Pinault, devrait être là à la reprise de l’entrainement fin juin.

Le bâtisseur de Brest Gregory Lorenzi pour relancer la machine rennaise ?

De nombreux joueurs s’apprêtent à quitter Rennes (Doué, Truffert, Wooh, Omari, Assignon, Yildirim, Rieder, Blas, Theate) et un nouveau directeur sportif va débarquer (Greg Lorenzi est fortement pressenti, de même que Frederic Massara). Suffisant pour relancer le vainqueur de la Coupe de France 2019 ? On devrait rapidement le savoir. Une chose est sûre, la place de 10e au classement de Ligue 1 est indigne d’un club doté de capacités financières importantes et d’un centre de formation ultra performant.

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Grâce à la vente de certains de ses joueurs, le Stade Rennais devrait être sur tous les fronts cet été sur le mercato. Si la piste du redoutable George Mikautadze avait été initiée par Florian Maurice comme beaucoup d’autres, le futur DS va avoir rapidement du pain sur planche pour remettre sur de bons rails une équipe où il manque 2 défenseurs centraux d’expérience, un vrai buteur tueur dans la surface ainsi qu’un ou deux leaders. Le chantier s’annonce énorme, mais passionnant pour un bâtisseur de la trempe d’un Greg Lorenzi, qui a fait des miracles à Brest, par exemple. À suivre…

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