Serie A

Atalanta : Gian Piero Gasperini au cœur d’une crise totale à Bergame

En l’espace de quelques jours, l’Atalanta semble avoir perdu de sa superbe. Entre l’élimination en Ligue des Champions, les propos violents de Gasperini sur Lookman et une forme plus irrégulière en championnat, le club bergamasque se prépare à vivre un ouragan en interne, alors que Gian Piero Gasperini a annoncé ce samedi vouloir quitter le club prochainement.

Par Valentin Feuillette
5 min.
Gian Piero Gasperini, entraîneur de l'Atalanta @Maxppp

«Le penalty n’aurait pas dû être tiré par Lookman. Il est l’un des pires tireurs que j’aie jamais vu. Même à l’entraînement, son taux de réussite est très bas. Il les tire vraiment très mal». En ces mots très critiques envers Ademola Lookman, Gian Piero Gasperini a explosé en conférence de presse mardi soir après l’élimination en barrages de la Ligue des Champions face à Bruges, plaçant ainsi l’Atalanta dans un épais brouillard. En effet, les Bergamasques n’ont gagné que deux matchs en Serie A sur l’année civile 2025 : Côme (2-1) et Hellas Vérone (5-0). Malgré tout, la Dea campe une belle 3ème position au classement et peut croire au rêve d’un Scudetto historique. Néanmoins, il est évident que la désillusion européenne contre le club belge est déjà en train de laisser de sacrées traces en interne. En conférence de presse ce samedi, Gian Piero Gasperini a abordé plusieurs sujets et a notamment pris tout le monde de court en annonçant son départ de l’Atalanta l’été prochain ou le suivant. En tout cas, la fin d’une merveilleuse aventure de 9 années est très proche.

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Forcément, les journalistes italiens, n’ont pas tardé à mentionner le clash avec Ademola Lookman. La sortie médiatique du Gasp a été considérée comme une humiliation publique par une partie des observateurs. D’ailleurs, l’ancien joueur de Fulham est sorti du silence : «être pointé du doigt comme je l’ai été, me blesse et me donne l’impression de ne pas être respecté alors que je donne chaque jour mon maximum pour apporter succès à ce club et à ses incroyables supporters. Pour être honnête, j’ai eu à gérer beaucoup de moments difficiles dans ce club, la plupart du temps je n’en ai pas parlé, parce qu’il fallait protéger d’abord l’équipe. Celui qui était désigné pour tirer les penalties m’a demandé de tirer ce penalty et j’ai pris mes responsabilités pour aider mon équipe», s’était lamenté le Ballon d’Or Africain 2024. Mais d’autres sujets ont pris une place prépondérante dans le point presse ce samedi, à la veille du déplacement de l’Atalanta à Empoli. Une victoire obligatoire pour retrouver la confiance et surtout éteindre l’incendie ardent.

Un départ à venir !

De nouveau interrogé en conférence de presse sur cette affaire, Gian Piero Gasperini a tenu à s’excuser publiquement et a donné plus de détails sur ses propos : «Lookman a eu un impact extraordinaire, par rapport à tout ce qui s’est passé ensuite autour du penalty, mon commentaire n’avait pas pour but d’être offensant. Hier avec Lucca de l’Udinese, nous avions une idée de ce que nous avons presque fait devant le monde entier, heureusement les gars l’ont évité. J’aurais aimé qu’un joueur comme Lookman aille voir De Ketelaere et lui dise 'prends-le’. Ce n’est pas quelque chose de négatif. S’il travaille sur la préparation des penaltys, celui qui tire avec puissance et précision peut devenir un tireur de penalty, peut-être même le premier. Sans quatre penaltys manqués, faites le calcul où nous en serions en Ligue des champions et en championnat. J’ai presque le sentiment qu’il y a une volonté de décrire l’Atalanta comme quelque chose qui part en l’air. La réalité pour moi est un peu différente. Je parle toujours devant toute l’équipe, le sujet n’a jamais touché le club. S’il s’est senti offensé, je ne voulais pas. J’ai vraiment aimé ce qu’a fait l’Udinese sur le penalty marqué». En pleine course pour le Scudetto, un journaliste a voulu détendre l’atmosphère de la conférence de presse en mentionnant les prédictions d’une intelligence artificielle qui annonce une Atalanta championne en 2033. Sauf que personne dans la salle ne s’attendait à sa réponse.

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Gian Piero Gasperini a tout simplement saisi la perche tendue par la presse pour annoncer son départ du club. Après avoir prolongé son contrat de deux saisons l’été dernier, l’entraîneur italien de 67 ans ne devrait pas faire long feu à Bergame puisqu’il souhaite déjà se réunir avec sa direction en fin de saison : «l’intelligence artificielle dit que nous gagnerons le championnat en 2033 ? Super, mais ce ne sera pas mon cas. Il y a un début et une fin à toutes choses, il n’y aura ni prolongation, ni continuité. A la fin de la saison, nous verrons si ce sera le cas de partir maintenant ou attendre la fin de mon contrat (en juin 2026, ndlr). J’attends le meilleur comme toujours. J’attends de croire à l’impossible. De tout le monde, en treize matchs, comme nous l’avons toujours fait depuis de nombreuses années. Ce n’est que si vous croyez vraiment que vous pouvez faire ce qui n’est pas possible, que vous le faites. Le but est d’essayer d’étonner. J’ai peu de temps pour réaliser l’impossible, c’est peut-être la dernière chose que je fais», a-t-il précisé. L’été dernier, après le triomphe en finale de la Ligue Europa remportée à Dublin contre le Bayer Leverkusen (3-0), l’entraîneur s’était laissé tenter par de nouvelles expériences. En particulier, le Napoli d’Aurelio De Laurentiis s’était manifesté pour tâter le terrain. Puis, après une pause de réflexion, le Gasp avait fini par prolonger.

En Ligue des Champions, après une bonne phase de championnat, l’Atalanta a été éliminée par Bruges dans un barrage où elle partait archi-favorite. Et malgré le lourd héritage de l’affaire Lookman-Gasperini, le tacticien promet que le groupe reste très positif : «avant-hier, le président est venu féliciter l’équipe, en remettant le prix comme si nous avions passé un cap en Ligue des Champions. Pour l’engagement et la qualité du jeu contre Bruges, ce fut une grande performance. Clairement, nous nous attendions à passer, mais dans les épisodes, nous n’avons pas réussi à les mettre de notre côté. Une bataille pour la qualification qui a été dure. Peut-être qu’il y a un chaos médiatique, mais pour nous, on ressent beaucoup moins. Il n’y a pas cette tension dont les gens parlent, il en faudrait plus pour croire à l’impossible». La saison de l’Atalanta est mitigée : battue par le Real Madrid en finale de la Supercoupe d’Europe, l’équipe orobicienne réalise un excellent championnat. La Dea occupait un temps la tête du classement et y campe désormais la troisième place à quelques points seulement de Naples et de l’Inter. En revanche, les choses se sont mal passées dans les coupes nationales, où les Bergamasques ont été clairement battus par l’Inter en demi-finale de la Supercoupe, dans un match où Gian Piero Gasperini avait réalisé un gros turnover. Ils ont aussi été éliminés par Bologne en quarts de finale de la Coppa Italia.

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