Brésil : le fantastique retour de Lucas Moura à São Paulo
Après une décennie en Europe entre Paris et Londres, Lucas Moura a effectué son retour cet été à São Paulo, son club formateur, malgré des offres plus généreuses. Un choix du cœur qui lui donne raison puisqu’il a déjà remporté un premier trophée et devrait même prolonger son contrat.
C’est un peu Retour vers le futur. Début août, les supporters de São Paulo ont eu la chance de voir l’ancien prodige du club revenir au bercail. Après 10 ans passés en Europe entre le PSG et Tottenham, Lucas Moura renoue avec son premier amour. Il avait pourtant d’autres propositions, dont certaines semblaient plus alléchantes financièrement, mais le forcing des fans a été plus fort que tout. «Pour être tout à fait honnête, quelque chose qui a fait beaucoup de différence a été l’implication des fans. Envahir mes réseaux sociaux et ceux de ma femme, c’est quelque chose que je n’avais jamais vu auparavant», expliquait-il le jour de sa venue.
Bien en a pris au Brésilien, âgé de 31 ans désormais. Un mois et demi après sa signature d’un contrat de six mois, l’ailier remportait son tout premier trophée avec o Tricolor, la Coupe du Brésil, au terme d’une finale disputée en deux manches contre Flamengo (1-0, 1-1). De quoi avaler la déception de la Copa Libertadores survenue un mois plus tôt, mais surtout de remettre le club sur la carte du Brésil. São Paulo n’avait plus remporté le moindre titre majeur depuis 2012, année du transfert de Lucas Moura vers le PSG. C’était une Copa Sudamericana, l’équivalent de la Ligue Europa. C’est aussi le premier trophée national depuis 2008 et le dernier succès en Série A.
Un retour triomphal
« Je vis un rêve. São Paulo est un sentiment, c’est dans ma peau. J’ai été formé au club, je suis parti à 17 ans, maintenant j’ai 31 ans, je suis chauve et j’ai deux enfants, et les enfants se moquent déjà de moi, plaisantait l’ancien Parisien des larmes plein les yeux après la victoire. Je n’ai jamais vécu ce que j’ai vécu aujourd’hui, rien n’est comparable, pas même dans les clubs que j’ai fréquentés en Europe. Gagner un titre avec le maillot de São Paulo, c’est spécial. » A l’inverse de quelques stars des années 2010 de retour sur le continent sud-américain, l’international auriverde réalise un retour canon. Et ça ne s’arrête pas là puisque le Clube da Fé souhaite le prolonger.
En fin de contrat le 31 décembre prochain, Lucas Moura a déjà reçu des offres pour revenir en Europe. Les noms n’ont pas filtré, mais face à l’urgence, la direction pauliste a décidé de bouger. Alors qu’il possède déjà le salaire le plus élevé du club (environ 170 000 euros par mois selon la presse locale), le héros de la demi-finale de C1 2019 s’est vu proposer un nouveau bail de trois saisons. «Nous ferons tout notre possible pour que Lucas continue avec nous. La plus grosse recrue de la saison, c’est Lucas. L’opération n’est pas chère. Si sa décision est de partir, nous devons la respecter, car à aucun moment il n’a dit qu’il resterait», prévient tout de même Carlos Belmonte.
Vers une prolongation de son contrat
Le directeur du football poursuit : «Il est très heureux, complètement intégré, il a une relation incroyable avec les fans. Nos chances ont beaucoup augmenté, nous lui parlons, nous avons eu une réunion, mais sans rien précipiter, précise le dirigeant. La décision viendra de Lucas. Nous souhaitons que cette décision soit prise le plus rapidement possible car elle implique de planifier la prochaine saison. Planifier avec Lucas est une chose, sans Lucas c’en est une autre, donc nous avons cette attente.» L’optimisme est de mise. Belmonte affirme même que seule une offre saoudienne pourrait faire capoter le futur deal.
Preuve que tout le monde est sur la même longueur d’onde, Lucas Moura a hérité du brassard de capitaine lors du dernier match de championnat. Déjà auteur de 3 buts en 13 rencontres toutes compétitions confondues depuis son retour, le numéro 7 se régale et pourra tenter de remporter enfin le championnat brésilien. C’est en tout cas la promesse de son entraîneur, Dorival Júnior. «L’année prochaine, nous nous battrons, au moins, pour un championnat». Pour cela, il a besoin «d’une grande signature» en référence à celui qui est devenu célèbre en France pour son fameux : «Champion mon frère». Bientôt un «Campeão meu irmão» ?
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