Ce qu’il faut savoir de Pierre-Emile Højbjerg, la prochaine recrue de l’OM !
Après avoir enrôlé Lilian Brassier, Ismaël Koné et Mason Greenwood, l’Olympique de Marseille est en passe de s’offrir Pierre-Emile Højbjerg, milieu de terrain expérimenté de 28 ans, passé par le Bayern Munich, Southampton et dernièrement Tottenham. Un nouveau très joli coup réalisé par le duo Pablo Longoria-Medhi Benatia. Retour sur le parcours d’un joueur aux qualités indéniables et aux liens forts avec… la France.
L’Olympique de Marseille ne s’arrête plus. Déterminé à l’idée de retrouver les sommets du championnat de France et l’Europe, le club phocéen a décidé d’offrir à ses supporters un été de folie. Très actif sur le marché des transferts, le board marseillais a, dans cette optique, d’ores et déjà officialisé les arrivées de Lilian Brassier, Ismaël Koné ou encore Mason Greenwood. Mais ce n’est pas tout. Si les noms de Valentin Carboni (Inter), Hwang Hee-Chan (Wolverhampton) et Eddie Nketiah (Arsenal) sont également évoqués, la direction marseillaise est en passe d’enrôler Pierre-Emile Højbjerg. Ce samedi, nous vous révélions à ce titre que l’OM avait trouvé un accord avec Tottenham pour le transfert de l’international danois (81 sélections, 10 buts). Séduits par le profil du droitier d’1m85, un temps pisté par l’OL, les Olympiens vont débourser 13,5 millions d’euros, plus des bonus, pour finaliser l’opération et découvrir un joueur à la trajectoire singulière.
Comparé à Busquets au Bayern, surnommé Zidane à Tottenham…
Né d’un père danois et d’une mère française, dans le quartier d’Österbro, Pierre-Emile Højbjerg a d’abord fait ses armes au Danemark. À l’âge de 5 ans, il rejoignait ainsi le BK Skjold aux côtés son frère aîné avant d’intégrer l’académie du FC Copenhague. Là-bas, l’actuel milieu de terrain de Tottenham s’essayait d’abord à l’attaque mais reculait finalement sur le terrain en optant pour le centre de formation de Bröndby dès 14 ans. Un choix payant permettant à l’intéressé de poursuivre sa progression et d’être repéré par le Bayern Munich à l’été 2012… «Il a un grand avenir, sans aucun doute. C’est un jeune garçon qui est à l’écoute et apprend vite. Quand tu joues au Bayern à cet âge-là, ça veut dire quelque chose», confiait d’ailleurs son compatriote Simon Kjær lors de son arrivée en Bavière. Rapidement sous le feu des projecteurs et fort de qualités indéniables, PEH, couvé par Daniel Van Buyten et Franck Ribéry, devenait alors, à 17 ans et 251 jours, le plus jeune joueur de l’histoire du club à débuter en Bundesliga. Un record depuis battu par Jamal Musiala. Considéré comme une future star et déjà surnommé le «Zidane du Danemark», Højbjerg rejoignait la sélection scandinave à seulement 18 ans et épatait par sa maturité. Sous les ordres de Pep Guardiola - ce dernier assurant qu’il pouvait devenir le «Busquets du Bayern» - le futur visage olympien a pourtant vécu quelques heures sombres…
Outre sa difficulté à s’imposer au Bayern, il apprenait également la grave maladie de son père, diagnostiqué d’un cancer de l’estomac. Très touché et face au refus des médecins danois de prendre en charge le paternel, dont le cas était désespéré, Højbjerg pouvait alors compter sur le soutien du club munichois, acceptant de payer sa venue régulière en Allemagne pour la chimiothérapie. En vain. Inconsolable après le décès de son père Christian en 2014, le Danois enchaînait alors deux prêts du côté d’Augsburg puis Schalke mais c’est finalement au royaume de Sa Majesté que sa carrière décollait réellement. Transféré contre 15 millions d’euros à Southampton en juillet 2016, le franco-danois s’imposait progressivement comme un cadre indispensable des Saints. Fort de deux premières saisons encourageantes et une finale de Coupe de la Ligue en 2017, il récupérait finalement le brassard de capitaine fin 2018 avant de définitivement exploser au plus haut niveau. «J’avais jeté mon dévolu sur lui parce que j’avais aimé son tempérament et qu’il était aussi capable de faire des choses très intéressantes techniquement. C’était encore un très jeune joueur. Il devait se canaliser, montrer qu’il avait du caractère sans devenir caractériel. Et je crois qu’il a réussi à le faire», se souvenait à ce titre Claude Puel, l’ancien entraîneur de PEH lors de sa première année outre-Manche.
Une histoire spéciale avec la France…
Auteur de 4 buts et 4 passes décisives en 31 matches de Premier League lors de la saison 2018-2019, Højbjerg réalisait une nouvelle année pleine à l’occasion de l’exercice suivant. Des performances remarquées poussant finalement Tottenham à débourser un peu plus de 16 millions d’euros pour récupérer l’enfant de København. Sous les couleurs des Spurs depuis l’été 2020, Højbjerg n’a alors cessé de développer ses qualités (10 buts et 16 offrandes en 184 matches toutes compétitions confondues). Milieu de terrain à l’ancienne, agressif dans les duels, bon relanceur et infatigable récupérateur, il s’apprête désormais à exporter son talent sur la Canebière, sous les ordres d’un certain Roberto De Zerbi. Fort de son expérience après sept années passées en Premier League et une exigence du haut-niveau, l’international aux 81 sélections - qui aurait pu en cumuler davantage si le Norvégien Äge Hareide ne l’avait pas placardisé entre fin 2016 et fin 2018 pour une réaction intempestive lors d’un remplacement - devrait ainsi constituer un relais privilégié du technicien italien au sein du vestiaire. Sur le terrain, l’OM pourra également profiter de son intelligence et sa faculté à couper les lignes de passes.
Très à l’aise balle au pied et capable d’éliminer ses vis-à-vis par le dribble, Højbjerg sort malgré tout d’une saison plus compliquée en terres londoniennes. Auteur de 38 apparitions toutes compétitions confondues mais seulement 8 titularisations en Premier League, le Danois a progressivement perdu sa place de titulaire sous les ordres d’Ange Postecoglou, lui préférant Yves Bissouma, Pape Matar Sarr ou Rodrigo Bentancur. Pour autant, son Euro 2024 réalisé avec les Danish Dynamite a globalement rassuré les différents observateurs sur son état physique alors que sa parfaite maîtrise de la langue française devrait, elle, largement faciliter son acclimatation dans la cité phocéenne. Et pour cause. Né d’une mère franco-danoise, Pierre-Emile Höjbjerg, qui dispose de la double nationalité, a toujours gardé de forts liens avec la France. Sélectionneur des Espoirs de juin 2013 à mai 2014, Willy Sagnol avait d’ailleurs tenté de le faire opter pour les Bleus… «Par l’intermédiaire de personnes au Bayern, il était entré en contact avec moi. Il m’a demandé ce que je pensais de jouer un jour pour la France. J’ai fait toute mon éducation au Danemark, j’ai toujours joué pour les équipes nationales danoises, je lui ai répondu que j’étais heureux comme ça. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas fier d’avoir un côté français, mais j’ai choisi le Danemark avec mon coeur», avouait cependant le principal concerné dans un entretien accordé à L’Equipe.
Des retrouvailles avec Medhi Benatia et… l’Orange Vélodrome
Pour autant, celui qui avait également effectué un stage d’une semaine au FC Metz en début de carrière conserve un lien spécial avec l’Hexagone. «J’ai toujours apprécié la nourriture française. Encore aujourd’hui, mon plat préféré, c’est un bon poulet de Bresse, cuit au four, avec des frites. J’aime aussi le vin français, avec modération bien sûr. Un très bon ami de mon grand-père, Gabriel, en produit encore. C’est du Rully. Mon frère continue d’aller en Bourgogne chaque année et à chaque fois qu’il rentre je lui demande : "Alors, t’as ramené des caisses ?" Pour mon anniversaire début août, il m’en a encore apporté. Je suis fier d’avoir ce côté français, de connaître un peu cette culture, cette langue. Au Danemark, les gens me disaient : "Mais tu es Français, toi ? " Forcément, avec mon prénom, ça ne ressemblait pas à ceux typiques du pays. Et quand je venais en France, avec mon accent, on me demandait d’où je venais, je n’étais pas vraiment français. Moi, j’ai toujours été très fier d’avoir ces deux cultures. En fait, je suis juste Pierre-Emile», ajoutait Højbjerg, fan inconditionnel de Zinedine Zidane, Luis Figo ou encore Ronaldo, le Brésilien.
Enfin, outre cette connexion de toujours avec la France, l’actuel numéro 5 des Spurs - passé tout proche d’un nouveau drame lorsque son coéquipier Christian Eriksen était victime d’un malaise cardiaque en plein match - dispose d’une histoire particulière avec l’Olympique de Marseille. Il convient, à ce titre, de rappeler que le triple Champion d’Allemgne, présent dans le onze type de l’Euro 2021, est sur le point de retrouver Medhi Benatia, conseiller sportif des Phocéens, qu’il connait bien depuis leur passage commun au Bayern Munich (2014-2016). Mais ce n’est pas tout. La future recrue olympienne devrait, par ailleurs, faire ressurgir quelques mauvais souvenirs aux supporters marseillais. Et pour cause. Un soir de novembre - lors du choc OM-Tottenham comptant pour la sixième et dernière journée de la phase de poules de la Ligue des champions 2022-2023 - le milieu de terrain des Spurs avait, en effet, crucifié l’équipe d’Igor Tudor au bout du temps additionnel d’une frappe tendue du pied droit. Climatisé, l’Orange Vélodrome attend désormais de s’embraser face aux prouesses du plus français des Danois…
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