Auteur d'une prestation insipide au Stade Louis II, le Paris Saint-Germain s'est lourdement incliné face à l'AS Monaco (0-3) à l'occasion de la 29ème journée de Ligue 1. Buteur sur une inspiration géniale puis sur penalty, Wissam Ben Yedder est désormais seul en tête au classement des buteurs avec 17 réalisations. L'attaquant international français, récemment appelé par Didier Deschamps, permet surtout à l'ASM de se relancer dans la course à l'Europe.
Pour lancer ce dimanche de football en France, on avait droit à un choc historique entre deux gros clubs de notre belle Ligue 1, l'AS Monaco et le PSG. Et les deux équipes n'arrivaient pas dans leur meilleur moment pour ce choc de la 29e journée. Du côté du Rocher, on pointait à une triste neuvième position avant le coup d'envoi de la partie, et les rumeurs vont bon train quant à un ménage total après les résultats décevants de l'équipe de Philippe Clement. Côté parisien, inutile de rappeler ce qui s'est passé à Madrid puis le week-end dernier au Parc, et la colère autour d'hommes comme Mauricio Pochettino, Lionel Messi ou Neymar... La rencontre ne démarrait d'ailleurs pas forcément bien pour les Franciliens, puisque ce sont les Monégasques qui poussaient d'entrée. Pas fatigués malgré leur match européen jeudi dernier, les Asémistes lançaient quelques premiers avertissements, via un Jean Lucas très en forme, et qui poussait notamment Donnarumma à intervenir (21e). Assez passifs, les Parisiens allaient vite encaisser. Sur un centre de Fofana, Wissam Ben Yedder tirait son épingle du jeu et d'une belle déviation de l'extérieur du gauche, battait le portier italien (1-0, 26e). Le PSG réagissait ensuite par accoups, à l'image de ce contrôle raté de Nübel qui étaient à deux doigts de se transformer en but gag (37e), alors que Fofana créait encore du danger sur frappe lointaine (41e).
L'avantage monégasque à la pause était donc plutôt logique compte tenu du scénario de ces premières quarante-cinq minutes, avec un PSG très insuffisant, que ce soit au niveau du jeu ou de l'attitude. Au retour des vestiaires, on voyait un PSG un peu plus haut sur le terrain, et sur son ancienne pelouse, Kylian Mbappé manquait une sacrée occasion, pourtant seul au point de penalty (51e). On sentait tout de même un peu de nerfs et de tension côté parisien, ce qui empêchait les hommes de Mauricio Pochettino de se concentrer à 100%. Le chrono défilait, et le PSG n'y arrivait toujours pas. Les Monégasques eux étaient cyniques et cliniques. Ben Yedder trouvait ainsi Aguilar dans la surface. Ce dernier déviait pour Kevin Volland, qui finalisait à merveille, bien placé entre Marquinhos et Danilo (2-0, 68e). Autant dire que des joueurs comme Neymar offraient encore une prestation très insuffisante... Le score allait encore bouger, puisque sur un penalty provoqué par Presnel Kimpembe, Ben Yedder s'offrait le doublé (3-0, 84e). Le calice jusqu'à la lie... Les trois points en poche, Monaco remonte à la septième place, alors que le PSG a toujours quinze points d'avance sur l'OM en tête du championnat. Mais les prochaines heures s'annoncent mouvementées du côté de la capitale...
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- L'homme du match : Ben Yedder (8,5) : tout de suite présent dans les duels avec les défenseurs parisiens il a fait parler sa technique et son physique pour apporter le danger. Il a réussi à prendre le meilleur sur ses adversaires en gagnant beaucoup de duels et récupérant des ballons très haut. Toujours dans les bon coups le Français a logiquement ouvert le score. Sur un centre fort de Fofana venu de la droite, il a coupé au premier poteau et a expédié le ballon dans la lucarne droite parisienne grâce à une superbe déviation de l’extérieur du pied (25e, 1-0). En seconde période, il réalise un gros travail dos au but et il est impliqué sur le second but de son équipe en servant parfaitement Aguilar qui remisait pour Volland (68e, 2-0). En fin de match, il récupère le ballon dans les pieds de Verratti et sert Volland dans l’intervalle qui va aller obtenir un penalty, c’est lui qui va transformer le penalty en trompant Donnarumma avec un peu de réussite (84e, 3-0). Il a été ensuite remplacé par Boadu à la 85e.
AS Monaco
- Nübel (7) : il n’a rien eu à faire pendant les vingt premières minutes et a réalisé son premier arrêt sur une frappe un peu molle de Neymar (25 e), le portier allemand s’est ensuite parfaitement envolé sur un coup franc du Brésilien pour repousser le danger des poings (31e). Il s’est fait très peur sur une passe en retrait en loupant son contrôle et a failli concéder un but gage, mais heureusement pour lui la balle est passé à côté de son poteau (37e). Le portier monégasque s’est par la suite rassuré en allant rapidement au sol sur une frappe croisée à ras de terre d’Hakimi (44e). En début de seconde période, il a réussi à freiner la frappe de Mbappé avant que Caio Henrique n'écarte le danger (51e). Il a également effectué une superbe parade sur une grosse frappe d’Hakimi qui était seul au second poteau (73e) et a ensuite remporté son face à face avec Icardi (79e).
- Aguilar (7) : il s’est vite projeté vers l’avant en prenant souvent son couloir et en combinant bien avec Martins pour aller centrer. Défensivement il a été très costaud dans les duels face aux attaquants du PSG. Bien servi par Ben Yedder dans la surface, il a adressé un petit centre en retrait pour Volland qui a pu tranquillement doubler la mise (68e, 2-0).
- Disasi (6,5) : réalisant plusieurs bonnes récupérations sur les quelques incursions parisienne, il a fait parler sa technique pour se sortir de situations compliquées dans les petits espaces. Plus sollicité en seconde période, il a été très solide dans ses interventions face aux Parisiens et notamment face à Mbappé.
- Badiashile (6) : très serein sur les quelques ballons qu’il a eu à négocier, il a imposé sa puissance aux attaquants parisiens. Après la pause, il a été très présent dans les duels et a réalisé de bons retours sur les attaques rapides du PSG.
- Caio Henrique (6) : il a apporté le danger sur le côté gauche en réalisant des bons dédoublements pour aller centrer ou frapper au but. Au retour des vestiaires, il a sauvé sur sa ligne la frappe de Mbappé (51e). Le Brésilien a été très costaud dans ses interventions défensives.
- Jean Lucas (6,5) : il a rapidement fait des différences grâce à sa percussion et son impact dans les duels. Il a loupé une grosse occasion d’ouvrir le score en enlevant le ballon des pieds de Ben Yeder, avant de prendre sa chance mais sa tentative dans la surface a été contré au dernier moment par la défense parisienne (10e). Très en vue il a une autre belle occasion, cette fois stoppé par Donnarumma qui a repoussé sa puissante frappe du droit (21e). Omniprésent dans le cœur du jeu il a été très actif au milieu du terrain permettant à son équipe de construire des attaques rapides. Il a cédé sa place à Maripan à la 85e minute.
- Tchouameni (7,5) : positionné assez bas sur la pelouse il a parfaitement joué son rôle de sentinelle et a réussi à bien se projeter vers l’avant lorsqu’il a récupéré le ballon. Sa technique et sa vivacité lui ont permis de faire de belles différences. Il a livré de beaux duels face aux milieux de terrain parisiens et a souvent pris le dessus sur ses adversaires.
- Gelson Martins (5,5) : très remuant et provocateur il a mis une grosse pression sur les Parisiens et a réalisé de nombreuses courses offensives dans la profondeur. Il a été très généreux dans tous ce qu’il a entrepris mais le Portugais a eu un peu du déchet sur ses prises de balles aux abords de la surface parisienne. Il a été logiquement remplacé par Volland à la 63e minute. L’Allemand a réalisé une très bonne entrée même s’il a été rapidement averti pour une faute sur Marquinhos (65e). Il inscrit le deuxième but de son équipe en reprenant un centre d’Aguilar dans les six mètres et en plaçant le ballon au ras du poteau droit du PSG (68e, 2-0). L’Allemand a ensuite obtenu un penalty, bien lancé dans la profondeur par Ben Yeder il résiste bien au retour de Kimpembe avant de s’écrouler dans la surface (84e, 3-0).
- Golovin (6) : il a mis un gros pressing sur les joueurs parisiens et a apporté le danger sur son côté gauche grâce à sa technique et sa vitesse qui lui ont permis de faire des différences et de pouvoir adresser plusieurs bons centres à ses coéquipiers. Il est remplacé par Jakobs à la 70e minute.
- Fofana (7) : grâce à sa bonne lecture du jeu il a été souvent bien placé pour récupérer des ballons. C’est lui qui a allumé la première mèche pour les monégasques en frappant fort à ras de terre et obligeant Donnarumma a réalisé un arrêt (6e). Il a ensuite délivré un bon centre fort à Ben Yedder pour l’ouverture du score de l’AS Monaco (25e, 1-0). Très costaud au milieu du terrain, il a egalement pris sa chance de loin à plusieurs reprises pour mettre le danger sur la cage parisienne.
- Ben Yedder (8,5) : voir ci-dessus.
Paris Saint-Germain
- Donnarumma (4) : de retour dans les buts parisiens après sa bourde coupable face au Real Madrid en huitième de finale retour de la Ligue des Champions, le portier international italien du PSG n'a pas vécu un premier acte de tout repos. Conséquence directe du visage amorphe des siens, il s'est souvent illustré positivement en repoussant les tentatives monégasques (6e, 21e, 41e) ou en se montrant rassurant dans ses sorties (13e, 17e). Il est, en revanche, impuissant face à Ben Yedder, étincelant de sang-froid et de classe dans la finition sur l'ouverture du score (25e). Bien moins inquiété au fil des minutes, l'ancien gardien de l'AC Milan, pris à contre-pied, doit malgré tout s'incliner une nouvelle fois sur la reprise de Volland (68e). Sur la trajectoire, il voit malgré tout le penalty de Ben Yedder finir au fond de ses filets.
- Hakimi (3,5) : une nouvelle fois aligné dans le couloir droit de la défense parisienne, le latéral des Lions de l'Atlas a connu un premier acte très délicat, à l'instar de tout un collectif. Brouillon en début de rencontre à l'image de cette mauvaise relance axiale (7e) ou de ce duel de la tête perdu face à Ben Yedder (8e), le Marocain a fait preuve d'un déchet technique peu habituel (8e, 9e, 17e) et n'a jamais réellement existé offensivement, excepté cette belle frappe croisée en fin de première période (44e). Même son de cloche à la reprise où le défenseur parisien, souvent inquiété, aurait pu permettre aux siens de revenir dans la rencontre mais sa frappe trouvait finalement les gants de Nübel (74e). Décevant.
- Marquinhos (3,5) : capitaine discuté ces dernières semaines, le Brésilien a longtemps tenu la maison parisienne en se montrant autoritaire et vigilant au cœur de sa surface (4e, 7e, 16e, 22e, 23e). Solide dans le duel, il ne peut cependant que constater les dégâts sur l'ouverture du score de Ben Yedder et s'est lui aussi rendu coupable de quelques approximations inhabituelles (15e, 17e). Sans commettre de grossières erreurs, il n'a cepedant pas montré la solidité habituellement dégagée. Pris par la vivacité de Volland, il est l'un des principaux fautifs sur le second but de la bande à Philippe Clément (68e).
- Kimpembe (3) : appelé par Didier Deschamps pour le prochain rassemblement des Bleus, le numéro 3 du PSG s'est montré très solide en début de rencontre pour contrer les offensives monégasques. Très présent à la récupération, intraitable dans le duel aérien, il s'est également illustré par un excellent sauvetage devant Ben Yedder (7e). Souvent bien placé défensivement (35e), il a semblé être l'un des rares Parisiens dans le rythme. Propre dans ses interventions malgré la pression asémiste, il est en revanche pris par la vivacité de Ben Yedder sur l'ouverture du score (25e). Toujours attentif au retour des vestiaires, il voit sa tête passé légèrement au dessus du but de Nübel (64e) avant de se rendre fautif face à Volland (82e), entraînant le penalty transformé par Ben Yedder (84e). Une prestation entachée de deux erreurs sur les buts monégasques.
- Nuno Mendes (3) : grande satisfaction des Rouge et Bleu depuis son arrivée dans la capitale française, le latéral gauche portugais n'a pas dérogé à la règle dans les premiers instants de ce match. Vigilant sur sa première intervention (5e), il s'est ensuite distingué par un retour salvateur en plein cœur de sa surface (6e). Mais à l'image des siens, il a aussi beaucoup souffert face à l'envie monégasque (ou au manque d'envie du PSG). Pris, à plusieurs reprises, dans son dos (16e, 19e, 21e), il est bien trop loin de Fofana sur l'ouverture du score (25e). Une nouvelle fois en retard sur le second but de l'ASM, le jeune parisien est passé, comme l'ensemble de ses coéquipiers, à côté de son rendez-vous. Remplacé par Diallo (77e).
- Danilo (3,5) : positionné aux côtés de Marco Verratti, le Portugais est peut être apparu comme le milieu le moins décevant en première période. Un constat qui ne fait cependant pas oublier le rendement bien trop insuffisant. Pas assez mordant dans le pressing et laissant beaucoup de liberté au milieu monégasque, l'ancien joueur de Porto était bien trop seul pour couper la dynamique des Asémistes dans l'entrejeu. Son jeu de tête pour dégager les siens sur corner s'est souvent avéré précieux. Repositionné dans l'axe central à la reprise, Danilo s'est globalement montré bien trop discret pour peser au Stade Louis II.
- Verratti (3) : rare pour être souligné mais le premier acte du milieu de la Nazionale n'entrera clairement pas dans les annales. Loin s'en faut. Fautif dès les premières secondes (2e), il n'a jamais montré une réelle envie dans le duel. Beaucoup trop proche de sa défense centrale, à contre temps et très imprécis techniquement, il est l'un des principaux coupables de ce bloc très bas. Discret et semblant même emprunté physiquement, en témoigne des retours défensifs bien plus lents qu'à l'accoutumé, il s'est légèrement réveillé avant la pause. Un peu plus présent dans l'organisation du jeu, il se rend malgré tout coupable d'une perte de balle menant au penalty et au troisième but monégasque (82e). Prestation à oublier.
- Paredes (4) : dans un rôle de sentinelle, le milieu de l'Albiceleste a fait preuve d'une nonchalance regrettable et qui aurait pu être couteuse dès les premiers instants. Trop facile, il commet une énorme bourde sur son contrôle (10e), tout proche de profiter à Jean Lucas. Légèrement mieux au fil des minutes dans l'impact physique (9 ballons récupérés), il a cependant bien trop subi, montrant également beaucoup de signes d'agacement et un manque de concentration dans le positionnement. Malgré le changement tactique réalisé par Pochettino au retour des vestiaires, l'Argentin n'aura jamais permis au PSG de reprendre la main au milieu. Remplacé par Icardi (69e), auteur d'une frappe dangereuse mais bien repoussée par le portier monégasque (79e).
- Wijnaldum (1) : préféré à Mauro Icardi dans l'animation offensive du PSG, l'ancien milieu de terrain de Liverpool a traversé le premier acte comme une âme en peine. Totalement transparent dans son couloir droit, il a tenté de changé de côté pour exister. En vain. Inexistant dans l'animation offensive, il n'a par ailleurs jamais pesé dans l'impact physique face à des Monégasques bien plus tranchants. Une prestation tout aussi piteuse au retour des vestiaires. Cauchemardesque, ni plus ni moins. Remplacé par Gueye (69e), sérieux en fin de rencontre.
- Neymar (4) : quelques percées en début de match mais pris, à l'instar de ses coéquipiers, par l'intensité monégasque, le Brésilien a fait preuve d'un déchet technique certain, à l'image de cette passe douteuse (22e). Au cours d'un premier acte insipide, il s'est malgré tout illustré comme le plus dangereux aux abords de la surface monégasque, en témoigne cette première frappe cadrée des siens (24e) ou ce coup franc intéressant (31e). Par sa vivacité, il a tenté de réveiller les siens (30e, 36e). En vain. Averti pour contestations après la pause (53e), l'ancien barcelonais a, certes, tenté d'apporter du dynamisme par sa vitesse et ses orientations du jeu mais de façon bien trop irrégulière pour faire sauter le verrou asémiste. Agacé et frustré, il a finalement été remplacé par Draxler (77e).
- Mbappé (4,5) : buteur face aux Girondins de Bordeaux et leader technique incontesté de l'attaque parisienne, le Bondynois n'a pas pesé, comme à son habitude, en terres monégasques. Dès l'entame de ce choc, il a fait preuve de quelques imprécisions techniques. Très peu trouvé par ses partenaires, ses quelques prises de balle ont cependant rappelé qu'il restait le danger numéro un du club de la capitale. Trop timide, en revanche, pour inquiéter l'arrière-garde de l'ASM. Symbole d'un manque de réalisme criant, cette finition totalement manqué après un service astucieux de Neymar et un contre favorable (51e). Frustré et averti pour protestations quelques secondes plus tard (52e), il s'est montré légèrement plus actif au retour des vestiaires. Insuffisant pour espérer (encore) endosser le rôle de sauveur du club parisien.
Les compositions officielles au coup d'envoi
Le XI de l'AS Monaco
𝗟𝗲 𝗫𝗜.
— AS Monaco 🇲🇨 (@AS_Monaco) March 20, 2022
Le onze de départ pour ce match face à Paris.
➥ #ASMPSG pic.twitter.com/buEV6XzTuK
Le XI du Paris Saint-Germain
Notre XI pour ce #ASMPSG ! 🔛👊 pic.twitter.com/26vaodlat8
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) March 20, 2022