Bordeaux : Albert Riera règle ses comptes avec Gérard Lopez

Par Hanif Ben Berkane
4 min.
Albert Riera avec Bordeaux @Maxppp

Discret depuis son départ de Bordeaux, le coach Albert Riera est sorti du silence dans la presse espagnole et il en a profité pour dire ce qu’il pensait de Gérard Lopez et sa gestion du club.

Son aventure aura été de courte durée. Arrivé à la tête des Girondins de Bordeaux en octobre dernier, Albert Riera espérait réussir son opération montée en Ligue 1, avec un club qui lui tenait à cœur. Finalement, cela ne s’est pas passé comme prévu aussi bien sur qu’en dehors des terrains. Le technicien espagnol n’a jamais su imposer ses idées à son équipe qui a plutôt bataillé pour son maintien que pour sa montée. Et malgré une communication jugée arrogante par la quasi-totalité des entraîneurs de Ligue 2, Albert Riera n’a pas convaincu les supporters ni ses adversaires.

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Une absence qui a pesé

Mais ce n’était pas vraiment la chose la plus importante pour Riera qui a surtout eu la mauvaise surprise d’apprendre, lors de sa préparation estivale, que le club allait déposer le bilan et ainsi être relégué en National puis en N2 par la DNCG. Une très grosse désillusion pour l’ancien joueur de Liverpool qui avait expliqué à sa direction qu’il souhaitait rester mais aussi avoir des moyens pour jouer la montée. Ce ne sera donc pas le cas. Depuis, il n’a pas tardé à retrouver un club puisqu’il est reparti NK Celje, son ancien club avant d’entraîner Bordeaux. Et dans un entretien accordé à El Espanol, Albert Riera en a profité pour revenir sur sa situation à Bordeaux et régler ses comptes avec son président Gérard Lopez.

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Le coach espagnol a notamment pointé du doigt l’absence sur le terrain de Gérard Lopez, qui vit du côté de Miami. « Il y a eu un manque de communication et de présence, j’en ai averti le président à plusieurs reprises. Il y a des moments où la distance n’a pas d’effet, mais d’autres où il faut être proche. J’aurais préféré qu’il en soit autrement. Moi au quotidien cela ne m’affecte pas, je suis content de l’équipe sur le terrain et j’ai communiqué avec mes joueurs. Mais si vous dirigez un restaurant et que vous êtes loin, il est très difficile de coordonner. Vous devez savoir comment être et comment faire les choses. J’en ai parlé au président et il est au courant de ça (…) Lors de la première vidéoconférence avec les directeurs, nous n’étions pas nombreux au club. Je me suis senti seul, il y avait un manque de soutien. Je me suis rendu compte petit à petit que le soutien manquait, mais je n’avais jamais pensé que cette situation pourrait se produire »», a-t-il d’abord lancé avant d’expliquer que les Girondins de Bordeaux ne pouvaient plus être aux mains de dirigeants plus intéressés par le business que le football.

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Le business avant le football

«Maintenant, ils doivent repartir de zéro avec de nouveaux propriétaires. Les derniers étaient extérieurs, pas français, et quand cela arrive, ceux d’entre nous qui sont dans le football ont besoin d’être aimés. Je disais aux propriétaires : vous voulez faire des affaires, mais pour les avoir, il faut gagner. Il faut d’abord s’occuper de l’aspect sportif, rendre les supporters heureux et ensuite recoller les morceaux. Le club doit être dirigé par des gens qui aiment le football et Bordeaux», a analysé Riera avant de cibler aussi le manque de courage de sa direction pour communiquer sur la situation du club. «S’ils veulent faire du business trop vite, ce ne sera pas bien organisé. Il faut que ce soit un club qui appartienne aux gens, sans leur soutien ce ne serait pas pareil. Et avec plus de courage pour communiquer les choses qui doivent l’être».

Car pendant tout l’été, le groupe professionnel et donc le coach n’ont pas été prévenus par leur direction de la situation. Et le coach, comme les joueurs, ont commencé leur préparation estivale comme si de rien n’était. «Je suis têtu, après la première année je voulais rester aux Girondins. J’étais tellement concentré sur la préparation de la pré-saison que je n’ai même pas parlé de la situation pendant l’été. J’étais persuadé qu’une solution serait trouvée pour rester en deuxième division, mais le coup de la troisième division est arrivé », a ainsi détaillé Albert Riera qui a conclu en remerciant le club de lui avoir donné la chance de diriger l’une de ses équipes de coeur. «Le jour où tout s’est passé, ils m’ont appelé pour que je revienne, j’ai une affection particulière pour eux. Je suis très reconnaissant au club. Je ne m’attendais pas à ce que cela arrive, sinon je n’aurais pas pu participer au projet. La situation ne dépendait pas de moi, c’était quelque chose que je ne pouvais pas contrôler. » Le club a, désormais, encore quelques jours pour se reconstruire avant d’entamer sa saison en National 2…

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