Monaco - Reims : les notes du match
Au terme d'un match compliqué face à une équipe de Reims très difficile à jouer, l'AS Monaco s'offre un succès très important (3-2) et revient à deux longueurs du PSG au classement.
Sur une série de deux victoires consécutives, en Coupe face à Nice, et contre Bastia lors de la dernière journée, l'AS Monaco retrouve la Ligue 1 ce soir avec la réception du Stade de Reims, une équipe qui avait réussi à tenir tête au club princier lors de la phase aller (1-1). Mais ce soir, les hommes de Claudio Ranieri n'ont pas le droit à l'erreur et doivent l'emporter pour continuer à mettre la pression sur le Paris Saint-Germain. Berbatov remplaçant, c'est la paire Germain/Rivière qui a été reconduite pour mener l'attaque monégasque. En face, Courtet est titulaire à la pointe de l'attaque rémoise.
Les joueurs de l'ASM sont partis pied au plancher et ont rapidement obtenu le monopole du ballon. Il ne faut d'ailleurs que quelques minutes pour voir Germain ouvrir la marque en reprenant de la tête un bon corner de Moutinho (7e). Monaco presse haut et Kondogbia sert magistralement Rivière dans le dos de la défense. L'ancien Toulousain se présente face à Placide mais manque son face-à-face (13e). Reims n'y est pas et subit la loi des Monégasques. Reims sort quelque peu la tête de l'eau et se procure quelques situations mais Courtet (23e) puis Oniangué (28e) manquent cruellement de précision dans le dernier geste. Symbole de la domination monégasque, il faut attendre la 42e minute pour que Subasic touche son premier ballon, en proposant une bonne sortie aérienne pour couper un centre d'Albaek. 1-0 à la pause, Monaco, sans forcer, fait le boulot.
Au retour des vestiaires, Monaco repart à l'attaque mais va rapidement se faire surprendre par des Rémois revenus avec de meilleures intentions.Reims va d'ailleurs vite trouver la faille grâce à Oniangué, qui convertit en but une très belle passe de Fortes. Le jeune rémois s'est même offert un petit festival entre Abidal et Carvalho, dont il s'est débarrassé avec une facilité déconcertante, avant de faire trembler les filets ! Le match s'emballe mais Monaco ne veut rien lâcher. Ranieri lance Ocampos et Obbadi pour reprendre le contrôle du match. Effet immédiat puisque Toulalan redonne directement l'avantage aux siens (63e), retrouvant au passage le chemin des filets près de 10 ans après sa dernière réalisation ! La fin du match est très animée et la défense de Monaco, ballottée ce soir, va encore craquer.
Sur un coup franc lointain, Subasic se troue magistralement et laisse le champ libre à Oniangué qui peut tranquillement s'offrir le doublé (71e). Reims veut croire à l'exploit à Louis-II mais Mandi est expulsé suite à une intervention malheureuse sur Kurzawa (84e). A dix, les Rémois vont craquer au bout du temps additionnel. Kurzawa, l'homme providentiel du Rocher, est bien placé pour reprendre une frappe de Rodriguez repoussée par le poteau et offre la victoire aux siens (90+5e). Au forceps, L'ASM fait le job et revient à deux longueurs du Paris Saint-Germain avant son match face à Toulouse, dimanche.
L'homme du match : Kurzawa (7,5) : les matches se suivent et se ressemblent pour le jeune latéral monégasque, très régulier dans ses performances sous le maillot de l'ASM. Ce soir encore, il a livré une superbe prestation, participant beaucoup à la construction du jeu de son équipe grâce à des débordements et des centres très intéressants. En revanche, son agressivité lui a parfois fait oublier le repli défensif et il a laissé quelques espaces dans son dos. Au final, c'est lui qui donne la victoire des siens au buts du suspense (90+3e), inscrivant au passage son cinquième but en Ligue 1. Définitivement l'homme providentiel de l'AS Monaco !
Monaco :
Subasic (3,5) : alors qu'il n'a rien eu à faire de toute la première mi-temps, il a connu une seconde période très délicate. Naïf sur le premier but d'Oniangué (53e) sur lequel il sort un peu vite, il se troue dans les grandes largeurs sur le deuxième but de l'attaquant rémois, laissant le but complètement après une sortie désastreuse (71e).
Fabinho (5) : beaucoup moins offensif qu'à l'accoutumée ce soir, le latéral brésilien s'est surtout contenté de bien défendre sur son couloir, ce qu'il a plutôt bien fait grâce notamment au peu d'oppositions proposé par Ghisolfi. On aurait aimé le voir prendre plus de risques sur son côté, ce qu'il a un peu plus fait cependant au retour des vestiaires. C'est lui qui délivre un centre décisif sur le but de Kurzawa.
Carvalho (5) : bonne prestation de la part de l'ancien défenseur du Real Madrid. Auteur de bons déplacement dans la défense, il a fait preuve de beaucoup de malice dans les duels pour compenser son manque de vitesse et se montrer efficace. En revanche, il prend la leçon sur le but égalisateur de Reims, passant totalement au travers. Un mauvais jugement qui ternit un peu sa prestation jusque-là très correcte. Dommage. Averti (90+1e).
Abidal (3) : de retour dans la peau d'un titulaire dans la charnière centrale monégasque, l'international tricolore a une nouvelle fois déçu ce soir. Lent dans ses déplacements, il a eu beaucoup de mal à défendre sur les attaquants rémois. Humilié par Oniangué sur le but égalisateur de Reims, il a également fait preuve de beaucoup de fébrilité dans la relance. Un match très compliqué pour l'ancien Barcelonais.
Kurzawa (7,5) : voir ci-dessus.
Toulalan (7) : patron du milieu de terrain sur le Rocher, la Toul a abattu un travail remarquable ce soir dans l'entrejeu. Toujours juste dans ses interventions, il a brillé par sa qualité de relance, toujours dans le bon tempo. Capable d’accélérer le jeu promptement, c'est lui qui redonne espoir aux siens en inscrivant le second but monégasque d'une belle frappe du droit (63e). Un petit événement car l'ancien Lyonnais n'avait plus marqué en Ligue 1 depuis octobre 2004 ! Averti (90e).
Kondogbia (7,5) : le meilleur monégasque sur la pelouse ce soir, incontestablement. Omniprésent au milieu de terrain, il a proposé une très belle activité dans l'entrejeu, récupérant énormément de ballon et contraignant les Rémois à reculer grâce à un pressing très intense. Très précis dans ses transmissions, il a offert quelques superbes transversales à ses partenaires de l'attaque, faisant preuve de beaucoup de lucidité dans la relance. C'est lui qui donné le tempo de l'ASM depuis le milieu. Étincelant, il est pourtant remplacé par Obbadi (61e) à l'heure de jeu.
Moutinho (6) : décrié ces dernières semaines, le milieu de terrain portugais a bien répondu aux critiques ce soir en livrant une bonne performance sur le pré. Passeur décisif, sa sixième en Ligue 1 cette saison, sur corner pour l'ouverture du score de Monaco (7e), il a beaucoup travaillé dans l'entrejeu et a permis à Monaco de régner en maître dans ce secteur de jeu. S'il a parfois connu un peu de déchet dans la transmission, il a su mettre ses partenaires dans des conditions idéales.
James Rodriguez (4,5) : la déception côté monégasque aujourd'hui, c'est lui. Flamboyant ces dernières semaines, le jeune colombien est passé à côté de son match ce soir. S'il est très efficace techniquement et redoutable balle au pied, il n'a pas mis ses qualités au service du collectif ce soir, se montrant bien discret dans l'animation offensive de son équipe. Branché sur courant alternatif, il s'est enfin réveillé en fin de rencontre où on l'a vu beaucoup plus percutant et incisif dans ses déplacements. Insuffisant cependant.
Rivière (5) : intéressant dans son rôle de pivot, dos au but, l'ancien Toulousain a beaucoup pesé sur la défense rémoise. Toutefois, l'avant-centre de 23 ans n'a eu que peu de bons ballons à se mettre sous la dent et a cruellement manqué de réussite sur ses rares occasions (13e, 58e). Frustrant. Remplacé par Ocampos (61e).
Germain (6) : l'homme en forme de l'ASM ces dernières semaines a encore frappé ce soir en convertissant sa seule occasion de la rencontre en but (7e), une belle tête décroisée sur corner. Dans le jeu, l'attaquant a proposé de bons appels dans le dos de la défense adverse et a fait preuve de beaucoup de sérénité dans les duels. Altruiste et disponible, il a fait beaucoup d'effort. Remplacé par Berbatov (79e) pour terminer la rencontre.
Reims :
Placide (6) : il se fait devancer par Germain sur le premier but, mais n'est pas coupable. De même, il ne pouvait pas faire grand-chose sur la frappe de Toulalan, caché par une forêt de joueurs. Il est resté solide jusqu'à la fin, captant sans difficultés les offensives désordonnées de l'ASM. Malchanceux, il ne peut rien sur la reprise victorieuse de Kurzawa en toute fin de rencontre (90+5e).
Signorino (6) : il n'a plus ses jambes de 20 ans et pourtant, il arpente toujours avec envie son couloir gauche. Intéressant pour son apport offensif, il a surtout eu le mérite d'annihiler, avec Albaek, les montés d'un Fabinho resté discret.
Weber (6) : il ne fait pas de fioritures mais ne balance pas à l'emporte-pièce non plus. Dans son style de stoppeur, il a été très efficace, parvenant à prendre régulièrement le dessus dans le jeu aérien sur Germain ou Rivière, pourtant de sacrés clients dans ce domaine. Un match plein.
Tacalfred (4) : une science du duel intéressante mais beaucoup trop de déchets dans les relances. Le capitaine rémois a ainsi envoyé directement en touche trois passes à destination de son latéral. Inquiétant à ce niveau.
Mandi (5) : le jeune latéral droit enchaîne les prestations convaincantes et forme avec Fortes un duo remarquable. Les deux hommes s'entendent bien et alternent intelligemment les débordements. Son match a cependant été terni par son terrible geste, non intentionnel, sur Kurzawa à la 83e, qui lui a valu un carton rouge.
Krychowiak (5) : il brille souvent face aux grosses écuries de Ligue 1. Ce soir, il n'a pas été aussi étincelant qu'il sait l'être mais il a abattu sa part de travail, avec beaucoup de détermination et comme souvent avec quelques fautes à la clé.
Ghisolfi (4) : une première période totalement ratée, à l'image d'une relance désastreuse dans sa propre surface (5e). Pas à l'aise dans ses transmissions, il a compensé par une agressivité appréciable mais souvent limite. Il s'est repris en seconde période, retrouvant de la justesse, avant de céder sa place à Ayité (68e), qui a amené sa vitesse sur les contres rémois et qui a gagné de précieuses secondes en fin de match.
Oniangué (8) : il avait été le bourreau de Marseille au Vélodrome, il ne laissera pas non plus un bon souvenir à Monaco. Le milieu de terrain de 25 ans a étalé au grand jour les faiblesses monégasques. D'abord en humiliant la charnière centrale si expérimentée Carvalho-Abidal, pris comme des juniors sur un exploit personnel (53e). Puis en profitant d'une sortie loufoque de Subasic pour égaliser une seconde fois (71e). Au-delà de ses deux buts, il a été le premier à presser les adversaires, parfois très haut. Il n'a jamais craint ses adversaires et cela s'est vu !
Albaek (5) : joueur de l'ombre, Albaek a livré une première mi-temps très discrète, le jeu de son équipe penchant clairement à gauche. Toutefois, il s'est montré très appliqué dans ses replis défensifs, il suffit de constater le peu d'apport offensif de Fabinho ce soir pour Monaco. Replacé dans l'axe en seconde mi-temps, il a joué simple et a tenté de délivrer quelques centres intéressants de son pied gauche.
Fortes (6) : il peut être aussi brillant qu'agaçant. Il est capable de se sortir de situations compliquées avec des dribbles déroutants (deux petits ponts contre l'ASM) mais il manque aussi de simplicité sur certaines phases de jeu. Remplacé en fin de rencontre par Turan suite à l'expulsion de Mandi.
Courtet (5) : un match délicat pour cet attaquant à la générosité débordante. Il a beaucoup couru dans le vide en première période mais a toujours cherché à être un point d'appui pour ses partenaires. Pas d'occasions à se mettre sous la dent, mais une qualité de conservation de balle appréciable. Remplacé par Charbonnier (66e), qui a surtout cherché à ne pas perdre le ballon trop vite.
En savoir plus sur