C'est ce soir, en Finlande (20h45), que le Kosovo va jouer le premier match de son histoire en qualifications pour la Coupe du Monde 2018 en Russie. Retour sur l'histoire et sur les difficultés à venir.
Le 17 février 2008 fut une grande date pour le Kosovo, un jour où ce petit pays déclarait son indépendance. Une autre grande soirée aura lieu ce soir, le lundi 5 septembre 2016. En effet, la sélection nationale du Kosovo s’apprêter à jouer, pour la première fois de son histoire un match de qualification pour une Coupe du Monde, en l’occurrence celle qui se déroulera en Russie d’ici deux années. Le pays situé dans les Balkans sera dans le Groupe I des éliminatoires et devra affronter la Croatie, l’Ukraine, l’Islande, la Turquie et donc la Finlande.
Pour le Kosovo, tout s’est réglé le 13 mai dernier. Ce jour-là, il est devenu - le même jour que Gibraltar - le 210e pays membre de la Fédération internationale de football (FIFA), tandis qu’il était autorisé à prendre part à des matchs amicaux depuis 2014. Mais malgré la beauté du geste de la FIFA, convoquer des joueurs reste compliqué. En effet, lors de la guerre du Kosovo (mars 1998 - juin 1999), bon nombre d’habitants de cette région ont migré vers l’Europe occidentale notamment vers la Suisse ou vers la France, formant une vaste diaspora.
Le précédent albanais
Cette situation, l’Albanie l’a aussi vécue. Prenons l’exemple de Xherdan Shaqiri. L’attaquant puissant de Stoke City est né dans une province du Kosovo, lorsque ses parents ont fui le pays (à l’époque l’Albanie) et il évolue avec la sélection nationale suisse. Le fait le plus étonnant est celui de la fratrie Xhaka. Granit évolue pour la Suisse alors que son frère Taulant est lui avec l’Albanie (ils se sont par ailleurs rencontrés à l’Euro). Enfin, Lorik Cana, né à Pristina (actuelle capitale du Kosovo), aurait pu jouer pour la Suisse ou même pour la France, mais il a opté pour la sélection albanaise dont il a été capitaine.
La FIFA autorise aujourd’hui donc aujourd’hui le Kosovo a appelé des joueurs qui ont déjà porté le maillot d’autres sélections nationales (phénomène d’habitude interdit). C'est notamment le cas d'Albert Bunjaku qui a connu six sélections avec la Suisse avant de rejoindre celle du Kosovo. « Avoir franchi ce cap représente pour nous un immense succès. Il y a deux ou trois ans, personne n'aurait cru ça possible. Je pense que je parle au nom de tous ceux qui viennent du Kosovo en disant que c'est un honneur à part que de faire partie de la FIFA », a notamment confié l'avant-centre de 32 ans au site de la FIFA. Sur le groupe de 25 joueurs qui ont atterri jeudi en Finlande, tous peuvent être alignés pour le moment sauf Valon Berisha qui ne sait pas encore ce que va décider l'instance internationale, en effet, la Fédération internationale de football décide au cas par cas. Quoi qu’il en soit, ce soir, à 20h45, en Finlande, un pays sera fier d’enfin pouvoir participer officiellement à un tournoi international. Et c’est déjà ça de gagné !
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