Christopher Rocchia : « on fera le point avec l’OM pour voir ce qui est mieux pour moi »
Alors qu'il aurait pu postuler à devenir la doublure à gauche de Jordan Amavi à l'OM, Christopher Rocchia a décidé de privilégier son temps de jeu pour emmagasiner de l'expérience et des matches en pro. Un choix fort qu'il ne regrette pas. Prêté à Sochaux jusqu'à la fin de la saison par le club phocéen, le minot de 22 ans a su saisir sa chance et est rapidement devenu indiscutable chez l'actuel 12e de Ligue 2, participant à toutes les rencontres depuis son arrivée. A quelques mois de la fin de son contrat, le natif de Marseille se sait à un vrai tournant de sa carrière et a décidé de se confier à FM. S'il privilégie un retour à l'OM, un départ ailleurs qu'au sein de son club formateur est possible tant les courtisans sont nombreux.
FM : visiblement ce deuxième prêt à Sochaux te réussit. Quel bilan fais-tu de ta saison pour le moment ?
Christopher Rocchia : ça me réussit parce que j'arrive à enchaîner les matches. Depuis que je suis arrivé à Sochaux début septembre, j'ai raté zéro match, j'ai été 4 fois remplaçant, j'ai fait 21 matches en tout. Donc c'est un bilan plus que positif. J'ai su aussi être décisif. La différence avec la saison dernière, quand je suis arrivé ici c'est que je ne connaissais pas le monde professionnel, j'ai dû m'adapter rapidement parce que quand je suis arrivé c'était un état d'urgence. Sochaux était relégable, l'objectif était de maintenir le club, j'ai dû m'adapter vite et j'ai aussi connu une blessure. Du coup, ça m'a freiné dans mon évolution puisque j'ai pu faire que 8 matches. Tout le contraire de cette année où je connais une saison pleine.
FM : quelle est la différence entre le Christopher Rocchia qui est arrivé en septembre dernier et celui qui joue et enchaîne les matches aujourd’hui ?
CR : je sens que j'ai franchi d'énormes paliers. Tout n'est pas parfait et il faut que je continue à bosser. Mon coach Omar Daf et tout le staff m'aident à progresser chaque jour. Omar mon coach a été latéral, il est très exigeant et très rigoureux dans ce qu'il fait. La clé pour lui de la réussite c'est le travail. J'ai une entente spéciale avec le coach parce qu'il a été latéral, donc c'est plus facile pour moi. Après chaque match, on prend le temps de débriefer, ce qu'il trouve de bien, de moins bien et ce qu'il faut que j'améliore à ses yeux. Je le sens au fil des matches, je sens mon évolution et je confirme un peu dans le monde professionnel.
FM : est-ce que Sochaux peut monter en Ligue 1 selon toi ?
CR : On va dire que l'objectif c'est le maintien. On va s'en tenir à là. Après dès que le maintien est assuré, ce qui est bien parti, on verra avant la fin de saison et on essaiera d'aller à la place qu'on mérite. De là à dire qu'on veut monter en Ligue 1, on se focalise sur le maintien et après on verra.
« Pour un jeune sans expérience comme moi c’était difficile de jouer à l’OM »
FM : parlons de Marseille forcément. A 22 ans et après toutes ces années passées à l'OM, tu n'as joué que 16 minutes en pro avec ton club formateur. N'est-ce pas un peu décevant ?
CR : c'est vrai qu'au départ j'étais déçu parce que quand on est jeune on veut jouer tout de suite. Après j'ai pris du recul et j'ai compris que pour un jeune sans expérience comme moi c'était difficile de jouer à l'OM. On est dans un grand club, il y a énormément d'internationaux. J'ai beaucoup de collègues de qualité à moi de Marseille qui sont pros et qui n'ont pas de temps de jeu. Max (Lopez) et Bouba (Kamara) se sont imposés directement à Marseille, c'est beau et c'est un très bel exemple. Mais aussi il y a des étapes intermédiaires comme partir en prêt, s'aguerrir, exister dans le monde professionnel pour revenir plus fort dans son club formateur. Moi c'est mon objectif depuis mon départ en prêt à Sochaux. Si j'y parviens, alors je pourrais être un exemple. Mais ça, seul l'avenir nous le dira.
FM : avant que tu partes à Sochaux, as-tu discuté avec André Villas-Boas sur ta situation et sur la possibilité de partir en prêt ?
CR : oui bien sûr, j'ai parlé avec le coach, j'ai fait une préparation avec lui. J'ai vu son mode de fonctionnement, j'ai vu que c'était un coach ouvert, un très bon coach. Il m'a dit que pour lui, vu j'avais connu le monde professionnel l'année dernière, ça serait mieux que je continue mon évolution que je n'évolue plus en CFA. Je lui avais dit que j'avais le tour en CFA après trois ans passés, je sentais que ça suffisait pour moi, donc j'ai préféré partir. On a pesé le pour et le contre avec le coach, avec Andoni (Zubizarreta), avec le staff et d'un accord commun, on a décidé que la meilleure décision était de quitter Marseille en prêt. Sochaux m'a donné cette possibilité là et à l'heure d'aujourd'hui, je suis très très heureux d'avoir fait ce choix et je remercie encore une fois André Villas-Boas.
FM : depuis ton départ pour Sochaux, gardes-tu le contact avec l'OM et avec le staff ?
CR : j'essaie d'aller les voir de temps en temps. On se voit, on prend des nouvelles. Après j'ai plus des contacts avec les joueurs parce qu’on va dire que c'est comme une deuxième famille pour moi. Depuis tout petit je suis là-bas, ça fait presque trois ans que j'évolue avec eux, on a créé des affinités. Eux aussi, ils sont contents pour moi de voir que j'enchaîne, que je m'impose et que des fois je suis décisif. Forcément on prend des nouvelles, on se tient au courant, on rigole, on se fait des blagues, c'est bon enfant.
« Je sais qu'il y a des clubs qui ont appelé mon agent »
FM : tu es prêté jusqu'en fin de saison à Sochaux par l'OM. Comment vois-tu la suite ?
CR : pour le moment, on va dire que je ne pense pas trop à la suite. Comme tu l'as dit, il me reste un an et quelques mois de contrat à l'OM. Je sais qu'il y a des clubs qui ont appelé mon agent. Pour l'instant ma priorité c'est l'OM. Je me focalise sur tous mes matches, je vais essayer de faire les meilleures prestations possible. Mon agent fera le point avec l'OM et Andoni pour voir ce qui est le mieux pour moi, mais pour l'instant je ne me prends pas la tête et je sens que j'ai déjà franchi pas mal de paliers, donc pour l'instant je suis très content.
FM : selon nos informations, des clubs français, mais aussi étrangers viennent régulièrement te superviser à Bonal, c'est flatteur ?
CR : Évidemment. Je ne suis pas parti loin de mon club et de mes racines pour rien. Quitter Marseille c'est difficile, surtout pour les Marseillais. Je le sais, c'est pour ça que mes collègues ne partent pas, on a une attache à notre club, à notre ville. J'ai su partir, j'ai su bosser, j'ai su travailler et enchaîner les matches. Je veux faire les meilleurs matches possibles aussi pour remercier mon coach Omar Daf qui m'aide et je veux lui montrer que chaque match je franchis des paliers. Donc oui c'est flatteur, mais aujourd'hui je me concentre sur mon football avant de me dire, j'ai un tel, j'ai tel ou tel club.
FM : que peut-on te souhaiter pour la suite ?
CR : il me reste 11 matches. Dès que j'aurais fini ces matches, je serais à 40 matches chez les professionnels et ça commencera à faire un bon nombre et il faudra continuer comme ça par la suite.
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