FIFA : l’incroyable coup de pression de Javier Tebas à Gianni Infantino
Le président de la ligue espagnole est toujours déterminé à l’idée de s’opposer et de prévenir la FIFA et les autres instances du football mondial et européen quant aux risques qu’encourt l’écosystème du ballon rond.
La Coupe du Monde des Clubs fera peau neuve dans les prochains mois en présentant un tournoi XXL avec un total de 32 clubs participants qui sont issus de six confédérations continentales (UEFA, CONMEBOL, CONCACAF, AFC, OFC et CAF). Parmi les équipes prétendantes au titre final, on retrouve Chelsea, le Real Madrid, Manchester City, le Bayern Munich, le Borussia Dortmund, le FC Porto, l’Atlético de Madrid, Benfica, la Juventus, le RB Salzbourg, Palmeiras, Flamengo, Fluminense, River Plate, Boca Juniors, Inter Miami, Al Hilal, Urawa Red Diamonds, Al-Aïn, Al-Ahly, Wydad, ES Tunis, Mamelodi Sundowns, CF Monterrey, Seattle Sounders, Club Leon, Pachuca et Auckland. Il faudra y ajouter le futur vainqueur de la Copa Libertadores 2024. Malheureusement, certains clubs ont récemment menacé d’abandonner la compétition si la FIFA n’était pas en mesure de garantir les 800 millions d’euros promis. Compte tenu des relations du président Gianni Infantino, l’hypothèse d’ouvrir les négociations avec l’Arabie saoudite est toujours envisagée. En avril, Aramco, géant énergétique de Riyad, est devenu un partenaire mondial de la FIFA. Des sponsors pourraient rapidement se montrer intéressés dans ce cas de figure.
En parallèle, la gronde populaire se poursuit au sein des différentes institutions du football mondial. LaLiga, présidée par Javier Tebas, en collaboration avec les Ligues européennes et le syndicat FIFPRO, a déposé une plainte contre la FIFA auprès des autorités européennes pour la saturation des matches du nouveau calendrier, avec l’inclusion de la nouvelle Coupe du Monde des Clubs : «Le tribunal de l’Union européenne reconnaît que la FIFA et l’UEFA ont un monopole, mais qu’elles ne peuvent pas prendre des décisions unilatérales, qu’elles doivent agir avec transparence, sans discrimination, avec des normes claires. Si la FIFA continue de se comporter comme elle le fait avec ce Mondial des clubs, elle se met en danger. Elle fait tout pour que son monopole soit déclaré illégal. La FIFA utilise mal les moyens dont elle dispose. Elle n’agit pas pour le bien du football en général», a-t-il déclaré dans un entretien accordé à L’Equipe. Le président Gianni Infantino se fait attaquer de tous les côtés, alors que les ligues, les fédérations, les joueurs, les entraîneurs, les supporters et les clubs demandent des garanties concrètes.
L’incertitude de la Coupe du monde des Clubs
Le président de la Liga espagnole, Javier Tebas, s’est même demandé si la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA aurait lieu entre juin et juillet 2025 pour des raisons économiques, alors que des rumeurs continuent d’enfler quant au retard pris dans l’organisation de la compétition : «Je n’ai pas la certitude qu’elle va avoir lieu. Les questions économiques ne semblent pas réglées pour donner aux clubs ce qui leur a été promis. Et si la FIFA y parvient, elle devra expliquer comment… Ils ont promis, semble-t-il, entre 40 et 50 millions d’euros aux grands clubs européens engagés. En sachant qu’elle n’a pas l’argent espéré, que tout le monde est contre cette compétition, la FIFA devrait y renoncer. J’entends ce que disent les joueurs. Le Mondial des clubs ne fait pas seulement du mal aux joueurs de l’élite, mais à tous les autres. Il affecte deux saisons, celle qui se termine et celle qui commence. Cela met en danger la santé physique et mentale des participants. Et il affecte la valeur des compétitions nationales, ce qui rejaillit sur tous les joueurs», a analysé le patron de la ligue espagnole. Pour rappel, une première plainte contre la FIFA avait été déposée devant le tribunal de grande instance de Bruxelles par l’UNFP, la PFA, l’AIC et la FIFPro Europe — respectivement les syndicats français, anglais, italiens et du service européen du syndicat mondial.
Une seconde plainte a ensuite été déposée le 14 octobre dernier à la Commission européenne par les mêmes syndicats susmentionnés, auxquels il faut ajouter ceux de la Premier League, de la Bundesliga, de la Serie A et de la Liga. Javier Tebas a aussi critiqué le fait que l’Association européenne des clubs (ECA), présidée par le président du Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaifi, soutienne ce tournoi et s’est inquiété du fait que le projet de Super League promu par Florentino Pérez puisse aller de l’avant et ainsi refaire couler de l’encre dans les prochains mois : «Je ne comprends pas comment l’ECA peut soutenir une telle épreuve. Elle devrait se rendre compte que cela fait du mal au football et à son environnement. Je suis préoccupé par les dérives de l’ECA. Le football l’intéresse, mais il se trompe. Infantino ne vit pas dans le monde des Ligues nationales, des clubs, des joueurs. Il vit dans un monde qui ne tient pas compte du mal qu’il fait à l’écosystème du football. On est prêts à discuter et collaborer, mais ils ne nous interrogent pas…». La FIFA recherche des ressources pour financer la Coupe du Monde des Clubs, qui coûtera deux milliards d’euros. Les clubs participants veulent au moins 800 millions d’euros, mais aucun diffuseur n’a encore acheté les droits. Un problème majeur qui bouscule l’organisation de cette compétition au nouveau format qui se déroulera aux Etats-Unis du 15 juin au 13 juillet 2025.
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