Amine Karraoui : "maintenant, je me sens plus fort que jamais"
Tout semblait le destiner à une carrière faite de buts et de titres. À ses débuts sous les couleurs du MHSC, Amine Karraoui était le meilleur attaquant de sa génération 1999. Empilant les buts avec les équipes de jeunes du club de sa ville natale, le jeune buteur brillait de mille feux en équipe de France U16, U17 et U18. Aujourd’hui âgé de 24 ans, le buteur franco-marocain est revenu sur le devant de la scène avec l’URSL Visé, club de troisième division belge. Entre-temps, le joueur a enchaîné les mésaventures et les contretemps qui l’ont rendu plus fort comme il n’hésite pas à le rappeler. Revenons d’abord dans le temps. Disposé à quitter Montpellier pour avoir plus de temps de jeu, le jeune Karraoui décide de rejoindre Nîmes à l’été 2019 pour espérer avoir du temps de jeu en Ligue 1 et rester au plus près de sa famille. Mais dans un contexte nîmois compliqué, à l’instar de l’actuel, le jeune buteur ne s’imagine pas rester ici alors qu’il joue principalement avec la réserve. Mais après avoir eu des touches avec l’Olympiakos à l’été 2021, Karraoui trouve un moyen d’aller faire des tests à Boavista. Encore une fois, la malchance vient contrecarrer ses plans : «nous venions de commencer le toro que je vois des dirigeants venir vers moi. Ils me disent alors que j’ai été contrôlé positif au Covid et que je vais devoir m’isoler pendant deux semaines.» Deux semaines plus tard, il réalise des tests convaincants mais ne s’engage pas avec le club portugais. Désiré alors par Luis Campos en personne, il constate deux semaines plus tard que l’actuel directeur sportif du PSG a quitté la formation de Primeira Liga. Envoyé par la suite au Maroc à l’hiver 2021, le droitier rejoint l’Union Touarga et évolue dans les installations de l’Académie Mohammed VI : "j’avais comme objectif de participer à la Coupe du monde 2022, on m’en avait parlé à mon arrivée où j’étais considéré comme un titulaire indiscutable avec une équipe taillée pour monter en première division." Et alors que le club du roi échoue à monter, Amine Karraoui ne joue que très peu et évolue avec la réserve par la suite. Après une première année décevante au Maroc, ce dernier cherche alors à retourner sur le Vieux Continent à l’été 2022. Bonne nouvelle, il trouve très vite un accord pour rejoindre la réserve du Standard de Liège qui évolue alors en deuxième division belge. Et encore une fois, la malchance est venue contrecarrer ses plans : «je souffrais du ménisque depuis deux, trois ans. Je voulais partir dès le jeudi, mais finalement, Touarga a voulu que je reste m’entraîner jusqu’au lundi parce qu’il manquait certains détails. Et lors de mon dernier entraînement, à cinq minutes de la fin, mon ménisque lâche sur un mouvement anodin…»
Désireux de revenir en France pour se soigner, Karraoui profite de sa famille durant cette fin d’année 2022. Mais alors qu’il est sur la voie du retour, son destin bascule à nouveau : «au moment de retourner au Maroc, j’apprends le décès de mon père. Je me suis dit que le destin avait finalement bien fait les choses avec ma blessure. J’ai pu profiter un maximum de mon père avant qu’il ne parte.» Forcément, cette perte tragique pousse encore le buteur à mettre sa carrière entre parenthèses. Alors que son contrat expirait en juin 2023 avec l’Union Touarga, il prévient le club qu’il va rester au chevet de sa famille jusqu’à la fin de son contrat. En France, Karraoui ne joue plus au foot et profite de ses frères et de sa mère. Une année blanche qui le pousse à réfléchir à son avenir : «je n’avais plus la motivation. Je me sentais bien en France auprès de ma famille et de ma femme. Je ne savais pas si je voulais me remettre à fond dans le football.» Mais comme ses talents de finisseur étaient de retour en ville, Karraoui est forcément sollicité par des clubs amateurs qui flairent le bon coup. L’occasion pour le Montpelliérain de retoucher au ballon avec Beaucaire. C’est au détour d’une rencontre amicale contre la réserve de l’OL que l’ancienne pépite du MHSC a un déclic : il veut rejouer au foot et entretenir ses espoirs de haut niveau. Finalement, son agent lui parle de José Riga. L’ancien entraîneur du FC Metz entraîne désormais en troisième division belge, à l’URSL Visé, et souhaite enrôler à tout prix l’attaquant de 24 ans. Ce dernier ne manque pas l’occasion et rejoint la Belgique. Connecté avec son entraîneur avec qui il est très proche, Karraoui effectue ses premiers pas doucement, mais sûrement. Il a la confiance de son entraineur et lui rend bien. En effet, prêt à enchainer les matchs, l’attaquant multiplie les belles performances et compile 6 buts en 8 titularisations de championnat. Lors d’un match de coupe opposant Visé et Genk, Karraoui réalise une prestation aboutie qui déclenche ainsi l’intérêt de nombreux clubs qui repèrent ses qualités footballistiques qui faisaient de lui un prospect il y a quelques années. Problème, l’idylle n’a lieu que sur le terrain avec Visé. Une situation délicate de son club, notamment sur le plan financier (salaires impayés depuis novembre), vient fragiliser considérablement son équilibre de vie et sa visibilité quant à ses objectifs sportifs. Des mésaventures qui ont forcément poussé le joueur à vouloir quitter le club tandis que sa discussion avec son président au sujet de ses salaires n’a pas été fructueuse. Sollicité par plusieurs clubs de deuxième division en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et dans le Golfe. Depuis son arrivée en Belgique et malgré les péripéties subséquentes, il s’entraîne plusieurs fois par semaine avec son préparateur physique et est resté professionnel jusqu’au bout. Il met d’ailleurs à profit cette trêve hivernale pour travailler avec son préparateur physique pour être au meilleur de sa forme et poursuivre son ascension. Confiance retrouvée et performances au rendez-vous, Karraoui est animé par une grande détermination et le désir d’atteindre le très haut niveau. Son rêve étant de jouer en Ligue 1 dans un avenir proche, Amine Karraoui veut prendre la bonne direction dans ce chemin semé de péripéties qui l’ont certes retardé, mais assurément rendu plus fort : «j’ai vraiment l’impression d’avoir mangé mon pain noir jusqu’ici, maintenant je me sens plus fort que jamais et je veux aller le plus haut possible.»
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