Bundesliga

Comment Julian Draxler est passé de future star à espoir déchu

Ecarté à Wolfsbourg et sur le départ cet hiver, Julian Draxler a déjà gâché plusieurs opportunités de devenir un joueur phare du football européen. Retour sur une carrière déjà riche en rebondissements.

Par Aurélien Léger-Moëc
4 min.
Wolfsbourg Julian Draxler @Maxppp

Julian Draxler n'a que 23 ans mais il a déjà vécu plusieurs vies. Celle de l'enfant chéri de son club formateur, annoncé comme une future pépite mondiale. C'est drapé de ce costume flatteur qu'il a fait son trou à Schalke 04 au fil des saisons. Premières apparitions lors de la saison 2010-2011 et explosion définitive lors de la saison 2012-2013. Malheureusement pour lui, elle reste sa meilleure à ce jour. Car Draxler a ensuite occupé le rôle du traître. Après le titre de champion du Monde 2014, alors qu'il était annoncé avec insistance du côté de la Juventus Turin (et qu'Arsenal lui faisait une nouvelle fois les yeux doux), Draxler décide, à la surprise générale, de s'engager avec Wolfsbourg, qui vient de vendre de son côté Kevin De Bruyne pour 74 M€.

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Pourquoi quitter Schalke 04 ? Parce que Draxler dit ne plus y supporter la pression reposant sur ses épaules. Difficile à comprendre de la part des supporters qui n'ont pas beaucoup vu le joueur évoluer sur les terrains durant la saison 2013-2014 en raison de plusieurs blessures. Pire, au lieu de faire le grand saut en rejoignant l'étranger, il choisit, à l'été 2015, Wolfsbourg, adversaire direct de Schalke 04 dans la course à l'Europe et club au prestige inférieur. Schalke pensait pourtant avoir blindé son joueur en prolongeant son contrat jusqu'en 2018. « Schalke avait fait une grande campagne par rapport à sa prolongation. Il avait la chance de devenir un véritable héros là-bas. Mais il a choisi Wolfsbourg, qui n'a pas vraiment une grande base de fans », nous raconte notre confrère de Fussball Transfers, Matthias Rudolph. « Il était très irrégulier à Schalke mais dans ses bonnes périodes, il a fourni de très bons matches. Il a vite été désigné comme un joueur au talent exceptionnel ».

« Il a constaté qu'il ne parvenait pas à franchir un palier à Schalke alors il a voulu partir. La Juve n'a pas payé assez, contrairement à Wolfsbourg alors il a été là-bas », poursuit-il. Ce choix, un peu par défaut, a d'abord été justifié par Draxler comme une volonté de ne pas « sauter d'étapes ». Mais assez vite, il a laissé filtrer sa frustration. « Wolfsbourg n'avait plus une équipe aussi forte après le départ de De Bruyne. Ils ont réalisé une saison plutôt bonne et gagné la Coupe. Draxler est un joueur qui est bon lorsque son équipe tourne bien, mais n'arrive pas à sortir son équipe d'une mauvaise passe », explique Matthias Rudolph. Dès lors, avec une équipe qui se délite et une adaptation délicate, Draxler lâche les chevaux.« Ce que je préfère à Wolfsbourg ? La gare avec le train qui m'emmène à Berlin », dit-il l'été dernier.

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Son prochain club, la dernière chance

Le 2 août, il officialise son envie de quitter Wolfsbourg et déclenche la guerre avec ses dirigeants. Ces derniers assurent qu'ils ne le lâcheront pas pour moins de 75 M€, montant de la clause libératoire, et bloquent le joueur malgré quelques offres. Forcément, il n'est pas dans les meilleures dispositions pour entamer la saison, qui s'avère un long chemin de croix pour les Loups, actuellement 15es de Bundesliga. « Tout le monde est persuadé qu'il n'a pas donné 100 % à Wolfsbourg depuis sa demande de transfert », assure Matthias Rudolph. Et donc forcément Valérien Ismaël, actuel entraîneur, qui l'a écarté avant le match, lourdement perdu (0-5), face au Bayern Munich. Le directeur sportif Klaus Allofs a quitté le club et aujourd'hui, les portes s'ouvrent pour un transfert dès le mois de janvier, à un tarif forcément plus attractif (30 M€ pourraient suffire).

Pour Draxler, il est temps de rallier un championnat étranger, avec les risques que cela comporte, en terme de concurrence ou de pression. « Il a montré qu'il pouvait faire de bons matches, notamment durant le dernier Euro avec la sélection allemande , mais il n'a jamais affiché de la régularité. Depuis 3 ans, tout le monde attend qu'il franchisse un cap. Son prochain club sera sa dernière chance de devenir le grand joueur qu'on lui promettait d'être à ses débuts », juge Matthias Rudolph. Au regard du profil établi d'un joueur qui a préféré quitter son club formateur en raison d'une pression exacerbée, on peut se demander s'il est prêt à atterrir dans un grand club européen en cours de saison, où il faut savoir faire ses preuves très vite pour ne pas devenir une solution de remplacement. Cela n'a pour l'instant pas l'air de refroidir Arsenal et le PSG, principaux courtisans en vue du mois de janvier.

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