Espagne - Angleterre : les notes du match

Par La Rédaction FM
11 min.
Williams (Espagne) et Walker (Angleterre) @Maxppp

Grâce à son duo Yamal-Williams en folie, l’Espagne a remporté son quatrième Championnat d’Europe en triomphant contre les Anglais (2-1).

L’Euro 2024 touche à sa fin. Et pour clôturer en beauté ce tournoi, quoi de mieux qu’une affiche palpitante entre l’Espagne et l’Angleterre à l’Olympiastadion de Berlin ! Une confrontation inédite entre une Roja impressionnante depuis un mois avec six victoires en autant de matchs, et une équipe des Three Lions loin d’être aussi convaincante avec des prestations poussives au fil des tours. Toujours en quête d’un premier titre sur la scène continentale, l’Angleterre n’en demeure pas moins ambitieuse, raison pour laquelle Gareth Southgate a lancé ses meilleurs atouts pour ce choc au sommet au regard des présences de Rice, Bellingham, Foden ou encore Kane dans son 3-4-2-1 et la titularisation de Shaw comme piston gauche. Fort d’un effectif tout aussi qualitatif, Luis de la Fuente a articulé son équipe en 4-2-3-1 en maintenant sa charnière franco-espagnole composée de Laporte et Le Normand, le tout en enregistrant au passage le retour de suspension de Carvajal, exclu en quart contre l’Allemagne.

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Alors que l’on s’attendait à un début de partie endiablé dans la capitale allemande, les vingt-deux acteurs présents sur le pré ont démarré sur un rythme tranquille. Recroquevillée dans sa moitié de terrain, l’Angleterre a fait le dos rond face à la Roja qui a fait preuve d’une grande maîtrise technique pour déployer son jeu. Face à l’absence de pressing des Anglais, les Espagnols n’ont eu aucun mal à grappiller du terrain en attendant l’ouverture. Si la Roja s’est montrée entreprenante sans parvenir à accrocher le cadre de Pickford par souci de réalisme, l’Angleterre, costaud défensivement, a montré qu’elle était en capacité de produire quelque temps forts. Mais à l’instar de leurs adversaires, les Anglais ont mordu la planche dans les vingt derniers mètres en multipliant les imprécisions techniques. Il fallait attendre le temps additionnel de la première période pour voir Foden solliciter Simon au second poteau (45e+1) et se procurer la seule vraie occasion d’un premier acte intense marqué par de multiples accrochages.

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La Roja monte sur le toit de l’Europe pour la quatrième fois de son histoire !

En situation d’échec face à une Angleterre attentiste, l’Espagne est revenue avec de meilleures intentions en seconde période, et ce, malgré la sortie sur blessure de Rodri. Le coup d’envoi à peine donné, la Roja s’est ruée à l’assaut du but de Pickford. En ce sens, Lamine Yamal a placé une accélération dévastatrice sur le côté droit avant de servir à l’opposé Nico Williams. Esseulé, le Basque a pris le temps de conclure du pied gauche pour mettre hors de portée Pickford et décanter enfin la situation en faveur des Ibères (1-0, 47e). Un véritable coup de massue pour une sélection anglaise déboussolée et proche d’encaisser un second but coup sur coup. Fort heureusement, Olmo, pourtant idéalement servi par Williams, a mal réglé la mire pour tromper le portier d’Everton, fou de rage envers ses défenseurs (49e). Dos au mur, comme souvent depuis le début de la compétition, l’Angleterre a éprouvé des difficultés à sortir la tête de l’eau. À l’inverse, ce sont des Espagnols remontés comme des coucous qui ont poursuivi sur leur lancée, à l’image de cette tentative croisée de Morata enlevée sur sa ligne par Stones (55e).

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Dans l’obligation de réagir, Southgate a pris la décision de sortir Kane, encore trop discret aux avant-postes, pour faire entrer Watkins, sauveur des Three Lions face aux Pays-Bas. La première réaction anglaise est intervenue après l’heure du jeu. Au terme d’une action collective rondement menée depuis la gauche, Bellingham a vu sa frappe décroisée filer le long du poteau droit de Simon (64e). Derrière, Lamine Yamal a imité le Madrilène en forçant Pickford à se détendre pour détourner sa frappe en corner (66e). Alors que l’on sentait l’Angleterre perdre le fil de la rencontre, emportée par la furia espagnole, l’équipe de Southgate a su - encore - faire preuve de résilience en revenant au score grâce à Palmer. Tout juste entré en jeu, le crack de Chelsea a profité d’une remise astucieuse de Bellingham pour ouvrir son pied et tromper Simon (1-1, 73e). Suffisant pour semer le doute dans les têtes espagnoles ? Refroidie, la Roja a repris sa marche en avant en s’appuyant sur sa pépite Lamine Yamal. Parvenant à se jouer de la défense adverse, le joueur de 17 ans a de nouveau buté Pickford (82e). Malheureusement, le gardien d’Everton n’a fait que repousser l’échéance. À la limite du hors-jeu, Oyarzabal a jailli pour reprendre victorieusement un centre de Cucurella et redonner l’avantage à la Roja (2-1, 86e). Exemplaires jusqu’au bout, les Espagnols ont tenu le choc à l’image de ce sauvetage sur sa ligne d’Olmo sur un coup de casque anglais (90e). Au forceps, l’Espagne remporte l’Euro 2024 et devient la nation la plus titrée de l’histoire de la compétition.

L’Homme du match

- Williams (7,5) : le virevoltant ailier gauche était plus en jambes en deuxième mi-temps, avec notamment cette ouverture du score, du pied gauche, sur un service de Lamine Yamal (47ᵉ). Il est proche du doublé, mais sa frappe passe juste à côté de la cage de Pickford (56e). Il a été le principal danger côté espagnol dans cette finale et a été récompensé par son deuxième but de la compétition.

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Espagne

- Simon (5) : le ballon capté sur la reprise de Foden (45ᵉ + 1) constitue le seul danger qu’il a rencontré durant les 45 premières minutes. Il s’est permis quelques longues relances au pied pour trouver Olmo ou Morata, dans le second acte. Il ne peut rien faire face à la frappe pied gauche de Cole Palmer (73ᵉ), sur son premier ballon. Son arrêt en fin de match sur la tête de Declan Rice (90ᵉ), puis le stoppage d’Olmo, sur la tête de Guehi, sauve la Roja de l’égalisation.

- Carvajal (5) : le latéral droit du Real Madrid encore actif sur son côté droit. Son ballon en une touche pour Lamine Yamal permet à l’Espagne d’accélérer le jeu pour l’ouverture du score de Nico Williams. Il a ensuite été vigilant sur les montées de Luke Shaw.

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- Le Normand (6) : solide défensivement avec une bonne anticipation sur quelques ballons anglais dans la surface espagnole. Il détourne le ballon, sur le coup franc de l’Angleterre, l’envoyant dans les pieds de Foden, dont la frappe est captée par Simon, juste avant la mi-temps. Remplacé par Nacho (82ᵉ).

- Laporte (6) : valeur sûre de la charnière espagnole, il a muselé Harry Kane, qui aura totalement raté sa finale. Dans les airs, dans les pieds, le défenseur d’Al-Nassr aura permis aux Espagnols de terminer avec la meilleure défense de l’Euro.

- Cucurella (6) : il tarde à revenir sur son côté gauche, sur la contre-attaque qui mène à l’égalisation de Cole Palmer. Décalé par Oyarzabal, dans l’espace gauche, il devance Walker et centre pour retrouver le joueur de Real Sociedad, qui ajuste Pickford (87ᵉ).

- Rodri (5) : le milieu de Manchester City a tenté d’organiser le jeu malgré le pressing de Foden. Contre à plusieurs reprises les frappes anglaises. Il repart aux vestiaires en pleurs, avant de sortir sur blessure. Remplacé par Martin Zubimendi (45ᵉ), qui a été très important défensivement.

- Fabian Ruiz (5,5) : moins actif offensivement que dans les précédentes rencontres, mais toujours débordant d’énergie. Frappe qui passe nettement au-dessus (70ᵉ). Marquage trop laxiste sur Bukayo Saka, qui mène à l’égalisation de Palmer.

- Yamal (7) : face à Luke Shaw, qui démarrait pour la première fois dans la compétition, il a perdu les rares duels qu’il a eus face aux Anglais, à l’image de cette tentative de débordement (34ᵉ). Du déchet technique, sur les quelques ballons qu’il a eus en première mi-temps, à l’image de ce débordement (34ᵉ). Frappe contrée par Guehi (24ᵉ). Au retour des vestiaires, il délivre une passe décisive millimétrée pour Nico Williams (47ᵉ). Proche du but du break (65ᵉ), mais Pickford stoppe sa frappe à ras-de-terre. Il perd encore son duel face au gardien d’Everton (82ᵉ), après un bon travail du duo Williams-Olmo. Remplacé par Mikel Merino (89ᵉ).

- Olmo (5) : très peu trouvé dans les premières minutes de la rencontre. Plus visible en deuxième mi-temps, à l’image de son appel qui attire les défenseurs anglais, sur l’ouverture du score de Nico Williams. Il peut repartir avec deux passes décisives, si Yamal avait mieux réussi à tromper Pickford. Il sauve l’Espagne d’une égalisation (90ᵉ), en stoppant le ballon après la tête de Marc Guehi. Averti à la 31ᵉ minute, suite à sa semelle sur Rice.

- Williams (7,5) : voir ci-dessus

- Morata (5) : comme souvent, il est redescendu pour participer au jeu et aura fait quelques efforts dans le pressing. S’il réussit sa passe pour Olmo (30ᵉ), le milieu offensif peut s’en aller en un contre un face à Pickford. Servi dans le dos de l’arrière-garde des Three Lions par Yamal, sa frappe, qui semblait être trop croisée, est stoppée par Stones (56ᵉ). Remplacé par Mikel Oyarzabal (68ᵉ), qui restera comme celui qui a donné à l’Espagne son quatrième titre européen, avec ce but en fin de match (87ᵉ), bien servi par Cucurella.

Angleterre

- Pickford (6) : le portier anglais peut avoir de gros regrets. Pour sa deuxième finale dans un championnat d’Europe, il s’est montré très important avec quatre arrêts décisifs, dont deux sauvetages devant Yamal (67e et 81e). En revanche, il est totalement battu sur les deux buts espagnols.

- Guehi (4,5) : la défense centrale anglaise aura été à la hauteur de cette finale d’Euro. Si John Stones a été solide, Guehi s’est également illustré en dégoutant Morata notamment (43e et 55e). Mais le duo Yamal-Williams a été beaucoup trop puissant en début de seconde période et il a été pris au duel devant Oyarzabal sur le deuxième but de la Roja. Il aurait pu être le sauveur de la soirée, mais sa tête a été repoussée miraculeusement par Olmo (90e).

- Stones (5,5) : le défenseur central anglais s’est montré très précieux dans les temps forts espagnols en première période, avec d’entrée un excellent retour devant Williams (10e), pour un total de cinq dégagements et deux récupérations. Il s’est même permis quelques montées offensives pour percer le bloc de la Roja. Cela a été plus dur en seconde période, mais il a tenu son rang.

- Walker (4,5) : malgré quelques rushs défensifs qui auront été importants, le latéral de City n’a pas eu l’effet attendu pour empêcher Nico Williams de faire la différence sur son côté. Dans le registre offensif, Walker n’a quasiment pas franchi la moitié de terrain adverse et a même été surpris dans un duel aérien (77e).

- Shaw (6) : le latéral de Manchester United a effectué un excellent début de match où il a alterné les allers/retours. Défensivement, il a notamment réalisé un retour parfait sur Lamine Yamal (34e) et s’est montré très adroit dans ses rushs offensifs. Cela a été plus compliqué pour lui après la pause, puisqu’il a été bousculé par la vitesse des ailiers espagnols, particulièrement sur le but encaissé où il a été aspiré par Yamal.

- Rice (4) : beaucoup d’activité sur le terrain, mais le milieu d’Arsenal n’a pas réussi à se démontrer face au bloc de la Roja. Malgré un bon quart d’heure où il a été à l’origine d’une belle occasion pour Foden (45e), il n’a pas été au niveau et a été parfois trop juste techniquement (78% de passes réussies).

- Mainoo (5,5) : contrairement à Rice, le milieu de 19 ans a apporté beaucoup plus pour faire avancer le milieu de terrain des Three Lions, malgré du déchet technique à noter. On l’a vu récupérer beaucoup de ballon, avec une superbe intervention devant Williams en début de match (25e). Remplacé par Cole Palmer (70e), le sauveur anglais de la soirée qui a permis d’égaliser d’une superbe frappe.

- Saka (5) : l’ailier d’Arsenal aura été l’élément offensif anglais le plus dangereux de la partie. On l’a vu beaucoup combiner avec Walker et Foden et a notamment offert une très belle passe pour Bellingham (64e), avant de se montrer décisif pour le but égalisateur des Three Lions. Malheureusement, il n’a pas été récompensé pour sa finale très solide.

- Foden (4) : assez muet en début de partie, l’ailier de Manchester City est monté en puissance au fil du match, avec une belle frappe excentrée qui a été la meilleure occasion de la première période (45e+1). Muselé en seconde période, il a été beaucoup moins tranchant et n’a pu faire des différences. Remplacé en fin de match par Ivan Toney (87e), qui n’a rien pu faire.

- Bellingham (6) : si on n’a pas trop vu le milieu offensif anglais, il aura été précieux balle au pied. Une très bonne récupération de balle à noter (44e) et de nombreux retours défensifs en première période, avant de plus se libérer après la pause. Le milieu madrilène a beaucoup apporté pour servir Kane (50e), avant une belle occasion qui est passée tout proche du but (64e). Il conclut son match d’une superbe remise en retrait pour le but de Palmer pour relancer l’Angleterre, mais cela n’a pas été suffisant face à cette brillante équipe espagnole.

- Kane (2) : un calvaire. Voilà comment évaluer la finale du buteur du Bayern Munich. Sur ses 13 touches de balles, Harry Kane a quasiment tout loupé dans ses contrôles et dans ses choix offensifs. Il n’a pu tirer qu’une seule fois au but, mais cela a été capté par Simon, sans problème. Beaucoup trop discret, il s’est fait remplacé par Ollie Watkins, dès l’heure de jeu (61e).

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