Uruguay - France : les notes du match
Plutôt entreprenante en première période, la France n'a pas su rester compacte et se fait battre par l'Uruguay sur un but de l'inévitable Luis Suarez (1-0).
Pour son premier test sud-américain de l’été, l’équipe de France avait fort à faire face à une Uruguay qui l’a toujours tenue en échec lors des quatre dernières rencontres entre les deux pays. Comme prévu, la Celeste a pris les commandes du jeu devant son public. Usant surtout de longs ballons, les coéquipiers de Cavani ont décidé de porter le danger de manière aérienne. Mais très souvent, ils se sont heurté à un duo Mangala-Koscielny très performant et mise à part une alerte sur corner signée Caceres (10e), rien d’autre de bien dangereux à signaler.
Côté français, les hommes de Didier Deschamps sont progressivement montés en pression, et ce, malgré une pelouse en piteux état. Avec un Mathieu Valbuena omniprésent à la baguette, les Tricolores ont attendu les 25 dernières minutes pour enfin se distinguer. Rampe de lancement du jeu français, Valbuena a tiré la première mèche (12e), avant de mettre plusieurs partenaires sur orbite (21e, 31e, 38e). Un esprit d’entreprise bien relayé par le Lillois Payet et le Parisien Matuidi, mais en vain. Entreprenants, les Bleus ont toutefois affiché quelques lacunes comme un Gourcuff clairement peu à l’aise sur les côtés (il a souvent permuté avec Payet) et des latéraux qui ont rarement apporté le danger devant les buts de Muslera.
Au retour des vestiaires, changement de physionomie. Luis Suarez fait son entrée en jeu à la pause. Cinq minutes plus tard, le bad boy de Liverpool donne l’avantage à son équipe. Plus timorée, la France laisse le buteur uruguayen mettre le feu à la défense. Après avoir ouvert le score (1-0, 50e), Suarez multiplie les percées et parvient souvent à pénétrer dans la surface tricolore, mettant à mal la paire Koscielny-Mangala. Dominatrice du ballon, la Celeste fait tourner le cuir face à des Bleus moins présents dans l’impact. Résultat : Mandanda doit s’employer pour éviter le pire (52e, 56e, 82e). Deschamps multiplie alors les entrées de sang neuf, mais il a fallu attendre la 79e minute pour voir une frappe dangereuse de Cabaye. Un bilan trop maigre pour revenir à hauteur d’Uruguayens plus forts physiquement (1-0). La Celeste reste donc une bête noire pour la France qui devra se ressaisir face au Brésil.
Homme du match :
- Suarez (8) : une entrée qui change tout. Rapidité, technique et grinta, voilà qui était radicalement différent de ce que proposait Forlan. Ouvre le score dans un angle fermé, bien servi par Maxi Pereira (50e). Sur chaque prise de balle, il a montré qu’il était en mesure de faire la différence et largement pris l’ascendant sur Koscielny. Rente sa chance (56e), sans mettre Mandanda en danger. Hélas pour lui et sa sélection, il sera suspendu pour le prochain match contre le Venezuela.
Uruguay :
Muslera (8) : le gardien de Galatasaray a été impérial. Parfait dans ses sorties aériennes, il n’a pas été décontenancé par les tentatives lointaines de Valbuena (11e), de Payet (30e, 32e, 39e), de Gomis (59e) ou de Cabaye (78e). Sort parfaitement dans les pieds de Gourcuff, comme pour prouver que son répertoire est complet (38e).
Lugano (5) : rien à voir avec le Lugano qu’on a connu au Paris Saint-Germain. Sans briller, le défenseur prêté à Malaga a su faire ce qu’on était en droit d’attendre de lui à Paris : bien se placer et intervenir correctement quand il le fallait, ni plus ni moins. Sorti à la mi-temps, remplacé par Scotti (5). La copie conforme de ce qu’avait pu livrer Lugano, son prédécesseur sur le terrain. A ceci près que lui était à la lutte avec Gomis en lieu et place de Giroud, ce qui n’a guère eu d’incidence au regard des prestations livrées par les deux tricolores.
Coates (6) : Défensivement, il n’a pas eu à forcer son talent, mais il a su être toujours présent au bon moment. Superbe jeu de tête dans les duels.
Caceres (6) : hyper incisif dans les duels, il n’a jamais lâché et a fait preuve d’une belle combativité pour un match amical. Pas un hasard si Payet a beaucoup tenté de loin, faute de pouvoir s’approcher. Appliqué à la relance qui plus est.
Alvaro Pereira (5) : s’est permis beaucoup de montées côté gauche pour aller centrer et alerter Cavani. Forcément, Payet était plus libre, ce qui explique son nombre de frappes élevées bien que lointaines. Pas transcendant dans ses retours défensifs. Remplacé par Christian Rodriguez (71e).
Maxi Pereira (6) : face à un Gourcuff pas impressionnant, il n’a pas eu à se dépasser pour le museler. Ses montées étaient intéressantes, et c’est lui qui glisse le ballon à Suarez à la 49e.
Gargano (5,5) : une véritable mobylette, infatigable au milieu de terrain où il a pu couper bon nombre de trajectoires de passes tricolores. N’a pas perdu beaucoup de ballons. Une performance sereine, qui rappelle ses belles années passées à Naples. Toutefois, on relèvera la facilité avec laquelle Payet l’avait éliminé (un superbe double contact) avant de solliciter Muslera une nouvelle fois.
Arevalo Rios (5,5) : Grosse puissance physique dans l’entrejeu. Solide dans les contacts et les duels, sans toutefois pouvoir se projeter vers l’avant. Remplacé à la mi-temps par Eguren ( 4,5). Il n’a joué que 45 minutes, et a livré une performance en dents de scie, entre bons ballons et passes ratés. Il est quand même à créditer de bonnes interventions défensives au milieu de terrain.
Lodeiro (3) : pas de déchet, certes, mais on ne peut pas dire qu’il ait pesé sur la rencontre. L’invisibilité de Cavani en première période en était la meilleure preuve. Sorti à la mi-temps, suppléé par Ramirez.
Forlan (4) : le constat fait mal, mais il est là. Diego Forlan n’est plus le même joueur que celui qu’il était à l’Atlético Madrid ou lors du mondial 2010. Lent, mal inspiré et peu en réussite dans ses passes. Devra faire mieux pour permettre à la Celeste de l’emporter face au Venezuela.
Cavani (5,5) : le goleador napolitain paye sans doute sa fin de saison canon avec son club, tant il avait du mal à s’imposer physiquement. Il faut dire que son association avec Forlan n’a pas vraiment fonctionné, mais que l’entrée de Suarez l’a quelques peu revigoré. Combattif, mais loin d’avoir pu s’exprimer. Remplacé par Abel Hernandez (65e), pour rester frais face au Venezuela.
Ramirez (7) : incroyable de maturité pour son jeune âge (22 ans), son entrée en jeu a apporté énormément de fluidité et de vitesse à l’Uruguay. Son sens de la passe lui a permis de bien combiner avec Luis Suarez. Le joueur de Southampton a également délivré plusieurs ballons dans la surface, qui auraient pu être dangereux si la défense tricolore était moins attentive. Alerte Mandanda aux abords de la surface (81e), grâce à son pied gauche.
Suarez : voir ci-dessus.
France :
Mandanda (6) : en première période, le Marseillais n’a pas vraiment eu à s’employer. Hormis une alerte de Caceres (10e) et une intervention sur coup franc, rien à signaler. C’est alors que Suarez lui a donné des sueurs froides. Battu par l’extérieur du pied de l’Uruguayen sur l’ouverture du score (50e), le portier français a toutefois été décisif à plusieurs reprises (52e, 56e, 82e).
Sagna (5) : le Gunner a mis longtemps à se mettre en évidence. Lors des 45 premières minutes, il n’a réalisé qu’un centre dangereux. Plus offensif au fil des minutes, il a tenté d’alimenter ses attaquants. Un désir qui s’est rarement concrétisé par de grosses occasions
Mangala (5,5) : le néo Bleu nous a offert deux visages ce soir. Le premier a été celui d’un défenseur présent physiquement et auteur de bonnes anticipations. Mais après, il a rencontré Luis Suarez. Mangé par le buteur sur l’ouverture du score (50e), il s’est souvent retrouvé en difficulté face aux percées adverses. Mais pour un début, c’est plus qu’encourageant.
Koscielny (5,5) : à l’instar de Mangala, il a été très en vue en première période. Solide dans les airs, il a privé Cavani de toute munition potable. Par la suite, il s’est même offert le luxe de mettre en échec Suarez face au but (48e). Mais au fil des minutes, il a souvent dû intervenir au plus pressé.
Trémoulinas (5) : le Bordelais a signé un match sobre. Peu offensif en première période, il a rarement pu combiner avec Gourcuff. Souvent contré dans ses tentatives de centre, il a également commis plusieurs oublis défensifs qui ont profité aux flèches uruguayennes.
Capoue (5) : aux côtés de Matuidi, le Toulousain n’a pas spécialement brillé ce soir. Souvent sanctionné pour des fautes, il a été moins incisif que son partenaire parisien même si sa présence physique a obligé les Uruguayens à passer sur les côtés. Remplacé par Guilavogui (67e).
Matuidi (6) : promu capitaine des Bleus, le Parisien n’a pas déçu. Présent dans ses duels, il a imposé son physique et a bien coupé les transmissions entre le milieu et l’attaque uruguayenne. Egalement capable d’apporter des solutions offensive grâce à ses percées, il s’est même créé une occasion de but (21e). Remplacé par Cabaye (77e).
Payet (6) : positionné sur le côté droit, le Réunionnais n’a pas chômé. Après une première frappe hors cadre (1e), il a souvent cherché à permuter avec Gourcuff pour se démarquer. Explosif, il a été l’un des hommes les plus dangereux en première période, parvenant à se mettre en position de tir à de nombreuses reprises (31e, 33e, 40e). Une prestation très correcte qui a toutefois été ternie par une deuxième période nettement plus discrète.
Valbuena (7) : encore un match plein pour Petit vélo. Precieux dans ses contrôles de balle sur un terrain endommagé, il a été à l’origine de toutes les actions chaudes tricolores. C’est d’ailleurs lui qui a tiré le premier (12e) avant de lancer Matuidi (21e) puis Payet au but (38e). Bon dans ses renversements de jeu, il a été omniprésent sur le terrain. Remplacé par Grenier (67e).
Gourcuff (3) : il devait dépanner sur le flanc gauche, mais le Lyonnais n’a pas affiché beaucoup d’entrain ce soir. Mauvais dans ses contrôles de balle, même si l'état de la pelouse ne l’a pas aidé, il n’a quasiment pas offert de solutions. Son entente avec Trémoulinas n’a pas existé. Lent sur le terrain, il a raté une belle occasion de but (38e). Remplacé par Lacazette (58e).
Giroud (4,5) : esseulé, le Gunner a surtout dû se battre sur les longs ballons aériens. Pas une mince affaire face à la défense adverse. Il a donc touché très peu de ballons. Un match frustrant pour lui. Remplacé par Gomis (58e).
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