L’arbitrage met la Ligue 1 à feu et à sang !

Par Josué Cassé
4 min.
L'arbitre Clément Turpin face à Alexandre Lacazette en Ligue 1 @Maxppp

À quatre journées de la fin du championnat de France, l’arbitrage se retrouve plus que jamais au centre des débats. Critiqués pour leurs décisions, les hommes en noir écœurent les présidents de club, à l’heure où des millions d’euros et l’avenir de certaines formations sont en jeu.

Lyon-Brest, OM-Nice, Monaco-Lille… Ces dernières heures, nombreuses sont les affiches de Ligue 1 à se retrouver au cœur d’une polémique d’arbitrage. Une situation devenue insupportable pour la plupart des présidents de club, engagés dans un sprint final aussi passionnant sur le plan sportif que déterminant sur le plan économique. On va finir la saison. On verra ce qu’il se passe sur les derniers matches. Mais c’est qui est sûr c’est qu’on ne peut pas continuer comme ça, admettait ainsi un dirigeant dans des propos relayés par RMC Sport. Et pour cause, depuis le licenciement de Stéphane Lannoy dont l’arrivée au poste de Directeur Technique de l’Arbitrage en charge du secteur était plébiscitée par le monde professionnel, la Commission Fédérale de l’Arbitrage et plus globalement l’organisation de l’arbitrage se retrouve au coeur des critiques.

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Des erreurs d’arbitrage de plus en plus fréquentes…

«Vous allez me dire que ce n’est pas à cause de cette organisation que les arbitres sont nuls, mais si», pestait en ce sens un autre boss d’une écurie française. Comment expliquer ce deuxième carton jaune, synonyme d’exclusion, donné à Faris Moumbagna face aux Aiglons pour une faute très légère ? Comment justifier ce penalty accordé à l’OM quelques minutes plus tard ? Quels éléments permettent de ne pas désigner le point de penalty lorsque Takumi Minamino fauchait Tiago Santos dans sa propre surface de réparation ? Autant d’interrogations suscitant, aujourd’hui, la colère des présidents de club, frustrés par l’impact de l’arbitrage sur le sort final des rencontres.

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Pour exemplifier les failles du système actuel, un autre intervenant pour RMC Sport évoquait les erreurs pointées lors du choc opposant l’OL à l’OGC Nice. Une rencontre au cours de laquelle Clément Turpin officiait en tant qu’arbitre central, assisté de Cyril Gringore, récent retraité des terrains mais qui a intégré la CFA, à la VAR. «Ils sont cul et chemise. Ils se sont plus vus tous les deux qu’avec leurs femmes dans leur vie. Lors du match, la VAR n’a à aucun moment déjugé la position du Turpin sur plusieurs actions pourtant litigieuses. Comment voulez-vous qu’il le déjuge? Il doit sa carrière à Turpin. Il y a trop de copinage», constatait ainsi un proche de ce duo avant de proposer certaines évolutions.

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Un système pointé du doigt !

«Comment voulez-vous que cela fonctionne quand un arbitre central se fait déjuger par son VAR et que la semaine suivante les rôles sont inversés. Ils sont humains. Il faut compartimenter : d’un côté les arbitres centraux et de l’autre les arbitres VAR». Interrogé sur ces nombreuses erreurs observées au cours des dernières semaines, un autre président de club ne manquait pas d’afficher sa colère, pointant notamment du doigt une certaine complaisance de la CFA, prête à tout pour protéger certains arbitres. «On sait que la CFA protège les meilleurs. Il y a des intouchables qui ne peuvent pas, qui ne doivent pas être remis en cause par la VAR. Je suis d’abord inquiet pour notre football. Et évidemment ensuite pour mon club. La politique fait de la merde».

Face à cette grogne générale et cette volonté du monde professionnel de voir la Direction Technique de l’Arbitrage (DTA) indépendante par rapport à la Commission Fédérale de l’Arbitrage (CFA), Eric Borghini, patron de cette dernière, a malgré tout tenu à se défendre. «Il n’y a pas de crise de l’arbitrage français mais une crise, que je qualifierais d’hystérie des présidents de clubs de Ligue 1», avait notamment confié l’intéressé dans une interview accordée à Ouest-France. Une sortie médiatique qui n’avait pas manqué d’offusquer différents dirigeants de club mais que le principal concerné a réitérée, ce jeudi, lors d’une déclaration donnée à RMC Sport. «Marseille-Nice - comme Lyon-Brest - sont des accidents industriels mais il n’y a pas plus d’erreurs qu’avant».

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Eric Borghini se défend !

«Aujourd’hui même, Antony Gautier (Directeur Technique de l’Arbitrage, ndlr), qui est actuellement à l’étranger, a téléphoné à Jérémie Pignard pour lui dire clairement qu’il y avait au minimum deux décisions qu’il a prises qui n’étaient pas attendues et il lui a indiqué que le match qu’il devait faire la semaine prochaine lui a été retiré. Ne croyez pas que nous laissons faire les choses comme ça», a par ailleurs expliqué Borghini. Une prise de position qui ne devrait pas calmer l’inquiétude de certains dirigeants français, également perplexe face au silence affiché par Philippe Diallo, président de la FFF, sur ce sujet. Philippe a peur de bouger car il pense à sa réélection, exprime notamment, en ce sens, un président.

Réunis ce jeudi lors d’un comité exécutif organisé en visio, plusieurs dirigeants de l’instance du football français ont, quoi qu’il en soit, validé quelques modifications des futurs statuts de l’arbitrage. Parmi elles ? Aucun élu (présidents de district ou de ligue) ne pourra désormais être membre de la CFA (comme c’est actuellement le cas pour Eric Borghini ou Pascal Parent, tous deux présidents de Ligue). Des changements éventuels qui seront désormais soumis au vote de l’Assemblée Fédérale du mois de juin pour une mise en application le 1er janvier 2025. Suffisant pour calmer le jeu autour du bouillant dossier de l’arbitrage en France ? Rien est moins sûr…

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