Espagne - France : les notes du match

Par La Rédaction FM
12 min.
Lamine Yamal face à la France @Maxppp

La France a pris la porte ce soir face à l’Espagne, s’inclinant sur le score 2-1. Une Roja portée par des joueurs comme Lamine Yamal et Dani Olmo qui ont répondu présent, ce que ne peuvent pas dire les leaders de l’équipe de France.

Une place en finale. Entre une Espagne devenue favorite au fil de la compétition et une France qui n’a pas emballé grand-monde, l’enjeu était clair ce mardi soir à Munich. Pour cette demi-finale, Didier Deschamps avait choisi de changer, une fois de plus. Exit Griezmann, welcome back Dembélé. Rabiot, lui, récupérait sa place au milieu au détriment de Camavinga. Pour Luis de la Fuente, il s’agissait surtout de remplacer les suspendus (Carvajal, Le Normand) et les blessés (Pedri) de la manière la plus efficace. Pour beaucoup, la clé du match résidait ainsi dans la capacité de Kylian Mbappé à déborder Jesus Navas, qui suppléait donc Carvajal.

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Le capitaine français n’avait même pas besoin de prendre son adversaire de vitesse. Bien servi côté gauche par Dembélé, Mbappé centrait pour Kolo Muani qui catapultait facilement le ballon dans les filets (0-1, 9e). Un but dans le jeu, sur le premier tir, et voilà les Bleus qui brisaient la malédiction de cet Euro 2024. Heureusement, puisque les Espagnols étaient bien rentrés dans la rencontre, avec deux situations au cœur de la surface française. Mais c’est en dehors de la surface qu’ils allaient être diaboliques, du moins Lamine Yamal. La pépite du FC Barcelone envoyait un amour d’enroulé, direction la lucarne de Maignan, avec l’aide d’un poteau rentrant (1-1, 21e). L’Espagne faisait mieux que recoller au score, elle prenait l’avantage. Cette fois grâce à Dani Olmo, qui récupérait le cuir dans la surface française sur une mauvaise relance de la tête de Saliba. Il mystifiait Tchouaméni et croisait sa frappe. Koundé tentait d’intervenir mais détournait le ballon dans ses propres filets (2-1, 25e).

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Une Espagne en maîtrise, les Bleus inoffensifs

Les Bleus prenaient un sacré coup derrière la tête et avaient un mal fou à reprendre le contrôle des opérations. La Roja, elle, paraissait sûre de sa force collective. Au retour des vestiaires, Maignan devait intervenir loin de sa surface, in extremis, devant Nico Williams, et l’équipe de France subissait encore le rythme de son adversaire, plus précis dans ses séquences offensives. Dembélé avait quand même des ballons à négocier sur le côté droit, mais il multipliait les centres sans danger, peu aidé aussi par le manque de projection dans la surface de ses partenaires.

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Alors, Didier Deschamps n’attendait pas plus longtemps, et lançait trois nouveaux joueurs, Griezmann, Camavinga et Barcola, aux places de Kanté, Rabiot et Kolo Muani. Cela n’empêchait pas l’Espagne de réaliser quelques séquences de possession sans le moindre pressing français. Et puisque les entrants n’amenaient pas une grande fraîcheur, hormis Barcola qui réalisait quelques bons débordements, Deschamps lançait Giroud, à la place de Dembélé, pour amener du poids et de la taille dans la surface. Sans réussite. Il en fallait bien plus pour bousculer cette solide Espagne, qui est donc la première qualifiée pour la finale, dimanche prochain. Pour l’équipe de France, le temps de l’analyse a commencé, et il n’est pas sûr que tout le monde en sortira indemne.

L’homme du match : Lamine Yamal (8) : extrêmement remuant comme à son habitude en début de rencontre, il aurait pu délivrer une passe décisive dès la 4eme minute si Fabian Ruiz n’avait pas raté l’immanquable à deux mètres des buts de Maignan. Après s’être défait d’Adrien Rabiot, il égalise d’une frappe enroulée extraordinaire de 25 mètres qui vient toucher le poteau avant de rentrer dans le but de Mike Maignan. À l’exception d’une situation où la pépite du Barça est à deux doigts de réitérer l’exploit (81e), il a un peu disparu en seconde période, moins trouvé dans les bonnes conditions par ses coéquipiers. Il est averti à la 91ème pour avoir stoppé une contre-attaque lancée par Théo Hernandez. Remplacé par Ferran Torres à la 94e.

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Espagne

- Simon (5) : impuissant sur l’ouverture du score des Bleus, le portier espagnol n’a rien eu à faire en première mi temps. Pas vraiment beaucoup plus mis en danger en seconde période, il termine le match avec 2 arrêts.

- Navas (4,5) : on lui promettait l’enfer, le latéral de Séville a vécu une soirée assez tranquille face à un Kylian Mbappé, brouillon sur son côté. Il est néanmoins trop loin sur le centre du capitaine des Bleus qui mène à l’ouverture du score, puis est averti dès la 13e minute pour un tacle à retardement sur Rabiot. Offensivement, il n’a quasiment pas apporté (0 centre réussi sur 3 tentés). Touché en début de seconde mi-temps, il est remplacé par Dani Vivian à la 57ème.

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- Nacho (5) : propulsé titulaire à cause la suspension de Robin Le Normand, Nacho a fait du Nacho. Précieux à la relance (41/45, 95% de passes réussies). Il aurait pu être averti d’entrée de jeu pour un vilain geste d’humeur sur Randal Kolo Muani, le défenseur est cependant passé sous le radar de monsieur Vinčić. Il est replacé latéral droit après la sortie sur blessure de Jesus Navas. La vitesse apportée par l’entrée de Bradley Barcola sur son côté a mis en difficulté l’ancien du Real, sans pour autant parvenir à faire la différence.

- Laporte (5,5) : complètement battu sur l’ouverture du score, il laisse Kolo Muani seul qui n’a plus qu’à placer sa tête au fond des filets. Il a semblé en difficulté dans le jeu aérien ce soir mais la France a choisi de ne pas exploiter cette faiblesse. L’ancien joueur de Manchester City a cependant réalisé un énorme match dans son utilisation du ballon. Ultra fiable dans son jeu long et serein balle au pied, le défenseur d’Al Nassr a servi de rampe de lancement au jeu espagnol toute la soirée. Il termine la rencontre le nez en sang après un choc avec Olivier Giroud (83e).

- Cucurella (5,5) : sifflé à chaque touche de balle par le public allemand, le latéral de Chelsea a vécu un match plutôt tranquille face à un Dembélé peu inspiré sur son côté. Dans la continuité de son Euro, il a de nouveau été très bon ce soir même s’il n’a pas beaucoup pesé offensivement.

- Rodri (7) : toujours aussi précieux à la récupération, le maestro de la Roja a délivré une nouvelle prestation très propre (52/55, 95% de passes réussies). Impérial, le joueur de Manchester City, a dicté le tempo de la rencontre jusqu’au bout. Aux côtés de Fabian Ruiz et Dani Omo, tous deux aussi en vue, le milieu de l’Espagne a marché sur celui de l’équipe de France.

- Fabian Ruiz (6,5) : encore une prestation très aboutie pour l’ancien joueur du Napoli. Malgré son énorme raté de la tête sur un centre de Yamal dès la 4e minute, le joueur du PSG n’est pas sorti de son match. Précis techniquement et à l’aise face à la faible pression proposée par le milieu des Bleus. Le numéro 8 s’est baladé aux côtés de Rodri dans l’axe.

- Yamal (8) : voir ci-dessus.

- Olmo (7,5) : le joueur du RB Leipzig était dans tous les bons coups ce soir. Auteur du deuxième but espagnol sur un exploit individuel (25e), il enrhume totalement Tchouameni après une merveille de contrôle dans la surface, sa frappe croisée est déviée dans son propre but par Koundé. Omniprésent entre les lignes, il a fait vivre un calvaire au milieu des Bleus. Remplacé par Mikel Merino à la 75e minute.

- Williams (4,5) : bien muselé par un Jules Koundé, une nouvelle fois très bon ce soir. L’ailier de Bilbao ne s’est quasiment pas illustré en première mi-temps avec une Espagne qui penchait à droite. Il aurait pu s’offrir un but tout fait d’entrée de seconde mi-temps mais Maignan réalise une sortie exceptionnelle loin de ses buts. Il n’a plus rien apporté jusqu’à sa sortie à la 93e, remplacé par Zubimendi.

- Morata (4) : isolé face à la charnière Upamecano-Saliba, le capitaine de la Roja a vécu une soirée compliquée avec le ballon. Il est malgré tout le passeur décisif sur l’exploit de Lamine Yamal. Il aura été précieux dans ses efforts défensifs et son pressing jusqu’à sa sortie pour Oyarzabal à la 75e minute.

France

- Maignan (5) : prestation pas évidente à noter. Difficile de l’accabler sur le but de Lamine Yamal, ou sur le deuxième but, puisqu’il est fusillé à bout portant. Outre ces deux réalisations espagnoles, il n’a pas été sollicité outre-mesure, et il a fait le boulot quand il a fallu sortir, comme sur Nico Williams en début de 2e période, ou tranquilliser sa défense. Pas mauvais, mais pas décisif, en somme.

- Koundé (7,5) : c’était un gros match pour lui. Il avait Nico Williams en face ; celui qui est peut-être le meilleur ailier de cet Euro. Et contre le Basque, le Barcelonais a très bien tenu, remportant plusieurs duels comme cette course en profondeur (56e) et le muselant tout au long de la rencontre. Il a été excellent en défense, clairement. Un peu effacé offensivement en première période, et plus tranchant au retour des vestiaires, offrant des solutions à ses attaquants. En première période, il avait envoyé le ballon au fond de ses filets même si le but a été accordé à Olmo par l’UEFA. Rien à lui reprocher même si ça avait été un but contre son camp.

- Upamecano (6) : le Bavarois a rendu une copie plus que correcte sur sa pelouse. Il a toujours été bien positionné dans la surface, étant là où il le fallait quand il le fallait. Un sentiment de sécurité à toute épreuve, dans les duels aériens notamment, confirmant encore que la France a trouvé sa charnière de présent et d’avenir avec Upamecano et Saliba.

- Saliba (6) : exceptionnel pendant cet Euro, il a été assez bon ce soir aussi. Quelques approximations c’est vrai, comme sa relance de la tête sur Olmo sur le deuxième but espagnol, mais aussi quelques bonnes interventions devant Alvaro Morata par exemple. Il a dégagé plusieurs ballons dangereux dans sa surface et a globalement été assez propre avec le ballon.

- Hernandez (5) : rencontre bien plus difficile que ce qu’il avait connu jusqu’ici pour le Milanais. Sur le plan défensif d’abord, même si au final, il n’a pas à rougir de sa prestation face à Lamine Yamal. Mais en attaque, il a été très maladroit, avec des transmissions et des contrôles ratés, ce à quoi il ne nous avait pas habitués jusqu’ici. Il manque par exemple une belle frappe de l’extérieur de la surface (74e). Clairement, Mbappé n’a pas été aidé sur son côté quand les Bleus attaquaient.

- Tchouameni (4) : soirée compliquée pour le Madrilène devant la défense. Il se fait mystifier par Olmo sur le deuxième but espagnol, et ça a donné le ton à sa prestation assez moyenne. Ce n’est pas forcément défensivement qu’il a été mauvais, puisqu’il a bien tenu son rôle et a beaucoup pressé. Mais avec le ballon, on était en droit d’en attendre un peu plus, puisqu’il a trop joué la sécurité et n’a pas su lancer des offensives intéressantes.

- Kanté (3) : le grand revenant de cet Euro avait très bien démarré la compétition, avant de chuter un peu. Ce soir, il a encore eu du mal, face aux sacrés clients qu’il avait en face. Il était dépassé quand les Espagnols attaquaient, souvent en retard et mal positionné. Avec le ballon, il n’a pas fait de différences et a trop souvent joué assez simple. Remplacé par Camavinga à la 62e. Le Merengue a réalisé une entrée en jeu assez quelconque.

- Rabiot (5) : après sa suspension contre le Portugal, le joueur sans club revenait dans le onze avec du beau monde en face. Et sa prestation a été, si on compare avec les autres milieux tricolores du moins, satisfaisant. Il a percé des lignes à plusieurs reprises via des conduites de balle ou des passes, et a été assez bon dans les duels (6 duels sur 7 remportés). Sorti pour laisser sa place à Griezmann à la 62e, qui n’a pas apporté tant que ça et a été même plutôt fantomatique…

- Dembélé (3,5) : de retour dans le onze titulaire ce soir, le Parisien n’a pas forcément donné raison à son sélectionneur. Comme souvent, il a beaucoup tenté, mais comme souvent, il y a aussi eu trop de déchet dans son jeu. Des dribbles ratés et beaucoup de centres qui n’ont pas trouvé d’autre preneur qu’un défenseur espagnol à gogo. Pas à la hauteur de son statut, une fois encore. Giroud a pris sa place à la 79e mais n’a pas eu beaucoup de bons ballons devant.

- Kolo Muani (5,5) : critiqué tout au long de la saison, l’attaquant tricolore a mis son équipe devant assez rapidement, s’élevant au-dessus de tout le monde pour placer une belle tête. Un but, mais pas grand chose d’autre à souligner, puisqu’il a ensuite été assez peu influent devant, ne pesant pratiquement pas sur la défense ibérique. Mais il aura au moins fait ce qu’on attend d’un attaquant : marquer. En premier qui plus est. Deschamps l’a fait sortir à la 62e pour faire entrer Barcola, qui a réalisé plusieurs actions dangereuses à gauche et a apporté un nouveau souffle à l’attaque tricolore. Le meilleur joueur offensif ce soir, avec seulement une demi-heure sur la pelouse.

- Mbappé (3) : très attendu ce soir, surtout que sa prestation était suivie de plus près que jamais à Madrid, le Bondynois a déçu. Il avait pourtant bien démarré la rencontre avec un bon centre sur la tête de Kolo Muani sur l’ouverture du score, mais derrière, il est retombé dans ses travers devenus habituels pendant cet Euro. Il a été trop statique, a gagné très peu de duels, a perdu des ballons, et n’a pas profité des situations intéressantes qu’il a eu. Alors qu’il avait Navas, puis Nacho en face, il n’a jamais semblé vraiment dangereux et n’a pas été au niveau d’un joueur qui rêve de remporter un Ballon d’Or un jour.

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