Euro 2024 : l’Italie s’est encore ridiculisée devant toute l’Europe !

Par Valentin Feuillette
5 min.
Gianluca Scamacca avec l'Italie @Maxppp

L’Italie est encore la risée de l’Europe et les moqueries risquent de fuser dans les prochaines heures après l’élimination sans saveur contre la Suisse (2-0) à l’Euro 2024 ce samedi.

Après le traumatisme des absences aux deux dernières Coupes du Monde, en Russie en 2018 et au Qatar en 2022, l’Italie avait comme objectif d’envoyer un message rassurant à l’Europe dans cet Euro 2024 (14 juin - 14 juillet) organisé en Allemagne. Et c’est une Nazionale en proie aux doutes qui posaient ses valises dans les villes allemandes hôtes de la compétition. En effet, l’ancien sélectionneur, Roberto Mancini, avait démissionné de son poste contre toute attente le 13 août 2023, sans donner les raisons de cette décision. Appelé en urgence, c’est l’entraîneur italien, Luciano Spalletti, qui a été choisi pour prendre la relève sur le banc. Mais onze mois plus tard, l’Italie ne dégageait aucune réelle sérénité et le tirage au sort les avait en plus placés dans le groupe de la mort aux côtés de la Croatie, de l’Espagne et de l’Albanie. Et si cela ne suffisait pas, le staff technique a dû encaisser plusieurs mauvaises nouvelles avant le début du tournoi avec de nombreux forfaits officialisés tels que Giorgio Scalvini, Destiny Udogie, Domenico Berardi, Sandro Tonali, Francesco Acerbi ou encore Nicolò Zaniolo.

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Après avoir arraché une victoire étriquée contre l’Albanie en première journée de la phase des groupes (1-2), l’Italie n’avait pas existé face à l’Espagne ensuite (1-0). Tout s’était alors joué à la dernière rencontre de la poule contre la Croatie. Une rencontre qui prenait la forme d’une mini-finale avec la clef une qualification pour les 8es de finale de la compétition. Menée par une grande partie de la rencontre, la Nazionale était parvenue à égaliser à la dernière seconde dans le sillage d’un héroïque Mattia Zaccagni (90e+6). C’est donc avec une solide et surprenante Suisse que les troupes de Lucinao Spalletti devaient croiser le fer ce samedi après-midi, sur la pelouse de l’Olympiastadion de Berlin. Sans jamais réellement exister, les Italiens se sont largement fait dominer par les Suisses (2-0), qui filent ainsi en quart de finale. L’Italie a encore une fois été humiliée avec une incapacité à réagir : «Nous pouvons simplement dire pardon à nos fans. C’est inacceptable, nous avons été pauvres pendant tout le match. C’est la réalité. Nous avons été terribles en première mi-temps. C’est la réalité, nous devons l’accepter» a précisé Gianluigi Donnarumma. Le néant total pour une grande nation du football qui confirme, une fois de plus, souffrir de mille maux

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Un échec cuisant et tant de symboles

Décevante, méconnaissable, insipide, insignifiante, fade… Les adjectifs manquent pour qualifier le niveau global de l’Italie durant cet Euro. Hormis la folie de Riccardo Calafiori et la solidité de Gianluigi Donnarumma et Alessandro Bastoni, la majorité des cadres italiens est passée au travers, notamment Federico Chiesa, Nicolò Barella, Giovanni Di Lorenzo et Federico Dimarco : «La responsabilité est mienne, c’est toujours celle du coach. Je fais les choix, j’en parlerai à Gabriele Gravina (le président de la Fédération, ndlr) et nous verrons la suite. On aurait pu faire plus, surtout par rapport à ce que nous avons montré aujourd’hui et contre l’Espagne. Quand on affronte des équipes qui dribblent bien, il faut aussi bien dribbler», a expliqué Luciano Spalletti qui remet donc en question son avenir à la tête de la sélection. L’Italie était en mission en Allemagne, mais elle a échoué à défendre son titre et pire encore, la Nazionale a ravivé des traumatismes que le peuple italien espérait avoir oubliés. Avec quatre ou cinq systèmes tactiques différents travaillés sur les six derniers mois, Spalletti a très mal préparé son groupe qui souffrait clairement d’un manque d’automatismes, de cohésion et de stabilité. Mais ce nouvel échec cuisant porte un symbole important. Celui d’un football dépassé et d’une politique de formation en retard sur les autres pays. Une statistique inquiétante a d’ailleurs été révélée dans les colonnes de La Stampa : le temps de jeu des U-21 italiens en Serie A représente qu’1,5% sur le temps global du championnat la saison passée.

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Pire encore, une véritable fuite des talents italiens à l’étranger a lieu, à l’image de Simone Pafundi parti en Suisse. Les meilleurs clubs italiens refusent encore d’offrir une chance à leurs jeunes joueurs. Le développement des jeunes pépites des sélections de jeunes est souvent entravé par un manque total de confiance accordée à la formation. Mis bout à bout, cela donne un effectif sans certitudes tactiques, avec des joueurs soit sans carburant, soit avec peu de personnalité : «Je ne sais pas si c’est tout ce que nous pouvons dire aujourd’hui. Je vais faire un peu me défendre. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour faire connaissance avec le groupe. Les entraîneurs précédents ont joué 20 matchs, quelques matchs de plus auraient pu m’aider. Il y a une grande différence entre ce dont je disposais et celui des autres». Les convocations de Stephan El Shaarawy, Bryan Cristante ou encore Matteo Darmian peuvent interroger quand certains joueurs en forme comme Samuele Ricci, Manuel Locatelli, Riccardo Orsolini, Lorenzo Lucca, Andrea Colpani ou encore Wilfried Gnonto ont été invités à rester en Italie. Et dans ce marasme collectif, le manque d’envie, d’agressivité, d’intensité et d’énergie après les buts de la Suisse a dû choquer les 59 millions d’Italiens. Aucune fierté, aucune réaction qui donne ainsi une honte totale. La certitude est que l’Italie est de nouveau rentrée chez elle après un désastre qui semblait annoncé. Alors à qui la faute ?

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