France-Belgique : les notes du match
Ce soir, à 20h00 à Saint-Pétersbourg, la France et la Belgique se disputaient une place en finale de la Coupe du Monde. Les Bleus se sont imposés un but à zéro.
Bien qu'officiellement la fête des voisins a eu lieu le 31 mai dernier, c'est ce soir que deux des plus proches pays qualifiés pour les demi-finales de la Coupe du Monde s'affrontaient à Saint-Pétersbourg. La Frace avait six joueurs potentiellement suspendus pour cette rencontre, mais, miraculeusement, aucun n'écopait d'un carton jaune lors de la rencontre face à l'Uruguay. Mieux encore, Didier Deschamps récupérait Blaise Matuidi, qu'il alignait sur le côté gauche de son 4-2-3-1 mouvant, pour ce match face à la Belgique. Les Diables Rouges, justement, étaient eux privés de Thomas Meunier, suspendu. Robert Martinez ne changeait pourtant pas ses plans en alignant son habituel 3-4-3 avec Moussa Dembélé et Nacer Chadli en tant que piston sur les côtés, Alderweireld et Verthongen entourant Vincent Kompany dans cette défense à trois éléments.
Au départ on s'attendait à deux formations qui attendaient dans leur camp, mais finalement, les Belges ont plutôt dominé la première période avec un Hazard des grands soirs. L'ailier des Diables Rouges a fait vivre un véritable enfer à son vis-à-vis du soir : Benjamin Pavard. Dans un premier temps, la tentative du joueur de Chelsea passait à côté (15e) et la seconde renvoyée en corner par Raphaël Varane (19e). Entre temps, Blaise Matuidi avait fait chauffer les gants de Courtois d'une frappe lointaine (18e). Mais c'était bien les joueurs de Martinez qui s'amusaient. Ainsi, il fallait un excellent Hugo Lloris pour repousser une tentative de Toby Alderweireld (21e). C'était ensuite aux Bleus de se montrer, mais Giroud par deux fois (31e et 34e) n'arrivait pas à cadrer ses reprises. L'intensité était énorme et les fautes peu nombreuses. En toute fin de premier acte, Benjamin Pavard, bien lancé par Kylian Mbappé, butait sur le pied droit de Thibaut Courtois (39e). À la pause, on avait vu un joli match, mais aucun but.
Umtiti unique buteur
Au retour des vestiaires, sous les yeux d'Emmanuel Macron, Président de la République, et de Philippe de Belgique, le roi du Plat Pays, les deux formations se retrouvaient dans les mêmes dispositions. Lukaku, de la tête, ne trouvait pas le cadre de Lloris sur un joli centre d'Axel Witsel (48e). Giroud ne tardait pas à répondre. Sur une passe en retrait de Blaise Matuidi, l'attaquant des Blues, pivotait autour de Kompany, mais voyait sa frappe contrée par ce dernier (51e). Sur le corner qui suivait, Antoine Griezmann frappait au premier poteau, Umtiti lâchait Alderweireld et passait devant Fellaini pour ouvrir la marque (1-0, 51e). Olivier Giroud était omniprésent. L'ancien Montpelliérain avait une nouvelle occasion après un décalage de Matuidi en une touche puis une magnifique roulette de Mbappé, mais il butait sur Vertonghen (56e).
Robert Martinez tentait alors de changer les choses en faisant rentrer Mertens en lieu et place de Moussa Dembélé (60e). Par conséquent, Kevin De Bruyne redescendait un peu sur le terrain. L'attaquant du Napoli débordait et la panique se trouvait chez les Français. De Bruyne, lui, ratait sa reprise et Lloris captait facilement (61e). Fellaini, à son tour, reprenait le ballon de la tête devant Pogba, mais ne parvenait pas à cadrer sa tentative (65e). Dès lors, lorsqu'ils ne balançaient pas devant, les Tricolores tentaient d'opérer en contre, mais leurs adversaires faisaient systématiquement faute pour empêcher les fusées françaises de porter l'estocade. Voulant tenter le tout pour le tout, Martinez faisait rentrer Carrasco à la place de Marouane Fellaini (80e). Le premier changement de Didier Deschamps intervint cinq minutes plus tard : Steven N'Zonzi, qui allait apporter de la taille, remplaçait Olivier Giroud (85e). Dans la foulée, Blaise Matuidi, touché dans un contact avec Hazard, était remplacé par Corentin Tolisso (86e). Malgré les six minutes de temps additionnel et une ultime tentative de Griezmann (90e +3) et de Tolisso (90e +6), les Bleus s'imposaient et affronteront le vainqueur de la rencontre entre la Croatie et l'Angleterre demain (à suivre en direct sur notre live commenté).
Retrouvez le film du match sur notre live commenté.
- L'homme du match : Varane (9) : c'est le patron de cette défense des Bleus. Toujours calme, il a tenté de bien bloquer Hazard quand celui-ci se jouait de Pavard. Il enlève une frappe d'Hazard devant Hugo Lloris (15e). Précieux pour calmer ses coéquipiers et aussi serein dans la relance. Toujours aussi solide en deuxième période, il a été au charbon et a gagné de nombreux duels aériens. Il a fait un véritable match de titan !
France :
Lloris (8,5) : sur la lignée de ses prestations en Coupe du Monde depuis le début de la compétition, le capitaine des Bleus a été énorme en première période. Il est sauvé par Varane sur une frappe d'Hazard (19e) avant d'effectuer un arrêt de grande classe devant Alderweireld (21e). Il devait un peu s'ennuyer en deuxième période tant il voyait sa défense s'imposer. Il a dû boxer une nouvelle frappe lourde de Witsel (81e).
Pavard (5,5) : le joueur de Stuttgart a eu bien du mal avec ses adversaires directs. En même temps, il se coltinait souvent Eden Hazard dans une très grande forme. Peu aidé au début par Pogba et Mbappé, il a su tenir bon. Offensivement très intéressant, il aurait pu ouvrir la marque, mais bute sur le pied de Courtois (39e). Bien mieux en deuxième période, il a obligé Hazard à défendre un peu.
Varane (9) : voir ci-dessus.
Umtiti (6,5) : bien que moins en vue que son compère de l'axe central, le défenseur du FC Barcelone a bien coupé quelques situations compliquées. Un brin moins serein que Varane, il s'est totalement troué sur un centre de De Bruyne, mais heureusement, Lukaku n'était pas attentif (45e +1). Mais il s'est bien rattrapé au retour des vestiaires avec un but de la tête (51e). Totalement impeccable en deuxième période. Quel héros, ce Big Sam !
Hernandez (6,5) : le défenseur de l'Atlético Madrid a bien été aidé par Matuidi et Kanté sur son côté. Si défensivement il a été indispensable, bloquant Nacer Chadli, il a été moins performant offensivement, notamment sur ses centres, alors qu'il a proposé une solution à de nombreuses reprises. Il a eu plus de mal face à Mertens, mais il a quand même été assez proche de son adversaire.
Kanté (7,5) : il a été au four et au moulin. Un peu moins visible que les matches précédents, il a continué à harceler ses adversaires et il s'est projeté souvent vers l'avant quand la possibilité existait. Une vraie rencontre d'homme pour le milieu de terrain de Chelsea qui avait parcouru plus de huit kilomètres avant la 70e minute.
Pogba (8) : Robert Martinez avait compris que mettre Fellaini dans sa zone allait l'empêcher d'aider Pavard et l'Espagnol avait vu juste. Défensivement son apport a été limité en première période bien qu'un peu mieux au fil des minutes. Offensivement en revanche, c'est un régal : feintes de corps, changement de direction, passes, tout y était. En deuxième période, il a défendu comme un beau diable et a gagné aussi de nombreux duels au sol et dans les airs.
Mbappé (5) : auteur d'une accélération dévastatrice dès la première minute, il a eu du mal à exister ensuite. Mais il est tellement fort qu'il n'a pas besoin de toucher beaucoup de ballons. Il a peu aidé Pavard en première période, mais il aurait pu être passeur décisif pour son latéral si ce dernier avait converti l'offrande (39e). Il a joué un peu plus collectivement en deuxième période, mais il a eu du mal à faire des différences personnelles. De très mauvais choix dans les ultimes minutes de la rencontre quand la France aurait pu doubler la mise en contre.
Griezmann (7) : on a du mal à retrouver le Griezmann qu'on connaît. Souvent utile pour faire la première relance en première intention, cela se gâte un peu quand il s'approche de la surface adverse. Souvent, il aurait pu lâcher le cuir plus vite. Auteur d'une bonne remise pas convertie en but par Giroud. Il botte de façon parfaite le corner sur le but d'Umtiti (51e). Infatigable, il pressait sans relâche les défenseurs et le portier adverses.
Matuidi (8) : après sa suspension purgée contre l'Uruguay (2-0), le Juventino retrouvait sa place sur le 4-2-3-1 asymétrique de Didier Deschamps. Si les Diables Rouges ont eu du mal sur leur côté gauche, c'est en partie à cause de lui. Il s'offre la première frappe cadrée de la rencontre de loin (18e). Toujours aussi important en deuxième période. Pour mesurer son importance, il suffit de regarder les chiffres ; peu après l'heure de jeu, il avait déjà parcouru huit kilomètres. Le courageux Matuidi dut se résoudre à laisser sa place après un choc terrible avec Hazard. Remplacé par Corentin Tolisso (86e) qui a éteint quelquefois le feu en dégageant comme un sourd et qui aurait pu doubler la mise (90e +6).
Giroud (4) : il n'a pas été en veine en première période. Il a eu du mal à cadrer ses tentatives. Et quand il était en bonne position sur une passe en retrait sublime de Kylian Mbappé, il ne parvenait une nouvelle fois pas à trouver le cadre. Toutefois, il fut important dans la déviation et le harcèlement des centraux adverses. Très important défensivement quand ça devenait chaud pour les Bleus après l'heure de jeu. Remplacé par Steven N'Zonzi (85e).
Belgique
Courtois (5) : le portier a dû s'employer durant la première période. D'abord devant Mbappé (13e), puis sur une belle frappe de Matuidi (18e) et une de Pavard (40e) qu'il sort du bout du pied. Il n'a rien pu faire sur la tête à bout portant d'Umtiti pour l'ouverture du score (51e). Devant Giroud, il a encore réalisé une belle intervention (56e). Dans le temps additionnel, il a sauvé par deux fois son équipe, face à Griezmann et Tolisso. Insuffisant pour accéder à la finale.
Vertonghen (5) : joueur le plus capé de la sélection belge (106 sélections), il a souvent été sollicité, particulièrement par Mbappé, qu'il a réussi à contenir en première période (18e). Un match sans grosses erreurs pour lui, mais il a été incapable de sonner la révolte de son équipe.
Kompany (4) : un premier acte dans lequel il a eu du mal à entrer avec une mauvaise passe dès la 9e minute. Souvent au marquage de Giroud, il lui a laissé quelques espaces (23e, 31e). En deuxième période, il n'a pas réussi à hausser son niveau de jeu, se faisant battre dans les duels aériens sur les coups de pied arrêtés.
Alderweireld (3) : un début de match compliqué pour Toby, auteur d'une mauvaise passe contrée par Giroud qui a entraîné une situation devant le but de Courtois (16e). Il a tout de même obligé Lloris à s'employer (22e). Il a été fautif sur le but, n'ayant pas suivi Umtiti et le laissant placer sa tête (51e).
Dembélé (3,5) : il n'a pas fait un grand match, malgré quelques bonnes interventions en première période. Il a cependant commis beaucoup de fautes, parfois utiles, signe qu'il a souvent été dépassé par ses adversaires directs. Il est remplacé à la 60e par Mertens, qui s'est vite mis en action avec un centre (61e).
Witsel (3,5) : une première période difficile pour le milieu de terrain du Zénith Saint-Pétersbourg, qui jouait à domicile. Quelques récupérations, mais il a souvent été pris dans les intervalles sur des combinaisons françaises. Offensivement, il a été peu présent malgré un bon centre pour Lukaku (51e), et surtout une grosse frappe repoussée par Lloris (81e). Trop peu pour espérer être décisif.
Fellaini (3,5) : placé côté gauche comme piston, il s'est peu à peu retrouvé dans l'axe et a délaissé son côté, laissant de l'espace à Mbappé. Sur le but, il s'est fait battre au duel par Umtiti (51e). A la retombée d'un centre de Mertens, il n'a pas réussi à cadrer sa tête (61e). Il est remplacé par Carrasco (80e), qui n'a pas pesé sur la rencontre.
Chadli (4) : titulaire en tant que piston droit, il a bien effectué le repli défensif en première période. Offensivement, il a aussi été disponible, sans toutefois apporter un quelconque danger. Sa deuxième période, elle, a été terne. Il n'a pas été trouvé par ses coéquipiers et n'a pas apporté le surnombre sur le côté gauche de la défense française. Il est remplacé par Batshuayi (90+1e), qui n'a pas eu assez de temps pour être influent.
De Bruyne (4) : le joueur de Manchester City a été remuant en début de match. Il a été à l'origine des plus belles situations belges de la première période en multipliant les centres (21e, 28e, 45+1e). Comme le reste de ses coéquipiers, il a baissé le pied à la reprise, et surtout après l'ouverture du score. Il a tenté d'égaliser avec une volée écrasée au point de penalty (61e) et une frappe dans les tribunes (76e). Des efforts restés vains.
Hazard (5) : placé sur le côté gauche de l'attaque, le capitaine des Diables Rouges a été actif pendant la première demi-heure, réalisant deux frappes qui n'ont pas trouvé la faille (16e, 19e). Ses dribbles (6 réussis en première période) ont fait mal aux Français. La deuxième période a été plus compliquée pour lui, à l'image de son équipe. Pavard l'a obligé à défendre et à multiplier les efforts. Il n'a pas été tranchant dans les derniers mètres pour que la Belgique revienne dans le match.
Lukaku (3,5) : le numéro 9 belge a pesé sur la défense des Bleus en début de match. Ses duels avec Varane ont été musclés. Un peu effacé par la suite, il a pas saisi l'occasion de marquer sur un centre de De Bruyne en toute fin de première période (45+1). Malgré une tête à la 48e minute, il s'est montré invisible en seconde période et n'a pas pu être décisif, notamment en fin de rencontre.
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