Ligue 1

DAZN et Sky en état d’alerte face au piratage

Plus que jamais, le piratage menace le système actuel des droits télévisés, principale source de revenus pour les clubs européens. Car le problème, désormais clairement identifié en France, est répandu à travers le monde et est devenu la grande inquiétude des diffuseurs.

Par Aurélien Léger-Moëc
3 min.
DAZN et Sky ont mis la main à la poche @Maxppp

C’est le reproche principal formulé par DAZN à la LFP. Selon la plateforme britannique, l’instance française n’en fait pas assez face au piratage, problème majeur dans la quête d’abonnés. Effectivement, qui n’a jamais vu ou entendu autour de lui quelqu’un se vanter de son accès illégal à toutes les chaînes ? Facile d’accès et diablement efficace, le piratage en France a pris son envol, et il n’y a pas grand-monde pour incriminer les fautifs, en raison aussi des tarifs pratiqués par les chaînes payantes.

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Mais il semblerait que les diffuseurs soient arrivés à un point de non-retour. C’est le sens du message délivré par Tom Burrows notamment, responsable des droits mondiaux de DAZN, lors du Business of Football Summit organisé par le Financial Times. « Nous arrivons à un stade où l’industrie des droits sportifs est presque en crise. Les accords sur les droits médiatiques ont été conclus sur la base de l’exclusivité, mais je pense qu’il y a presque un argument pour dire qu’on ne peut plus obtenir de droits exclusifs parce que le piratage est tellement grave. Dans le passé, les diffuseurs ont financé le déficit financier (provoqué par le piratage), mais je ne pense pas que cela va continuer et, si nous ne parvenons pas à trouver un moyen de combler ce déficit, ce sont les sports eux-mêmes qui en souffriront. »

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La lutte contre le piratage doit s’intensifier

La France est un exemple flagrant de la nouvelle donne, puisque DAZN a décidé de ne pas payer la totalité des droits dus en février (jusqu’à aujourd’hui), en guise de riposte. Une incitation, financière, à jeter toutes les forces dans ce combat sous peine de perdre encore plus gros. Mais la France est loin d’être le seul pays touché. En Angleterre aussi, pays où les droits TV sont les plus élevés et atteignent quasiment 2 milliards d’euros par saison, le problème s’intensifie. Par un biais différent, et la vente, sur Amazon (!), d’un « Firestick » qui se connecte à la TV et offre l’accès aux chaînes payantes. « L’Amazon FireStick est un gros problème ici », a déclaré le directeur opérationnel du groupe Sky, Nick Herm. « Nous pensons qu’il représente environ la moitié du piratage au Royaume-Uni. Les gens pensent que parce que c’est une marque légitime, elle doit être acceptable. Ils donnent donc leurs informations de carte de crédit à des gangs criminels. Amazon n’interagit pas avec nous autant que nous le souhaiterions. »

Selon un cabinet d’analyse britannique, le piratage représente environ 50 % de la part des marchés à travers le monde, et 90 % en Inde. Une part bien trop importante pour que les diffuseurs acceptent d’investir massivement. On se dirige donc plus que jamais vers la fin de ce modèle. À moins que… La valeur des droits TV en Premier League a continué à grimper, notamment parce que les efforts fournis en matière de lutte contre le piratage sont jugés sérieux, de la part de tous les acteurs (police, fournisseurs d’accès à Internet). Voilà donc une piste à suivre pour la LFP, alors que les présidents de Ligue 1 ont clairement pointé du doigt la responsabilité de son président Vincent Labrune.

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