Équipe de France : les choix (très) contestés de Didier Deschamps
Battus par la Croatie (0-1), les Bleus ont bouclé cette première partie de la phase de poules avec deux défaites et deux nuls. Éliminés du Final Four, les tenants du titre ont complètement raté leur rendez-vous.
Moins d’un an après avoir soulevé la Ligue des Nations et à cinq mois du Mondial, l’équipe de France, éliminée du Final Four et menacée d’une relégation en Ligue B, a montré un pâle visage durant ce mois de juin. Des joueurs au sélectionneur. Certes, plusieurs circonstances atténuantes ont été signalées pour expliquer une partie de cette panne générale. D’une part, plusieurs cadres manquaient à l’appel (Paul Pogba) ou ont dû quitter le rassemblement sur blessure (N’Golo Kanté, Raphaël Varane). Ensuite, les partenaires de Karim Benzema ont clairement souffert du calendrier infernal imposé par l’UEFA (4 matches en 10 jours) et certains étaient clairement bouillis, tandis que Didier Deschamps était logiquement très affecté après le décès de son père.
Pas vraiment habitué à évoquer ses soucis personnels face aux médias, le sélectionneur a d’ailleurs surpris son auditoire en confirmant qu’il était dans le dur. « Je parle des joueurs, mais je me l'attribue à moi aussi: je n'avais pas la force et l'énergie habituelles à leur transmettre. (…) Est-ce que je vais passer de mauvaises vacances ? Oui. Mais j'aurais passé de mauvaises vacances même si on avait gagné les matchs de toute façon, après ça c'est plus personnel. C'est une sale période. Mais voilà, ça peut arriver aussi, c'est pour cela qu'il faut toujours apprécier les très bonnes périodes », a-t-il confié, dans des propos relayés par RMC Sport.
Plusieurs choix interpellent
Néanmoins, malgré ce triste moment à traverser, DD sait que plusieurs de ses choix suscitent pas mal de commentaires. La première interrogation concerne évidemment l’énième changement de système opéré en cours de route. Mis en avant lors du Final Four victorieux en octobre 2021, le 3-5-2 avait été maintenu face au Danemark. Mais une seule défaite (1-2) a convaincu le sélectionneur de revenir à une défense à quatre. Résultat : plusieurs choix d’une liste concoctée en fonction du 3-5-2, comme le Lensois Clauss, sont devenus obsolètes. Et, cerise sur le gâteau, les Bleus retrouvaient un 4-3-3 contre la Croatie hier soir, avec la réussite que l’on connaît. À quelques mois du Mondial, c’est donc, encore une fois, le grand flou tactique. Puis il y a certains choix d’hommes qui interpellent.
Quel avenir pour Antoine Griezmann ? Cadre des Bleus en manque de confiance et de réussite, le joueur de l’Atlético de Madrid a dû se contenter de quelques minutes hier soir alors que, protégé de Deschamps, le natif de Mâcon va partir en vacances avec pas mal de doutes en tête. Enfin, comme évoqué ci-dessus, le cas de Jonathan Clauss ne manque pas de faire parler. Deschamps n’ose-t-il pas avouer qu’il ne considère pas le Lensois au niveau international ? En plus d’un changement de système qui lui a été défavorable, Clauss doit quand même se demander pourquoi il n’a pas eu sa chance hier sur le côté droit de la défense française. Deschamps a préféré remettre Jules Koundé à ce poste. Un choix désastreux à l’Euro qui s’est à nouveau confirmé hier. Une interrogation d’autant plus forte puisque L’Équipe rappelle ce matin que DD avait fait savoir que Benjamin Pavard, souvent critiqué et mis en difficulté au poste de latéral, était désormais un défenseur central droit. « Jonathan, ce n'est pas lui rendre service de le mettre là. Il n'a jamais joué à quatre », s’est expliqué DD. Comme en 2018 et en 2021, l’équipe de France s’apprête encore une fois à entamer un grand tournoi avec un paquet d’incertitudes.
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