Ligue 1

La méthode Luis Enrique déboussole le vestiaire du PSG !

Fervent défenseur du turnover, des coups tactiques et des surprises de dernière minute pour ses compositions de départ, Luis Enrique n’a qu’une idée en tête : se rendre imprévisible pour l’adversaire. Une méthode qui a parfois tendance à dérouter ses propres joueurs…

Par Josué Cassé
3 min.
Luis Enrique et Kylian Mbappé @Maxppp

Supporters et observateurs parisiens les plus aguerris pourront aisément le confirmer, Luis Enrique est un homme surprenant. Personnage aussi clivant que sûr de ses forces, le technicien ibérique, aujourd’hui âgé de 53 ans, ne laisse personne insensible. Adulé par certains, lourdement critiqué par d’autres, l’ancien coach du FC Barcelone aura, quoi qu’il en soit, posé sa patte sur le collectif parisien en quelques mois passés sur le banc. Arrivé dans la capitale française l’été dernier pour succéder à Christophe Galtier, l’ex-sélectionneur de la Roja n’a, en effet, pas tardé à imposer ses préceptes. «Nous voulons être imprévisibles pour l’adversaire et prévisibles pour nos joueurs», a ainsi martelé l’ancien international espagnol (62 sélections, 12 buts), assurant par ailleurs vouloir «21 ou 22 titulaires, pas 11, 12 ou 13».

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Luis Enrique mise sur le collectif

Déterminé à l’idée de mobiliser l’ensemble de ses troupes, le natif de Gijón s’est ainsi illustré par un turnover aussi imprévisible pour l’adversaire que déroutant pour ses joueurs. Sur les 43 matches qu’il a dirigés cette saison toutes compétitions confondues, il a ainsi utilisé 39 onze de départs différents, changeant, en moyenne, 4,5 titulaires d’un match sur l’autre, soit 50 % de plus que Christophe Galtier la saison passée (2,96). Une méthode assumée, notamment face aux médias, et qui peut également s’expliquer par le parcours de l’intéressé. Dans cette optique, rappelons que Luis Enrique, attaquant de formation, a évolué dans un rôle d’ailier, de relayeur, de sentinelle, parfois même de latéral au cours de sa carrière. Convaincu par les bienfaits de cette interchangeabilité entre les joueurs, le manager passé par le Celta de Vigo se distingue, malgré tout, par une philosophie bien ancrée.

Un jeu de possession, basé sur le contrôle et porté par un 4-3-3 hybride où l’animation reste similaire malgré des joueurs interchangeables. Un mantra symbolisé week-end après week-end et une nouvelle fois expérimenté, mercredi dernier, face au FC Barcelone (2-3). Au coup d’envoi, le technicien espagnol, privé d’Achraf Hakimi, n’hésitait pas à titulariser Marquinhos au poste de latéral droit, faisant par ailleurs confiance à Marco Asensio dans un rôle de faux numéro 9. Selon les dernières informations de L’Equipe, la titularisation de l’ancien Madrilène, pour la première fois de la saison dans cette compétition, n’a pas manqué de surprendre une partie du vestiaire, par ailleurs interloqué sur le fait de voir débuter Warren Zaïre-Emery sur le banc. Des choix d’autant plus surprenants quand ils ne sont pas travaillés pendant la semaine qui précède…

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Des changements parfois déroutants…

Après le match à Anoeta, où il avait été positionné axial droit pour la première fois, le gaucher Lucas Hernández avait, de son côté, confié à des proches qu’il l’avait découvert au dernier moment et allait devoir travailler son pied droit à l’avenir. Dans cette optique, le quotidien français précise que «certains joueurs ne cachent pas en privé leur inconfort à être alignés à des postes qui ne sont pas les leurs, quand ils ne s’avouent pas un peu perdus à force d’être trimballés sans continuité». «Je respecte et comprends Luis Enrique, la polyvalence, c’est bien mais c’est aussi risqué. Les joueurs aiment bien évoluer où ils ont leurs repères», ajoutait, pour sa part, Lucien Favre, ancien technicien de l’OGC Nice et du Borussia Dortmund. Déroutant, Luis Enrique conserve, pour autant, la confiance de ses hommes.

Lors du huitième de finale retour de la Ligue des champions face à la Real Sociedad (2-1, le 5 mars), le nouvel architecte des Rouge et Bleu avait notamment prouvé que son ingéniosité pouvait également s’avérer payante. En replaçant, à la surprise générale, Ousmane Dembélé dans le coeur du jeu, le technicien francilien avait ainsi permis aux siens de remporter la bataille de l’entrejeu. Un secteur où les champions de France en titre s’étaient montrés friables lors du match aller (2-0, le 14 février). Imprévisible, l’ancien joueur du FC Barcelone pourrait d’ailleurs réserver quelques nouvelles surprises lors du quart de finale retour, prévu mardi prochain à Montjuïc. En espérant que ces coups tactiques permettent, cette fois-ci, au PSG de rallier le dernier carré de la compétition…

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